Il était l'heure de partir, et une fois encore Malefoy traînait la patte. Il n'avait pas l'habitude qu'on lui oppose un refus à ses caprices... Je pensais qu'il s'habituerait avec moi mais il n'en est rien. Finalement je le sortis de la maison à grand coup de pied aux fesses et quelques minutes plus tard nous fûmes de nouveau à Près au Lard pour retrouver Narcissa Malefoy.
Elle était assis sur un banc à l'écart, en train de livre un livre. Elle leva la tête lorsqu'elle m'entendit arriver.
- Vous voila Emiliana, excellent. hâtons-nous, Mogrin est déjà au point de rendez-vous.
D'un coup de baguette de magique, Narcissa nous fit transplanner à la lisière de la forêt. A quelques mètres de nous se tenait une silhouette presque fantomatique qui nous tournait le dos. Malgré les nappes de brouillard, je pus reconnaître les épaules larges, l'imperméable en cuir et les cigarettes moldues. Le temps semblait n'avoir aucune prise sur lui, il avait exactement le même visage cerné et buriné le jour où je l'ai rencontré pour la première fois, les mêmes cheveux grisonnant et la même odeur de tabac froid. Toujours d'une froideur presque militaire, je le vis se retourner pour accueillir dans ses bras Narcissa. Cela me surprenait encore. Puis il posa le regard sur moi puis le sac de voyage que je portais à la main gauche.
- Les deux pistolets calés sous tes bras ne te serviront à rien Emiliana. Ajouta ce dernier.
- C'est à moi d'en juger Mogrin, répondis-je d'un ton froid.
- la confiance n'a jamais été dans ta nature, je le sais. Pourtant je crains que dans l'intérêt de tous, nous allons devoir travailler en équipe. Alors à défaut de s'apprécier il va falloir se tolérer.
- Je ne vois pas en quoi cette association nous serait bénéfique. Tout ce que je veux c'est que le ministère rappelle ses aurors et autres barbouzes qui me courent après. Tout ce que je veux c'est qu'on m'oublie... répondis-je d'une voix ferme.
- Rappeler les aurores je peux, te faire réhabiliter je peux aussi. Je peux même m'arranger pour que te sois rendu le patrimoine familiale qui t'a été confisqué lors de ton incarcération. Par contre, te faire oublier de la société, ça je ne puis. En tout cas pas comme ça.
- Et pourquoi cela ? demandais-je toujours aussi froide.
- Parce que tu es une De Winther. Ce faisant, tu es condamnée à terme.
- Je ne crois pas non....
- Oh si tu le crois... Tu as même commence à le sentir. car il y a bien eu une union entre les De Winther et les Serpentard.... Une union dont tu es le fruit...
-................
- Comment est ce possible ? c'est ce que tu te demandes. Il te manque certains souvenirs pour pouvoir répondre à cette question. Alors si tu me remets ces dossiers je m'engage à t'éclairer sur ton être et ton passé.
D'une main hésitante je lui remis les dossiers. Il prit le sac et le posa à côté de lui. Il m'invita à m'asseoir sur un rocher à côté de lui.
- Maintenant écoutes-moi attentivement. Comme tu le sais sûrement tu as eu plusieurs réincarnations comme le permet ton âme d'elfe noir. Elles ont jalonné l'histoire de l'humanité. La première remonte à la république romaine et la dernière date d'il y a seulement quelques mois. Cependant Comme tout être vivant, les elfes noirs ne naissent qu'une fois.... A une exception près : toi. Tu es née deux fois. Une première fois en 322 avant J-C ( ce qui explique au passage pourquoi tu te souviens d'avoir combattu les romains à Massada aux côtés de la créature qui en ce moment se fait appeler Natalia). Et la deuxième naissance eut lieu en 1726. A cette époque on t'as donné le nom de ton oncle: Spimello, mais tu étais bien une De Winther. Fille de Rowena de Winther, Elfe noir et puissante sorcière de son état. Cependant tu pourras retourner tout les registres de naissance, les archives les plus secrètes des ministères de la magie d'Europe, tu ne trouveras aucune mention de ton père.
- Mon père....
- Oui. ce dernier était il y a encore quelques mois le plus grand des inconnus.
- Je suppose donc tu as retrouvé son nom.
- Oui... et non. j'ai mis la main sur un souvenir qui ne laisse aucun doute sur vos lien de parenté; Mais il n'y a pas de nom. Cependant le visage que j'y ais vu me semblait familier, pourtant, même si les apparences sont trompeuses je suis beaucoup plus jeune que toi. A partir de ce souvenir, je me suis rendu dans les archives iconographiques du département des aurors et c'est là que j'ai compris.
Pour toute réponse il me tendit une image représentant celui qui d'après lui, était mon père. un visage jeune et noble. des pommettes assez hautes, des cheveux noirs comme l'ébène et des yeux bruns. je continuais de le contempler.
- Il y a comme un petit air de famille n'est-ce-pas ? Poursuivait Mogrin.
- En effet c'est assez saisissant, je dois le reconnaître.
- Voici un autre lien de parenté beaucoup moins plaisant cette fois.
il me tendit une coupure de presse représentant Tom jedusor jeune, très jeune probablement tout juste sorti de Poudlard. Redoutant le pire, je mis les deux images côte-à-côte et je vis une ressemblance frappante... Trop frappante.
- Non... Cela ne se peut....
- Et pourtant.... Les images ne laissent aucune place aux doutes. Et si tu y réfléchis bien cela explique pourquoi tu as aussi bien tenu ton rôle auprès de Voldemort. Tu n'étais rien d'autres que sa Trisaïeul au troisième ou quatrième degrès je crois. Les Gaunt n'étaient pas connus pour leur sens du rangement.
- Que Merlin me protège...
- Oh non, que Merlin NOUS protège, car si au niveau du sang cette union - bien que condamnée à l'époque - ne posait pas de problème. Par contre d'un point de vue magique, c'était une toute autre paire de manches. Car c'était deux immenses pouvoirs qui se sont unis pour n'en créer un seul.... Celui des De Winther et celui de Serpentard- Bien que tu ne puisses revendiquer le nom de Serpentard.
- Laisses-moi deviner c'est ainsi que les vendettas ont commencé ?
- Tu as tout compris. L'union de tes parents fut considérée comme une hérésie. Surtout pour la famille de Serpentard.
- Et non pour les De Winther ?
- Eh bien d'après ce que j'ai pu savoir ta famille était divisée. Pour la vieille garde il était claire que c'était une abomination. Alors que pour les nouvelles générations c'était un moyen de mettre un terme définitif à la pratique du mariage entre sang-pur aboutissant fatalement à une consanguinité destructrice, sans parler de la décadence bien sûr. Pour ta mère, c'était un moyen de préserver la lignée et même de la renforcer, convaincue que l'on devient ce que l'on choisis d'être. Ce n'est que peu de temps avant ta naissance que ton père fut assassiné.
- Par qui ? demandais-je.
- Nul ne le sait. cela aurait pu être certains De Winther autant que les Serpentards; les premiers considérant qu'il avait souillé l'une des leurs et les seconds parce qu'il avait trahis son sang et sa famille. Tout bon traître est un traître enterré six pieds sous terre. Ainsi fut la Première Vendetta.
- Ta mère, convaincue qu'il fut éliminé par les Serpentards s'est attaqué à eux et aurait tué le grand-père du grand-père de Voldemort : Marvolo Serpentard.... C'était avant que le nom de Gaunt apparaissent dans la famille Serpentard bien-sûr.
- Et ainsi la Seconde Vendetta fut... Poursuivais-je.
- Tout à fait. Cela n'a pas cessé durant les deux siècles qui ont suivis. cette guerre a pris de terribles proportions. Si bien qu'a la fin, les De Winther tout comme les Serpentard ont pratiquement disparus. C'est tout juste s'il restait quelques Spimello par-ci ou quelques Gaunt par là. Et c'est ton affrontement avec Voldemort qui devait déterminer laquelle des deux familles l'emporterait définitivement... Plus de deux siècles plus tard.
- Mais il n'en fut rien...
- En effet, par un sacré jeu du sort - défense de sourire - Voila que Voldemort, dernier représentant de Serpentard tombe amoureux de toi - La dernière des De Winther. cela vire même à l'obsession, venant carrément à oublier les décennies de guerre et d'assassinats qui ont opposé les deux familles. Et toi, tu vas parvenir a en jouer, à exploiter sa faiblesse, aiguiser son désir pour te hisser à la seconde place de son mouvement, la confrérie des mangemorts...
- Ce que j'ai fait à ta demande.
- Certes, car ce que je sais avec certitude maintenant, je le présentais à cette époque.
- Espérant un jour te conquérir... je savais que Voldemort serait plus vulnérable. car je ne perd pas de vue mon objectif qui est de préserver par TOUT les moyens les intérêts de la communauté des sorciers.
- Et Malefoy sénior dans tout ça ?
- Le plus grand opportuniste que j'ai jamais rencontré. Avant la disparition de Voldemort, des rumeurs circulaient parmi les mangemorts racontant que tu t'offrais à lui.
- Je m'en souviens oui. Il a même fallut que j'en descende un devant tout le monde pour calmer le jeux.
- En effet. Cherchant un moyen de se venger de Voldemort pour la disgrâce et l'humiliation qu'il lui a fait subir, il voulut en avoir le cœur net. Si bien que pendant la bataille, alors que Potter achevait le Seigneur des Ténèbres déjà lourdement affaibli, il fouilla les affaires personnelles de Voldemort - N'oublie pas il avait élu domicile dans le manoir des Malefoy - Et c'est là qu'il a découvert le pot aux roses: Une lettre écrite de la main de Voldemort lui-même, où il écrivait noir sur blanc ce puissant désir qu'il éprouvait pour toi... Du pain béni pour Malefoy : Voldemort trop faible (ou trop amoureux) pour abattre sa pire ennemie.
Si Potter perdait la bataille, il disposerait de cette arme pour le faire chanter ou mieux, retourner l'ensemble de ses forces contre lui. Dans le cas contraire, il savait qu'un jour ou l'autre tu te dresserai sur sa route, il lui suffirait de faire répandre la rumeur que Voldemort et toi étiez plus qu'intime tu aurai tout le monde de la sorcellerie sur le dos.
- Ce qui fut le cas.
- En partie. Mais attends la suite : Malefoy n'eut pas eu le temps d'exploiter cette information, lui même fut traqué par l'Ordre du Phénix alors que toi...
- J'étais déjà en Transylvanie, aux portes de la Russie... enfin à Durmstrang. Je sais.
- En effet. Mais de mon côté je n'arrivais plus à te contacter ce faisant pour moi tu étais morte ou en fuite. Or je tenais à récupérer l'ensemble de mes agents ayant opéré au sein des mangemorts car vous en saviez beaucoup sur l'ensemble des opérations que j'ai pu mener durant les deux guerre.
- C'est ainsi que vous avez exfiltré Narcissa.
-Tout à fait et Lucius s'est invité à la Fête si je puis dire. Il a profité du portail que j'ai ouvert pour Narcissa pour disparaître.... Quant à toi, eh bien disons que la situation était plus compliquée. Tu étais la clé de voûte de mon réseaux chez les mangemorts et par conséquent la personne qui en savait le plus tant sur les secrets de mon département, que sur les forces de Voldemort. Je te savais en vie, mais dans l'impossibilité de te contacter, j'avais peur que tu ne tombes entre les mains d'un des ministères de la magie en Europe.
- Alors tu as monté cette machination d'assassinat de moldu à Moscou.... n'est ce pas ?
- Non, cela ne fait pas partie de mes méthodes...
- Serais tu en train de me dire que tu as de l'éthique ?
- n'exagérons rien. Je me contenterais de dire que je n'utilise pas l'assassinat pour faire tomber un adversaire, car cela vous revient toujours en pleine figure tel un boomerang démoniaque. En ce qui me concerne, je voulais te faire tomber pour activité de mangemort. Ainsi ton dossier serait obligatoirement traité par mon département et ainsi j'aurai pu te faire disparaître comme je l'ai fait pour Narcissa.
Mais je dois avouer que quelqu'un m'as pris de vitesse. A ce moment-là tu étais retombé dans le mercenariat et tu avais ton équipe: la Revanche de Jackson. Et d'après ce que j'ai su tu exécutais un contrat là-bas. Donc si tu veux savoir à qui tu dois le numéro carcérale 666-123, tu devrai repasser en vue la liste des ennemis de la revanche de Jackson à cette époque.
- C'était il y a presque 20 ans... Mais cela me fait penser... Narcissa est un de tes agents depuis près de 20 ans ?
- 17 ans exactement.
- Je savais que Lucius m'emmènerait dans sa chute le moment venu. Or je ne pouvais pas abandonner Drago. Intervint Narcissa.
- Tu n'as vraiment aucune idée ?
- il y en a bien un qui aurait pu me pourrir comme il faut... Mais... Quand même... il n'aurai pas assez d'influence ni d'argent pour ça...
- Au point où nous en sommes, rien n'est impossible.
- Je pense à l'Oncle de Voldemort...
- L'oncle ? Morfin Gaunt ? Aux dernières nouvelles il a passé la baguette à gauche...reprit Alors Mogrin.
- officiellement oui, techniquement pas vraiment... On a aucune preuve de sa mort. je viens d'y repenser car j'avais collecté pour Dumbledore un souvenir ayant appartenu à un fonctionnaire du ministère ( un certain Ogden si je me souviens bien) qui faisait une descente chez eux pour une histoire d'impôt et de mauvais traitements infligés aux moldus. Même si son QI est à peine plus avancé que celui d'un veracasse, il aurait quand même pu monter un contrat bidon. Et comme ce n'est pas moi qui ait signé le contrat...
- Tu t'es contenté de suivre... comme les autres. Poursuivait Mogrin.
- Quelque chose dans ce genre là en effet.
- Qui a signé ce fameux contrat ?
- Un certain Edmunton... avec qui j'ai eu une liaison... OUI JE SAIS ! Dis-je énervée en regardant Drago.
- calmos je n'ai rien dit et je n'ai même pas eut le temps de penser.
- Si cette hypothèse est la bonne il va te falloir retrouver les membres de ton équipe de l'époque et leur demander...
- Et de retrouver Morfin, poursuivais-je tout en réfléchissant.
C'est alors que Mogrin se leva et me tourna la dos. Il reprit.
- tu vois finalement je ne t'ai pas attaqué et j'ai même tenu ma part du marche. Si tu veux des preuves je peux te faire parvenir des archives de mon département prouvant mes dires. Mais je sens en toi que cela ne sera pas nécessaire.
- Parce que cela corrobore des éléments que j'ai retrouvé et que pour ce qui est de ma famille, je n'ai pas besoin de preuve pour déceler le vrai du faux. En attendant, comme promis les dossiers sont à toi. Mais comment tu comptes les utiliser contre Lucius ?
- Certains de ces dossiers font état de sortilèges de combat en cours d'expérimentation durant la guerre.... Et je me dis que Lucius ferait un bon cobaye...
- Et vous Narcissa ? nous ne trouvez rien à redire ?
- Par rapport à quoi Miss ? Au fait qu'ils expérimentaient de manière horrible de nouveaux sortilèges ou par rapport au fait qu'il a laissé le Seigneurs des Ténèbres instrumentaliser mon fils ? D'une certains manière, heureusement que Dumbledore savait faire preuve de compassion... Il n'aurait pas survécu dans le cas contraire.
- Une dernière chose De Winther, reprit Mogrin. Par ce document, tes réserves d'or de Gringotts sont de nouveaux accessibles et quelques affaires qui t'attendent bien sagement à ....
- l'Antre de Velours ? Dis-je avec un grand sourire.
- En effet. Je me souviens que tu avais tes habitudes. Katja sera très heureuse de te revoir.
- Et moi quelque chose me dit que sera Irina qui sera déçue de ton absence.
- Puis-je savoir qui est cette Irina ? Demandait alors Narcissa.
- Une amie commune répondis-je très à l'aise.
Sans perdre un instant Mogrin me remit les documents officiels pour repartir avec Narcissa et disparaître.
Je devais avouer que cela s'est beaucoup mieux passé que prévu. Mais en même temps ce que je venais d'apprendre était tout simplement... j'étais une forme de synthèse de plusieurs magies. Je... Comment dire. En fait je ne sais pas comment il faut le prendre et pour être honnête, je ne veux pas me poser ce genre de question. Soudain Drago m'interrompis dans mes réflexions.
- C'est quoi l'Antre de Velours ? Demandait Drago.
- Un bar très branché. Répondis-je un peu évasive.
- Et pour Katja et Irina ? Continuait ce dernier.
- Des vélanes, stripteaseuses de leur état et plus si affinité. Poursuivais-je tranquillement.
- Alors Mogrin se tapait une stripteaseuse ? Reprit Malefoy les yeux écarquillés.
- je n'en sais absolument rien.
- Et toi alors avec cette Katja ?
- Tu pourras lui demander directement car nous y allons. Lui dis-je après lui avoir filé une tape au sommet du crâne.