Alors que nous entrions dans le salon, Malefoy fut le premier à s'avachir sur un des larges fauteuils. Pour ma part je pris place avec Katja sur le sofa qui faisait face au fauteuil sur lequel était assis Malefoy. Une bouteille de champagne, un Duval Leroy millésimé de 25 ans d'âge apparut accompagnées de quatre belle flûtes à champagne. elle me vit surprise avant de me sourire.
- Nous attendons une quatrième personne... Que tu as connue aussi.
- J'ai hâte de la rencontrer.
- ... Et c'est réciproque... ma chère, et je vois que tu es bien accompagnée, répondit une voie féminine des plus sensuelles.
Je me retournais pour voir celle qui fut la petite protégée de Mogrin (et probablement plus). Elle me ressemblait à bien des points de vue: à peu près ma taille, une chevelure semblable: longue, sombre comme la mort, un peu froide de contact, le teint quand même plus pale, ses yeux étaient peut être moins en amende que les miens.... Irina.... Malgré tout, quelque chose en elle semblait avoir changé : la peur, la fatigue l'usage immodéré de drogue et d'alcool l'ont détruite à petit feu, d'une certaine manière j'avais de la peine pour elle. Je me levais pour lui donner un baiser sur le front.
- Salut petite sœur, dis-je.
- Bonsoir grande sœur de sang.... Cela faisait longtemps que tu n'étais pas venu me rendre visite. Dit-elle plus froide que jamais.
- Disons que... je fus dans l'impossibilité de venir te voir.
- Pourquoi je n'arrive pas à te croire ? Dit-elle toujours aussi froide. Que faisais-tu pendant que je pourrissais dans cette prison faites de murs d'obsidienne, de sorciers , de drogues et d'alcool ? dit-elle alors que je sentais son rythme cardiaque s'emballer (autant que le mien).
- A chacun sa prison sœurette dis-je sentant la douleur et la colère monter en moi. Et puisque que tu sembles douter de ma sincérité, voila pour te rassurer dis-je en enlevant mon haut pour montrer la cicatrice barrer les ailes d'anges tatoués entre mes omoplates. Gracieusement offerts par les sbires de la Bratva... loin de toi... Quelques part sous les rues de Moscou. Nous étions toutes les deux prisonnières.
- Mais tu es libre maintenant et puisque tu sembles plus décidée à t'éclater qu'à me sortir de cet Enfer, je crois que nous n'avons plus rien à nous dire dit-elle en prenant une flûte de champagne et prendre Malefoy par la taille. Je vis qu'elle l'emmenait dans la chambre voisine. Je vis avec agacement que Malefoy ne se privait pas de la ploter. Je sentis alors des mains se poser sur mes hanches. C'était Katja.
- Cela s'est bien passé compte tenu des circonstances et de votre passé commun.
- Katja... tu sais que j'ai perdu une grande part de mes souvenirs... Et disons que j'espérais trouver des réponses ici... et aussi reprendre quelques affaires laissées par Mogrin.
- Les souvenirs peuvent attendre, cette nuit est la notre, celle de nos retrouvailles, laisse le travail de côté au moins pour cette nuit. En effet j'ai quelques réponses et quelques affaires qui t'appartenaient - reliquat de ton ancienne vie baroudeur - maintenant viens avec moi dit-elle en commençant à déboucler ma ceinture et - sécurité oblige - à enlever les lames et la micro fiole de poison que je cachais dans ma veste.
- Finalement je suis heureuse de te revoir en me tournant vers elle pour l'embrasser langoureusement. A ce moment là le sofa se transforma en un confortable lit à deux place. et durant les heures qui suivirent nous laissâmes la passion nous emmener ailleurs...
Entre la douceur de la soie, les émotions de désirs et de plaisir ressenties autant par Katja et moi que par Malefoy et Irina dans la chambre d'à côté, les effets prolongés de la poudre de dent de dragon, tout cela me procurait une sorte plaisir velouté unique au monde, je me disais que Malefoy devait ressentir quelque chose de semblable tout comme Irina. Mais attention à l'excès, car il conduit à la folie. Et il faut le dire, la plupart des morts accidentelles proviennent de crises de folie ou de morts cérébrales... même si l'assassinat est la deuxième cause de mortalité à l'Antre de Velours.
Il est maintenant près de quatre heures du matin, j'émerge.... pour le moins échevelée. je voyais que la bouteille de champagne était vide, une autre juste à côté était à moitié vide. Je me demande encore pourquoi je continu d'en boire alors que je sais pertinemment que cela me donne des migraines. Je me levais, prenant une petite robe de chambre.
Je me dirigeais vers le buffet se trouvant à côté du minibar, je sortis un porte-cigarette ayant un jour appartenu à une actrice moldue: une certaine Audrey Hepburn. J'aurai souhaité la rencontrer au moins une fois. Ne trouvant pas de quoi allumer ma cigarette, je claquais des doigts et un Zippo finement ouvragé apparu entre mes doigts, un coup sec sur la pierre et une flamme d'une magnifique teinte bleutée apparut. Quelques bouffées plus tard, je me tournais vers ma partenaire qui restait emmitouflée sous la couette.
- L'usage voudrait que se soit un gentleman qui allume ta cigarette.... dit-elle d'une voix ensommeillée.
- Je n'en ai pas sous la main... et disons que je m'en passe à merveille dis-je en en ingérant une nouvelle bouffée de fumée.
Cette fumée dégageait une odeur enivrante qui faillit me faire perdre l'équilibre. Cette scène n'échappait pas à Katja qui ne pouvait s'empêcher de pouffer de rire.
- Tu empoisonnes tes clients de la sorte ?
- Non bien sûr que non, mais ça les incite à rester et à lâcher plus de galions. Répondit-elle avec un aire légèrement démoniaque.
- Mais tu ne veux pas me racketter n'est ce pas ? dis-je avec un grand sourire.
- Oh non ! Cela ne me ressemble pas du tout! Dit-elle en se servant un verre.
- Bien. Maintenant si tu n'y vois pas d'inconvénients, passons aux choses un peu sérieuses.
- Avec plaisir mon amour, reprit Katja en m'offrant "gracieusement" un claque sur les fesses.
- Je ne suis pas sûre que nous parlions du même sérieux. Repris-je avec sourire.
- Mais si mais si. Tu veux des réponses et je t'en apporte. Tu veux reprendre tes avoirs auprès de la banque de Gringotts, j'ai déjà fait le nécessaire dit-elle en ouvrant un tiroir de son secrétaire personnel. Tout les avoirs sont là, dit-elle en me tendant un parchemin. Maintenant les questions que tu te poses sont pourquoi Irina semble t'en vouloir, comment traquer Malefoy Sénior, avec quels appuis et surtout.... - Elle marqua une pose et me lança un regard puissant et inquisiteur.
- le même genre de regard que Mogrin était capable de me lancer.... Le genre de regard qui fait froid dans le dos. Tu veux connaître la fin de ton histoire, celle des Amériques, mais aussi retracer ton histoire européenne.
- Je....
- Mogrin m'en a parlé... Enfin il m'a laissé entendre ce qu'il s'est passé.
- Il a fait ça ? Tu avais une relation avec lui ? Répondis-je, surprise.
- Non pas vraiment mais disons que ses rapports avec Irina se sont tendus, surtout ces derniers mois, alors il s'est tourné vers moi.
- Autrement dit depuis qu'il fréquente Narcissa Malefoy.
- Tout juste. Elle s'est retrouvée plus ou moins délaissée, abandonnée une deuxième fois.
- Une deuxième fois ? Je ne suis pas sûre de bien te suivre.
- C'est pourtant très clair, un beau jour tu as disparu sans laisser de trace, la livrant ainsi à elle-même et pendant je ne sais combien de temps alors qu'elle sombrait dans la drogue et la folie, toi tu étais absente, trop occupée à arpenter le monde de la Sorcellerie... Et je préfère ne pas parler de ce qui s'est passé en Russie entre la Bratva et toi sachant que ta propre sœur était et demeure toujours prisonnière de la Bratva.
- Ok... Repris-je en contenant ma colère. Donc si j'ai bien compris c'est de ma faute si elle s'est barré dés qu'elle a pu ? Cela je suppose qu'elle ne te l'a pas dit, mais elle n'a jamais voulu que je m'occupe d'elle après la disparition de notre mère. Je me souviens très bien de l'avoir placé à l'Ecole de Magie de Lomonosov à Moscou, pour qu'elle décroche un diplôme et qu'elle n'est pas la même vie que moi.... Et qu'est ce qu'elle a fait de cette opportunité ? A peine deux ans d'étude pour ensuite se tirer je ne sais où après avoir pris plus de la moitié de la fortune familiale ! Merlin soit loué elle n'avait pas de procuration sur les comptes helvétiques et de Transylvanie car sinon je n'aurai jamais pu éponger les dettes qu'elle avait contracté que se soit a cause de la drogue, des fêtes, du sexe ou de je ne sais quoi d'autres ! Et tu oses me dire que je l'ai abandonné ?
- Et tu n'as rien fait d'autres que de payer ses dettes, tu n'as jamais chercher à la ramener chez vous ? Tu ne pouvais pas ignorer ce qu'elle devenait.
- Je ne savais pas quoi faire quand je l'ai su! j'étais à 100 lieux d'imaginer qu'elle allait se jeter dans les griffes de la Bratva ! C'était un trop gros morceau pour moi, les nécromanciens j'en ai toujours eu un peu peur. Le seul truc que je pouvais espérer c'était d'accumuler assez d'or pour racheter sa liberté. Mais plus le temps passait, et plus je voyais qu'elle se taillait une place de choix dans ton harem n'est ce pas ma chère Katja ? Quand est ce que tu allais m'en parler de ça ? J'ai cru comprendre que la commission que lui prélevait la Bratva était plus que modérée... lui laissant bien assez d'or pour se payer la poudre de dent de dragon la plus pure du marché....
- Auprès des dealers de la Bratva pour la tenir en laisse ! Me coupait Katja.
- Bref ! Tout ça pour dire qu'elle s'est mise dans la merde toute seule en plus d'avoir volé une partie de l'argent familiale...
Les gémissements semblaient s'être calmés. Mais ils reprirent subitement de manière ostentatoires. Puis la porte s'ouvrit. Je vis Irina sortir de la chambre en marchant de manière lascive avant de me fixer d'un regard plus que provocateur. Puis ce fut au tour de Malefoy de sortir de la chambre. Il était épuisé et surtout bien défoncé.
- J'ai a-do-ré! Reprit Irina en se collant à Malefoy de manière très suggestive.
Elle devait sentir la colère et la douleur monter en moi, et je sentais qu'elle en profitait, cette sale petite garce.
Je la défiais du regard... puis je lui lançais:
- Décidément, tu nous auras tout pris : notre argent, la paix familiale, notre honneur, et maintenant tu viens me prendre celui que j'aime...
Malefoy leva le regard sur moi, un peu surpris.
Je me levais. Je m'approchais alors de ma sœur, qui me jetait toujours ce regard provoquant. Puis sans prévenir je la gifla. Elle n'en revenait pas.
- Celle-là tu ne l'as pas volé sale garce !
- Comment oses-tu lever la main sur moi ! sale pouffiasse ! Hurla-t-elle avant de se jeter sur moi.
Puis il s'ensuit une bagarre. Malefoy voulut intervenir mais Katja l'en dissuada.
- Laisse-les s'expliquer.
Bien que Irina était une furie, elle n'avait aucune expérience du combat contrairement à moi. Le résultat fut sans appel : à peine quelques minutes après s'être jetée sur moi. je la maîtrisais sans aucun problème.
- Maintenant écoute-moi bien sale petite garce: toi et moi on ne se connait plus. Tu veux crever à petit feu c'est ton problème. Tu veux continuer à te faire sauter par la moitié des sorciers de la ville ? Grand bien te fasse, mais je reprend mon fric, je reprend mon mec et mes souvenirs. Et avant que tu ne me poses la question, oui maintenant c'est officiel: j'en ai plus rien à foutre de ta gueule.
- Emiliana ! tu vas te calmer maintenant ! ça commence à bien faire ton caractère de merde ! Lança une voix forte et déterminée.
Je me retournais, je ne pouvais croire que c'était Malefoy qui venait de parler. Je m'approchais de lui, tremblante de colère. mais alors que je levais la main pour la lui mettre dans la figure il me saisit le bras, un halo d'énergie apparut autour de sa main et il parvint à me faire ployer. Je ressentis une violente douleur. mais malgré ça il ne me lâchait pas.
- Malefoy... arrêtes.... tu me fais mal.... je t'en prie.... Ne voyant aucune réaction,je tentais de contrecarrer cette force invisible, la douleur s'estompa. Mais elle revint de plus belle... amplifiée. Cependant il ne relâchait pas la pression. Je sentais que le sang affluait dans mes tempes, un filet de sang apparaissait sur mes lèvres, je commençais à saigner du nez aussi, comme si cette force invisible était en train de m'écraser.
C'est là que Katja intervint en jetant un sceau d'eau glacée sur le visage de Malefoy. Soudain la force magique qui était en train de me détruire disparut subitement. Blessée, je tombais à terre.
- Utiliser le Kuna contre un semblable est passible de la peine de mort, Malefoy... tu le sais non ? Lançait Katja à Malefoy devant une Irina terrifiée par ce quelle venait de voir.
- J'ai fait quoi ? Demandait alors Malefoy qui semblait être redevenu lui-même.
- Bien... Je vois qu'Emiliana n'a pas pris le temps de t'expliquer ce qu'est le Kuna, pourtant il semble déjà bien développé chez toi. Reprit Katja alors que je reprenais lentement mes esprits. Il s'agit d'une forme de magie qui est propre aux Elfes Noirs. Le Kuna est une capacité d'altération de notre environnement. Ainsi par la simple invocation de ce pouvoir, il est possible par exemple de créer de puissantes forces rien qu'en altérant la structure magique de l'air qui nous entoure... Ce que tu sembles avoir fait sans trop de difficulté. tu fus même à deux doigts de tuer Emiliana.
- Non... tu déconnes ? reprit Malefoy.
- Oh non elle déconne pas, P'tit Malefoy... Dis-je après m'être avachie sur un des sofas. Le Kuna s'exprime de manière particulièrement puissante chez toi. Ce sont des choses qui arrivent. Chez d'autres comme moi, c'est la Thana où la Magie d'Invocation.
- C'est-à-dire ?
- La capacité d'invoquer des créatures magiques en se métamorphoser en l'une d'entre elles. Reprit Katja.
- D'où la puissance de l'avatar... reprit Malefoy en repensant à la bataille qui nous a opposé aux Loups-garous.
- T'as tout compris dis-je en me relevant.
- Qu'est ce que tu es en train de faire là ? Me demandait alors Katja.
- Je prends mes avoirs, je prends les souvenirs et les quelques affaires que Mogrin a laissé ici et je rentre à Poudlard. Répondis-je d'un ton sévère.
- Et ta sœur ? me demandait Katja.
- Quelle sœur ? répondis-je calmement. Je n'ai plus de sœur, je ne suis même pas sûre d'en avoir eut une un jour. Tu me dis que je l'ai abandonnée ? Maintenant c'est chose faite. Je me tournais alors vers Irina.
Bonne chance Sœurette. Fais comme bon te semble. Je ne veux plus rien avoir avec toi. Tu voulais la liberté et l'indépendance ? Tu l'as maintenant mais tu vas voir que tout ça a un prix et ne compte plus sur moi pour éponger tes dettes ou réparer tes conneries ! Maintenant tu es seule.
Ayant lâché ces mots, je me tournais vers Katja. Ce fut un plaisir de te revoir... Et ne me fais pas la leçon sur ce que je dois faire ou pas. j'ai fait le maximum pour cette fille.
- Peut-être, peut-être pas... Je suis en train de me demander si la belle Victoria Rogue n'est pas la sœur que tu as toujours voulu avoir, celle qui très tôt s'est battu pour sa survie et qui n'est pas née avec une cuillère d'argent à la bouche.
- Là t'es vraiment une garce Katja... Répondis-je avec une colère aussi froide que l'aura d'un détraqueur.
- Il n'y a que la vérité qui blesse. répondit cette dernière calmement.
- Va te faire foutre ! De toute façon t'es bonne qu'à ça répondis-je avec colère.
- Au moins je suis bonne à quelque chose alors que toi tu n'es vraiment bonne rien, tu n'es même pas capable de protéger ta famille. Maintenant que tu as récupéré ce que tu voulais, pars et ne revient jamais.
- Cela ne devrait pas être trop dur ! Drago ? demandais-je.
- Oui ?
- Tu viens ?
- Attends tu ne vas pas abandonner ta sœur pour de vrai ?
- Je vais me gêner, j'ai tout fait pour la sortir de ce merdier mais elle ne veut pas de mon aide alors JE L'EMMERDE ! Dis-je tout en sortant de l'Antre de Velours accompagnée de Malefoy qui tentait de me faire changer d'avis.
- Mais...
- j'ai pris ma décision, elle est sans appel. dis-je tout en invoquant le portail qui doit nous ramener à Poudlard.
Je continuais à me disputer avec Malefoy. lorsque nous réapparûmes dans Poudlard. Il devait être près de 5h du matin. Après une violente altercation nous partîmes vers nos dortoirs respectifs, fourbus, empestant l'alcool, la transpiration et la Poudre de Dent de Dragon. Lorsque j'arrivais dans la salle commune des Serdaigles, je vis que Jimmy Cooper était toujours assis devant le feu mais cette fois il était en train de cuver. Je pris la bouteille de whisky pure feu qui restait à son chevet. Je m'asseyais confortablement à côté de lui, pour réfléchir à tout ça, mais plus ça allait et plus je sombrais dans un sommeil agité agrémenté de quelques larmes de Whisky Pure Feu... A moins que cela soit du Bourbon ? je ne sais plus... en tout cas ça a un goût d'alcool brun...