C'était la fin de la matinée, les rayons du Soleil commençaient à illuminer timidement la salle commune des Serdaigles, pourtant les loups n'avaient pas finis de hurler comme s'ils ne voulaient pas de cette aube nouvelle pour profiter de l'ombre éternelle de Nocturne. J'étais allongée sur l'un des canapés de la salle commune. La bouteille de whisky au pied du canapé... vide naturellement. Je dormais d'un sommeil de plomb.... sans rêve... sans rien, comme si le temps de cette nuit on m'avait retiré ce qui restait de mon âme... soudain un pied... je sentis un pied de femme sur ma cuisse. Je sentis une pression puis soudainement le canapé se renversa, me tirant en même temps de ma torpeur.
- Il est temps de se lever, la pocharde !
- Qui que tu sois... fous-moi la paix.
Je n'entendis plus rien.... pendant quelques minutes je crus que je pus me replonger dans le sommeil et terminer de cuver. Mais soudain je sentis que l'on me déversait sur la tête le contenu d'un sceau d'eau. L'effet glacé de l'eau me réveilla aussitôt. En colère je me levais pour coller une claque à celle qui eut cette idée généralissime. C'est là que je vis qu'il s'agissait de Victoria Rogue. La fille du défunt Severus Rogue. Prof de potion de son état.
- Cela va mieux ? me demandait celle-ci.
- Je crois qu'il m'en faut un deuxième.... répondis-je piteusement.
- Vos désirs sont des ordres.
Elle ne se fit pas prier et remplit à nouveau le contenu du seau à l'aide de sa baguette. Elle allait me l'envoyer en pleine figure mais je la retins.
- Il n'est pas pour moi celui-là répondis-je avec un sourire un pâteux. Je pris le seau pour le déverser sur Jimmy Cooper, mon partenaire de misère et de boisson. Et comme moi il fut réveillé en sursaut par l'eau glacée.
- Mais ça ne va pas de torturer les âmes en peine comme moi ? Réagit Jimmy, mi énervé, mi amusé par la scène.
- T'en fais pas j'ai pris le même.
- Je vois ça, mais tu es rentrée vers quelle heure je ne t'ai même pas entendu !
-Vu ce que tu t'es enfilé, cela ne me surprend pas. Répondit Victoria Rogue.
- Heu... je dois être encore un peu bourré mais je ne crois pas que tu fasses partie de Serdaigles...
- T'as raison. C'est une copine à moi. Et avant que tu ne poses la question, elle est très forte en enchantement. Suffisamment pour aller et venir dans le château à sa guise.
- Ce n'est pas un peu interdit ça demandait Jimmy tout en se massant la tête (la gueule de bois n'est pas sa tasse de thé).
- C'est même très interdit, répondit Victoria à ma place. Mais je ne fais jamais rien dans les règles. Au fait, je m'appelle Victoria, dit-elle en tendant la main à Jimmy.
- Jimmy Cooper, pour vous servir. Dit-il en se relevant péniblement. C'est Victoria comment ?
- Victoria-tout-court répondit-elle avec sourire.
- Eh bien Victoria-Tout-Court je vous souhaite la bienvenue à Poudlard ! Répondit Jimmy avant de se prendre les pieds dans un des seaux qui traînait à proximité et de s'étaler piteusement sur le tapis de sol de la salle commune.
- Ben alors mon cher ? On ne tient plus sur ses pattes ? Lui demandais-je tout en lui tendant une main pour l'aider à se relever.
- Parle pour toi espèces de pochtronne de première classe ! répondit-il en saisissant ma main non pas pour se relever mais pour me faire perdre l'équilibre.
Glissant à mon tour, je finis à plat ventre sur Jimmy. Constatant le ridicule de la situation, Victoria ne put s'empêcher de glousser.
- Vous êtes miiiiiignoooonnn tout les deux ! Vous iriez ...
- Oui mais non ce n'est pas possible ! reprit Jimmy, le souffle coupé par ma chute.
- Nous ne sommes pas désespérés à ce point ! Continuais-je.
- Je préfère encore embrasser le cul d'un troll, sans parler du fait que tu empestes le whisky. MON WHISKY ! Un pur feu de 100 ans d'âge ! Reprit-il en prenant une mine faussement outrée. Cela vous fera... 10 + 3 +12 +5... J'arrondis.... 40 galions pour la bouteille !
- 30 tu veux dire ? Répondis-je avec sourire.
- Ah non 40 car tu bénéficies d'un régime d'exception.
- Je vais t'en donner moi de l'exception répondis-je en lui envoyant un coussin en pleine figure. La réponse ne se fit pas attendre puisque j'en reçus 2 autres. Il rend toujours la monnaie avec les intérêts. C'est gentil de sa part.
- Bon les enfants écoutez-moi s'il vous plaît ! Reprit Victoria en pouffant de rire. Vous devriez en profiter pour aller vous décrasser car en fait vous puez tout les deux l'alcool. Ensuite il faudra que je parle à Emiliana en privé. Ensuite faites une descente à Près-Au Lard vous soûler une deuxième fois pour oublier vos chagrins et autres déceptions sentimentales respectifs.
- Je crois que c'est une bonne idée, répondit Jimmy Cooper en se dirigeant vers le dortoir des garçons.
Je fis de même. Rapidement douchée et habillée, les cheveux encore humides à cause de la douche, je m'assis sur le canapé, le même ou je cuvais telle une loque humaine quelques heures plus tôt. Sur la table basse je fis apparaître un café noir, fraîchement cueillis provenant tout droit du Kenya. Alors que je buvais tranquillement je me tournais vers Victoria qui elle aussi venait de se servir du café.
- je t'écoute ma belle, qu'est ce qui me vaut l'honneur de ta visite surprise ? Demandais-je en me délectant de ce café succulent.
- L'histoire est en marche et chacun place ses pions et... disons que Lucius semble avoir placé un nouveau de pion. Un pion assez facile à éliminer... du moins pour quelqu'un comme toi.
- Je t'écoute. Répondis-je, tout en la regardant droit dans les yeux.
- Je connais quelqu'un qui pourra te rencarder sur les plans de Lucius. D'après ce que j'ai cru comprendre, il sait précisément ce qu'il compte faire mais surtout où il se planque. J'ai pensé que cela t'intéressera.
- Bien évidement. Dis-je en reposant la tasse de café vide sur la table. Mais quel est ton intérêt dans cette histoire ?
- Vois cela comme le remboursement d'une vielle dette, datant de l'époque où je n'étais qu'une ado sans défense.
- Cette dette n'est pas la tienne Victoria. Je n'ai fait que remplir un contrat pour ton père. Si tu es encore de ce monde en un seul morceau c'est à lui que tu le dois. Moi je ne fus que l'outil de cette sauvegarde. Mais nous nous égarons, dis m'en plus sur ce contact.
- C'est un gobelin. On l'appelle l'oeil de platine je te laisse imaginer pourquoi. Quoiqu'il en soit, Lucius aurait fait appel à lui pour localiser la tombe du Seigneur des Ténèbres, un des secrets les mieux gardés du ministère, et d'après ce que j'ai pu glaner, l'offre de Lucius se mesure en millier de galions et l'Oeil lui livre l'info sans état d'âme... Sauf si...
- Si ?
- Tu lui fais une meilleure offre. Si tu surenchéris à temps, tu devrais pouvoir coiffer Lucius au poteau et localiser la tombe par la même occasion.
- Certes mais qu'est ce qui empêcherait de donner aussi l'info à Lucius ? Qui plus est, ce que je veux c'est justement abattre Lucius et l'envoyer au cimetière.
- Rien, en effet mais je suis sûre que tu sauras faire ce qu'il faut pour être la seule détentrice de cette information sensible. Ensuite garde à l'esprit qu'avant que tu parviennes à tuer Lucius, il peut s'écouler un certain laps de temps qu'il utilisera pour renforcer ses pouvoirs. Tu l'as compris le temps joue contre nous Emiliana. Tandis que si tu détruis définitivement le corps de Voldemort ainsi que la puissance qui sommeille en ce dernier, tu ruines les espoirs de Lucius de devenir le nouveau Seigneur des Ténèbres. Tu le priveras aussi de tout moyen d'exercer sa vengeance sur ceux qui l'ont plus ou moins maltraité sous le règne de Voldemort. Ainsi tu fais coup double, non seulement tu t'assures qu'il ne pourra devenir plus puissant qu'il ne l'est aujourd'hui mais en plus tu limiteras sa capacité de rassemblement des mangemorts survivants.
- C'est bien vu, Victoria et sacrément fourbe, j'aime beaucoup. Cela dit il a me falloir de l'aide pour ce coup. Mogrin ne sera pas de trop d'autant que j'ai quelques affaires lui appartenant.
- Qu'en est-il de Malefoy ? Demandait alors Victoria.
- Je ne souhaite pas en parler. Me contentais-je de répondre.
- Ah... C'est si grave que ça ?
- Disons que... Enfin sans rentrer dans les détails, ma sœur me l'a pris et... enfin bref.
- Ok donc j'en déduis que tu te passeras de lui ?
- T'as tout compris, en fait j'ai une autre personne en tête qui aurait le profil idéal pour ce genre de mission...
- Potter ? Répondit Victoria.
- Non. Dis-je, encore que, il pourrait... Non... il faut que je voie ça en détail, Mais pour l'instant, je dois filer à la bibliothèque, je ne voudrai pas négliger ma couverture d'étudiant et encore une chose, merci pour le tuyau.
- Mais je t'en prie, se contenta de répondre Victoria. Même si nous n'avons pas les mêmes buts nous sommes dans le même camp, terminait-elle en levant sa tasse de café.
Une heure plus tard, je consultais quelques livres bien particuliers piochés dans la réserve avec autorisation du professeur McGonagall. En effet,par le passé, certain sorciers ont eut des contacts avec ces gobelins. De plus, ce gobelin mouchard ne m'était pas inconnu. En fait c'est surtout la race de gobelin à laquelle il appartient qui ne m'est pas inconnue : celle des Sans Visage. Telle est leur appellation mais dans la réalité, ils ont la possibilité de moduler à volonté leur visage, les rendant très difficiles à reconnaître. La seule manière fiable de les confondre est de leur prélever un peu de sang et de le soumettre à un sortilège d'identification. Et encore ce n'est pas fiable à 100 % car les plus puissants d'entre eux parviennent non pas à moduler la structure même de leur sang (Merlin soit loué), mais à l'altérer pouvant parfois tromper le sortilège d'identification ou le faire échouer. Ces derniers sont généralement réunis en Confrérie et louent leurs services au plus offrant. La plupart sont dans le trafic de matières précieuses (or, gemmes, ivoire etc.), dans le renseignement comme l'indic de Victoria ou carrément l'assassinat (pour les pires d'entre eux).
Chose que je ne m'explique toujours pas à propos de ces confréries, c'est leur laxisme durant les deux guerres contre Voldemort, alors que leurs semblables se faisaient massacrer comme des chiens, ils sont restés passifs alors qu'ils avaient les moyens de faire beaucoup de dégâts à l'organisation de Voldemort.
Je continuais de consulter de vieux ouvrages poussiéreux, mais à mesure que je feuilletais les livres, je sentais une présence, comme si quelqu'un m'observait... Je tourne la tête soudainement... rien... un simple courant d'air venait agiter les flammes quelque chose venait semblait s'insinuer dans la bibliothèque, comme si.... Lentement mais furtivement je rapprochais ma main de l'encrier, puis sans crier gare je le pris pour projeter l'encre partout derrière moi, pour finalement en répandre partout par terre... mais rien de plus. J'avais la respiration haletante, j'étais tellement sure qu'il y avait quelqu'un. Cette présence semblait se jouer de moi. Rapidement, j'effaçais l'encre que j'avais répandu sur le sol en dalle, mais j'hésitais quant à la marche à suivre... est ce que je redépose les livres traitant des sans-visages en espérant que cette pression disparaisse ou... je défis cette présence et j'approfondis mes recherches à mes risques et périls semble-t-il ? Soudain un coup de vent, et la bougie qui m'éclairait chutait, déversant de la cire chaude sur ma main...
Mais je ne ressentis aucune douleur, pas la moindre. Un signe de plus... lentement mais sûrement je me meurs... serait-ce un rappel que le temps m'est compté ? Finalement je repris ma lecture et je me fous de cette présence et si par hasard un de ses sans visages tente de m'empêcher d'atteindre mon but je lui ferais goûter de mon fer ou de ma magie ou les deux en même temps. Vingt minutes plus tard je finis par trouver ce que je voulais : les plans d'accès à la Porte de Jade, c'est-à-dire l'entrée du sanctuaire des sans-visages en Grande Bretagne. Ce dernier se situait aux confins de l'Ecosse dans les ruines d'une forteresse draconique antique. Par un sortilège de reproduction complexe, je fis une copie complète de l'itinéraire, des plans de la forteresse ainsi que de la voie pour atteindre le sanctuaire en question.
Les infos en mains, je quittais la bibliothèque. C'est en ouvrant la porte que je tombe nez-à-nez avec un gobelin. Il était plus grand que ses semblables, portait un grand manteau de cuir noir avec capuche et ses yeux luisaient d'un rouge à faire fuir un mort-vivant. Il avait une silhouette fantomatique. Il devait s'agir d'un écho du gobelin. Je m'attendais à ce qu'il m'attaque mais pas du tout, il continuait à me fixer comme l'environnement qui l'entourait n'existait pas. Je décidais de rompre le silence.
- Bonsoir... Vous cherchez quelque chose ?
Aucune réponse, il continuait à me fixer.
- Vous me fixez parce que vous n'avez jamais vu d'elfe ou est ce seulement pour vous foutre de moi ?
- Les deux. Répondit alors une voix à côté de moi. En l'occurrence un étudiant de première année.
Soudain je sortis ma baguette pour la pointer en direction du gobelin.
- Lâche-le, ne le mêle pas à ça.
- Si je le libère, cette conversation prendra fin, répondit alors l'élève de première année. Par mesure de sécurité nous ne parlons jamais directement. Ne t'en fais pas pour cet enfant il ne se souviendra de rien. Ce processus n'est pas létal et ne laisse aucune séquelle.
- Mouais. Je suppose que je n'ai pas le choix.
- Si tu veux passer la Porte de Jade sans encombre en effet...
- Je me disais bien que je n'étais pas seule dans la bibliothèque, répondis-je avec un petit sourire. Un simple courant d'air t'a trahi, sinon l'infiltration fut parfaite.
- Nous étions quatre à t'observer. Se contentait de répondre le gobelin.
- Pourquoi tu es seul alors ?
- Les autres étaient de passage seulement. Ils n'étaient pas là pour toi. Mais il est rare de voir une étudiante elfique dans une école de magie humaine. Suffisamment pour susciter leur curiosité.
- Comme si j'appréciais d'être une bête de foire...
- A minima, une anomalie de la magie...
- Dixit celui qui altère la magie de son organisme pour tromper les sortilèges d'identification.
- C'est une intervention artificielle et contrôlée. Ce qui n'est pas le cas de ta nature. Mais je ne suis pas venu pour ça. La Porte de Jade... elle fut scellée lors du retour du Seigneur des Ténèbres et elle l'est toujours... et il n'existe à l'heure actuelle aucun moyen de l'ouvrir de l'extérieur. En revanche, je sais qu'il existe une porte dérobée, accessible depuis les cavernes qui se trouvent sous la Forteresse. J'ignore si elle est toujours fonctionnelle mais elle est votre seule chance.
- Qu'est ce qui me garantit que vous n'êtes pas en train de me mentir.
- Rien du tout, vous allez devoir me croire sur parole. Mais si vous vous rendez directement à la Porte de Jade vous serez instantanément repérée et éliminée par la Confrérie... ce qui n'est pas votre objectif il me semble n'est-ce pas Emiliana ?
- Puisque vous connaissez mon nom, j'aimerai que vous vous présentiez comme tout le monde. Répondis-je avec une pointe d'ironie.
- Nous nous sommes déjà présentés... il y a quelques temps maintenant.
- Si je pouvais compter un Sans-Visage parmi mes connaissances je m'en souviendrai il me semble...
- Disons que je suis celui qui a repris votre contrat et à qui vous devez une faveur.
- Eh bien voila, vous voyez que ce n'est pas si difficile que ça ! répondis-je avec sourire. Mais je ne suis pas sûre que les Prétenza soient au courant de votre qualité de Sans-Visage...
- Certes, votre méfiance à mon égard est-elle toujours de rigueur ?
- Je me méfie de tout le monde. Il s'agit d'une règle universelle.
- Il ne vous ait jamais arrivé d'aimer quelqu'un ? Au point de lui faire vraiment confiance ? demandait-il d'une voix neutre.
- C'est hors de propos. Répondis-je du tac au tac. Y a-t-il d'autres choses que je dois savoir à propos du sanctuaire ?
- Oui. Comme vous le savez sûrement, le sanctuaire est une ancienne forteresse dédiée aux dragons. Par conséquents les défenses magiques seront considérables. Il vous faudra donc une équipe composée des meilleures. Les Sans-Visages n'apprécient pas les visiteurs. Vous allez devoir vous faufiler à travers leurs défenses sans jamais éveiller leurs soupçons et bien évidement en restant hors de la vue des partisans de Lucius.
- Cela va sans dire. Je sais qui je vais solliciter pour cette mission... répondis-je avec un sourire mystérieux, avant de prendre congé de Mogora de Prétenza.
Je dois avouer que je suis surprise qu'il soit membre de la Confrérie des Sans-Visages. Quoiqu'il en soit, un gros travail m'attend et le premier acte sera le recrutement d'une équipe. Et le premier élément se trouve ici à Poudlard.
Quelques jours plus tard les cours se poursuivaient et les neiges de février continuaient de tomber. Ce mardi nous avions cours de sortilège toute la matinée avec les Griffondors. Le cours était très théorique, même un peu trop à mon goût et la plupart des élèves devaient partager mon opinion tellement ils donnaient l'impression de ramer. Je notais qu'Hermione Granger s'en sortait à merveille. Jusque-là rien de nouveau mais ce qui attire mon attention c'est sa manière de noter le cours : Un langage runique extrêmement complexe. Le professeur Vector lui-même aurait du mal à suivre ce qu'elle a 'crit. De loin on aurait dit une combinaison de plusieurs alphabets runiques... Il faut croire que son passage chez les Zélotes a renforcé considérablement ses pouvoirs. Après deux heures d'intenses explications, le professeur Flitwick nous permit d'aller à la bibliothèque pour les travaux en groupe. Chose inhabituelle Hermione était seule, distante... elle avait changé. Je la voyais en train de feuilleter des livres... qui ne traitent pas de sortilèges scalaires mais de dragons, plus particulièrement sur leurs yeux, leur principal point faible. Cela ne pouvait être une coïncidence.
- Je ne savais pas que Flitwick avait parlé de dragon durant son cours... lui susurrais-je à l'oreille.
Elle se retourna brusquement et me lança un regard noir.
- Cela ne te concerne pas De Winther.
- Peut-être que si... Et je suis sûre que ta patronne l'a anticipé
- Comment ça ?
- J'ai une mission à accomplir mais j'ai besoin d'une équipe... les meilleurs... et j'ai pensé à toi.
- Comme c'est touchant... répondit cette dernière.
- T'as vu ça ? Et ce n'est pas tout, cette mission implique une forteresse draconique. Et comme par hasard je te vois en train de lister les solutions les plus efficaces pour abattre un dragon...
- Pure coïncidence...
- Coïncidence dis-tu ? Pourtant Natalia et moi avons des intérêts communs pour une fois. Toutes les deux nous voulons la peau de Lucius et pour y arriver nous devons entrer dans cette forteresse. Dis-je en montrant une gravure de la forteresse en espérant susciter une réaction chez Hermione.
- Le sanctu... Dit-elle avant de se raviser.
- Eh bien voilà ! Tu vois quand tu veux ? Elle ne te l'a pas encore dit mais elle compte t'envoyer là-bas. Garde à l'esprit qu'en tant que Zélote tu as renoncé à toute liberté notamment celle de refuser les missions qu'elle te confie...
- Oui... Oui c'est vrais. Dit-elle d'une petite voix.
- Quelque chose me dit qu'il vaut mieux que tu intègres mon équipe pour y aller, tes chances de succès et donc de survie s'en retrouvent augmentées.
- Je suppose que je n'ai pas le choix...
- On a toujours le choix, répondis-je. La différence...
- C'est le niveau d'emmerde qu'il faut assumer ensuite, je sais.
- Je sais que tu sais, répondis-je avec sourire. Rendez-vous dans trois jours à ces coordonnées pour la préparation de la mission.
- Et pour Natalia ? demande Hermione.
- Laisses-là te contacter. Elle va sûrement te briefer sur la forteresse et peut être te prévoir du soutien. Alors tiens-moi informée histoire d'éviter les accrochages.
- Très bien. Se contenta de répondre Hermione après qu'elle ait finis de ranger les livres qu'elle a sortis.
Très bien voilà le premier membre recruté, j'ai plus qu'à m'occuper des autres. Sans traîner je me faufilais hors de la bibliothèque pour courir jusqu'à la volière. Il y avait de nombreuses chouettes et hiboux et... un corbeau, malheureux petit intrus qui restait à l'écart des autres volatiles... pour une bonne raison : il était un peu plus qu'un corbeau, il est une paire d'yeux supplémentaires de son maître, enfin de sa maîtresse devrai-je dire. Yara Kasinka, porte-flingue de la Bratva, mangemort un jour, tueuse de mangemort un autre jour, ennemie public hier, partenaire potentielle aujourd'hui, peut être amie demain. Elle ne croit en rien, ne fais confiance qu'a un nombre très restreint de personne. Sorcière hors-pair et toujours attirée par l'ombre, elle tomba rapidement dans le milieu du crime. Aujourd'hui nous pouvons dire qu'elle fait partie des doyennes, tout ceux qui la connaisse la craignent y compris les mangemorts, elle ne roule pas pour le fric mais elle aime l'action, elle aime le sang, elle aime se battre... Et telle est mon offre : sang, guerre et magie à profusion. Cela ne devrait pas être difficile de la convaincre. Je remis un message au corbeau qui ne se fit pas prier et s'envola vers l'inconnu. Quel que soit sa réponse je devrai avoir des nouvelles rapidement. Je revins à la bibliothèque aussi discrètement que possible. Le cours de Flitwick était sur le point de se terminer. L'après-midi, nous étions dispensés de cours, j'en profitais pour me rendre à Près-Au-Lard au bar des Trois-Balais. Et le barman, une vieille connaissance, me tendit un verre et un petit parchemin. Me posant à l'une des tables du fond pour lire le parchemin tout en sirotant mon cocktail.
Chère employeuse de mon cœur d'acier,
Nous nous sommes fait oublier ces dernières semaines, les Zabinis sont au seret, et on se la coule douce. Mais j'ai entendu des rumeurs inquiétantes... On dit que le tombeau de Lord Voldemort a été localisé et que Greyback est mort. Les choses se mettent en place lentement. On dit aussi que tu montes une équipe pour attraper l’œil de Platine. Ne te fais pas de bile j'en suis et Titus aussi même s'il ne le sait pas encore. Je te retrouve au point de rendez-vous.
A bientôt, Kaathode
Encore aujourd'hui je me demandais comment il faisait pour être au courant aussi rapidement. Le seul qui avait un tel niveau d'information était Dumbledore. Quoiqu'il en soit, les choses avancent...
J'allais me lever quand Je vis Jimmy Cooper s'approcher de moi.
- Salut, je ne te dérange pas ? Il me posait la question comme s'il avait eu peur de ma réaction.
- Non bien sûr, j'allais sortir.
- Je vois, tu as un pris un verre seule ?
- Tu remarques bien, me contentais-je de répondre.
- Désolé de remettre ça sur le tapis mais... je suis surpris de ne pas te voir avec Malefoy.
- En effet tu ne lâches pas l'affaire. Comme je te l'ai dit la dernière fois, Malefoy et moi avons une relation un peu compliquée et... bon... disons que nous nous sommes un peu disputé.
- Un peu ? je pensais que vous aviez carrément rompu, parce que...
- Parce que quoi ?
- Ben je l'ai vu au bras d'une autre fille dans la rue principale devant chez Zonko...
- Ah... Ben c'est dommage... Répondis-je, sachant ne pas trop quoi répondre pour le coup.
- Quelque chose me dit que j'ai dit une connerie, Reprit Jimmy avec une pointe de gêne.
- Non pas vraiment, mais disons que cela ne me surprend pas des masses et puis notre relation ressort plus de l'association que du véritable couple. Continuais-je tout en sortant des Trois-Balais.
- Je ne savais pas qu'une association impliquait des parties fines. Répondit Cooper avec sourire.
- Faut savoir se faire plaisir de temps-en-temps. Répondis-je en souriant à mon tour.
- Dis-moi je suis sortis pour m'aérer l'esprit, ça te dit qu'on se promène ensemble le long du lac ?
Je lui lançais un regard soupçonneux.
- Sans aucune arrière-pensée ! Promis ! s'empressait-il d'ajouter. Juste en amis, genre deux poursuiveurs... ou deux étudiants de Serdaigle NORMAUX.
- Va pour les poursuiveurs, car je ne suis pas normal et toi non plus d'ailleurs.
- Ce n'est pas faux. Au fait, si tu me parlais de toi ? Demandait-il.
Cette demande eut le mérite de me prendre totalement au dépourvue.
- Ben oui, depuis qu'on se connait, on a parlé que de Malefoy et de Quidditch, ce serait bien de varier les sujets non ?
- Eh bien, je ne sais pas trop par où commencer...
- Si tu commençais par le début ? me rétorqua Jimmy avec un petit clin d’œil complice en référence à la nuit où il a voulu sortir avec moi... juste retour des choses. J'en aurai pour des heures à tout t'expliquer.
- On a un après-midi pour cela.
- T'as raison, viens je t'offre un café. Dis-je en le prenant par la manche.
- Un café ? Après un cocktail ?
- Changement de contexte donc changement de boisson. ! Répondis-je avec sourire.
- Et pour Malefoy ? reprit alors Cooper.
- Quand il aura besoin de moi il reviendra de lui-même, je ne me fais pas souci pour ça.
Nous nous assîmes confortablement et j'entrepris de lui raconter mon histoire, pas la vraie mais une histoire, la même que j'avais jadis raconté à Malefoy, l'histoire de ma couverture. Cela me faisait mal de lui mentir, lui qui faisait preuve d'une grande sincérité. Il a beau être un simple élève de Poudlard, je brûlais d'envie de lui raconter la vérité, la stricte vérité.
- Alors comme ça tu as connus Beauxbâtons et Durmstrang ? on peut dire que t'en as vu du pays.
- On peut dire ça lui répondis-je en souriant... Encore.
- C'est plutôt cool la plupart d'entre nous avons fait toutes nos études à Poudlard. On ne sait pas trop ce qui se passe ailleurs dans le monde de la sorcellerie.
- C'est bien le problème d'ailleurs. Dis-je d'un air pensant.
Nous commencions à nous rapprocher puis rapidement je m'endormis contre son épaule. Il n'y avait pas d'arrière-pensée (enfin de mon côté, enfin je crois), juste l'envie de me poser, et de ne penser à rien...
- Je suis bien là...
- Alors restes comme ça, on a tout notre temps.
Je m'étais assoupie lorsque soudain je fus réveillée par un flash. Au début je pensais que c'était encore un rêve mais pas du tout. Il s'agissait bel et bien d'un flash d'appareil photo. J'ouvris les yeux pour apercevoir une blonde... la quarantaine dans une tenue des plus... excentrique accompagnée d'un photographe tout aussi mal sapé.
- Quel couple magnifique ! vous allez faire la une de la Gazette du Sorcier !
On se regardait Jimmy et moi mais je fus la première à réagir.
- Rita Skeeter je suppose ?
- Tout à fait ! Serai-je devant une lectrice assidue ?
- Pas vraiment... et sachez que je n'apprécie que modérément que l'on me prenne en photo sans me demander mon avis.
- Allons ! il ne s'agit que d'une simple photo ! Et si vous me parliez de vous deux ? Est-ce que cela fait longtemps que vous sortez ensemble ? demanda-t-elle en agitant sa plume à papote.
- Mais nous ne sortons pas ensemble ! répondit Cooper en haussant le temps. Et maintenant foutez le camp d'ici avant que cela ne finisse mal, dit-il en sortant sa baguette.
- C'est à De Winther que je parlais et pas au minable que tu es. Répondit soudainement Rita Skeeter d'une voix dure.
Cette réaction était surprenante, on aurait dit que qu'elle n'était pas là pour cette histoire de couple mais pour autre chose. Aussi, discrètement je saisis ma baguette... et me préparais au combat.
- Qu'est-ce que tu veux ?
- Votre histoire et...
Elle n'eut pas le temps de poursuivre que je me levai, la pris à la gorge pour la soulever de plusieurs centimètre.
- Je répète ma question, qu'est-ce que tu veux vraiment ?
Plus les secondes passaient et plus je resserrais mon étreinte sur sa gorge.
- Votre... histoire...
- Tu cherches vraiment les ennuis... poursuivais-je d'une voix toujours aussi calme.
- Je parle de la... vraie !
- Pardon ? répondis-je surprise par la réponse.
- Qu'est ce qui... s'est passé à... Azkaban et... Qui êtes-vous vraiment ?
- Tiens donc ? Vous quittez la presse poubelle pour la presse à sensation ? Ce n'est pas tellement mieux, mais vous ne pourrez pas aller beaucoup plus loin...
- Pourtant... je sais que le Seigneur des Ténèbres et vous étiez... proches.... vraiment très proches...
- D'où tu tiens ça ? je n'étais même pas née ! répondis-je avec un petit sourire.
- Un certificat de naissance... falsifié continuait elle, le souffle court.
Je jetais un œil rapide à Jimmy, il ne semblait pas trop comprendre la scène qui était en train de se passer. Mais quoi qu'il en soit j'étais en danger, car quelqu'un l'a bel et bien rencardé sur mon passé chez les mangemorts. Mais qui ? Je devais lui faire cracher le morceau, mais pas devant Jimmy. Sans ménagement je la projetais contre le mur derrière elle je pris l'appareil de son photographe, rapidement détruit à coup de baguette. Je me penchais alors sur Rita Skeeter.
- Nous reprendrons cette conversation plus tard.
Je pris alors congé des deux paparazzis. Je fus rapidement rejointe par Jimmy qui semble avoir retrouvé l'usage de ses sens.
- Tu peux me dire ce qui s'est passé à la Tête de Sanglier ?
- Une simple altercation avec une journaliste un peu trop gênante.
- Attends... me dit-il en me retenant par le bras.
- Tu ne t'es pas contenté de l'engueuler, tu l'as menacé de mort !
- Jimmy... tu exagères...
- Non... je l'ai vu dans ton regardé je n'aurai pas été là tu l'aurais massacré sans état d'âme... Je... - il prit mes mains dans les siennes - je ne sais pas qui tu es vraiment. Et ce que tu m'as dit... est-ce la vérité ?
- Jimmy...
- Est-ce que tu m'as menti oui ou non ? Réponds-moi franchement s'il-te-plaît.
Mais je ne disais rien. Je ne savais pas si c'est parce que j'étais incapable de lui dire la vérité ou parce que je ne voulais clairement pas lui dire la vérité, pour des raisons de sécurité.
- Je... Je ne peux pas tout te dire... mais oui je ne suis pas ce que je t'ai raconté. Mais si j'ai fait ça... et laisse-moi finir, je l'ai fait pour te protéger.
- Mais me protéger de quoi ? Explique !
- De l'ombre. Et non... je ne l'aurai pas tué Elle est utile vivante que morte.
- Tu parles comme une tueuse...
- Entre-autre.
- Je...
- Tu voulais savoir ? Tu sais... Maintenant assume, répondis-je le cœur lourd.
Sans perdre un instant je repartis au château, je ne voulais pas lui montrer cette larme qui perlait sur ma joue gauche. Finalement j'avais tort. Je ne prendrai jamais ma retraite. Mon seul repos sera dans la tombe.
Le lendemain au petit déjeuner il y eut quelques évènements insolites. Le premier fut l'arrivée impromptue d'un petit corbeau qui fit un dérapage contrôlé sur un gâteau à la crème chantilly sous les yeux médusé d'une élève de première année.
Je vis le corbeau lancer un regard à l'élève puis...
- Qu'est-ce que t'as à me regarder comme ça ? Fit le corbeau d'une voix féminine un peu traînante et cassée par la drogue et l'alcool. T'as jamais vu un corbeau faire du drift ? Ces jeunes j'te jure...
- Pas la peine d'en faire tout un plat, répondis-je avec sourire.
- Parles pour toi. C'est juste pour te dire que je suis partante. Je te retrouve au point de rendez-vous.
Très vite le corbeau s'envola non sans avoir d'abords picoré dans un baba au rhum posé sur la table des professeurs. Quelques minutes plus tard, une chouette noire vint se poser délicatement à côté de mon bras gauche pour déposer un message. Elle repartit rapidement sans demander son reste. Je dépliais le message, une phrase, simple, rapide et efficace. Tout à son image :
Miss De Winther,
J'en suis. Point de rendez-vous confirmé.
M.
Là Je dois reconnaître, c'est du lourd en matière de soutien. Mais je ne peux m'empêcher de m'interroger : c'est quoi son intérêt dans l'histoire ? la philanthropie n'est pas dans sa nature...