CHAPITRE 04 : Nohranne Von Salza

Elle était vêtue de la même tenue que le jour où Harry l’avait vu pour la première fois, sauf que cette fois-ci elle paraissait plus fatiguée, en effet des cernes venaient marquer son beau visage.
- Helltricht, tu es en retard, il y a eu un problème ? Demanda-t-elle calmement.

- Oui, répondu la créature spectrale. Deux mangemorts se sont interposés je fus forcé de tuer le second, il m’agaçait avec sa pitoyable magie noire…

- Très bien, nous ferions mieux d’y aller avant que les mangemorts ne reprennent leurs esprits et ratissent le coin. Helltricht, je voudrai que tu restes là pour couvrir nos arrières. il vaut mieux qu’ils ne fassent pas le lien entre toi et la disparition de Potter.

- Qu’il en soit ainsi. Répondit le chevalier spectral.

Harry, Ron, Hermione et Ginny prirent place dans la voiture aux côtés de la sorcière qui démarra en trombe et prit beaucoup de vitesse avant que la voiture s’envole.
- La votre aussi vole ! s’écria Ron en repensant à la voiture de son père qui les avait amenés à Poudlard cinq ans plus tôt après avoir raté le train.

- Oui, et nous l’avons équipée de toutes les protections magiques disponibles sur le marché. Cela a coûté très cher aussi…

- Ou va-t-on ? demanda Hermione

- A un endroit où le Seigneur des Ténèbres ne pourra pas nous suivre.

- Comment pouvez vous en être sûre ? demanda Harry, septique à l’idée qu’il puisse exister un endroit au monde qui soit à l’abri de la nuisance de Voldemort.

- Disons que des créatures bien plus puissantes ont tenté de forcer les accès de ce lieu et aucune d’entre elles n’ont survécus.

Alors que la voiture prenait encore de la vitesse, Harry vit le paysage en dessous de lui et s’aperçut qu’ils avaient quitté les plaines du bassin londonien. Rien qu’à la vue des rochers escarpés, se dirigeaient probablement vers l’Écosse.

- C’est encore loin ? Demanda Harry. La sorcière ne répondit pas, elle paraissait crispée sur le volant…

- Vous m’entendez ?

- Nous ne sommes pas seuls, accrochez vous, nous prenons de l’altitude.

A peine eut elle lâché ces mots que l’estomac de Harry sentit cette montée soudaine. Mais il dut s’inquiéter de bien d’autres choses : en effet, des détraqueurs les avaient pris en chasse et tentaient de rattraper la Saab noire.
- Ils gagnent du terrain ! S’exclama Ron.

- Je sais ! Il va falloir s’y prendre autrement. Toi, dit-elle en regardant Ron, prends le volant, je vais me charger de ces détraqueurs.

Alors que Ron passa sur le siège du conducteur, la sorcière ouvrit la boîte à gants et sortit un pistolet qui semblait dater du XVIIIème siècle. Le canon était en bronze scintillant et finement ouvragé de runes luisantes. Un petit espace était aménagé dans la culasse pour accueillir des projectiles. Il s’agissait de sortes de balles faites d’un métal qu’Harry ne reconnaissait pas. La sorcière chargea le pistolet et se mit à tirer sur les détraqueurs. Elle parvint à en toucher un. Le spectacle fut saisissant : le détraqueur reçut la balle en plein cœur, une explosion de lumière blanche avec une teinte bleutée jaillit du cœur de la créature et fut désagrégée. Après un tel spectacle, les autres détraqueurs abandonnèrent la poursuite.

- Je n’arrive pas à y croire ! Comment avez-vous fait ça ? Je croyais qu’on ne pouvait pas tuer les détraqueurs !

- En fait, je ne l’ai pas vraiment tué, je l’ai juste renvoyé dans les limbes de l’au-delà c'est-à-dire, là où il aurait toujours dû être. Et nous ne sommes pas prêts de le revoir.

- Pourquoi ? demanda Ron.

- Parce que les détraqueurs sont des âmes en fuite perpétuelle, qui ont pactisé avec certaines créatures qui ont le pouvoir de les ramener dans le monde des vivants. C’est pour cela qu’on vous dit qu’on ne peut pas les tuer, c’est parce qu’ils sont déjà morts.

- Des âmes en fuite ? S’interrogea Hermione.

- Oui, autrefois les détraqueurs étaient des êtres humains comme nous, mais à la suite de leurs méfaits, ils ont été torturés durant leur mort, par les gardiens de l’Au-delà. Certains d’entre eux, pour échapper à ce châtiment ont préféré revenir sur notre monde mais sous forme de spectre. Ils échappent ainsi à la colère de l’Au-delà mais le prix à payer est très lourd, ils doivent continuellement s’abreuver de la souffrance des autres. c’est pour cela qu’on les appelle aussi les buveurs de peines.

- Mais…

- Plus tard répondit la sorcière nous allons bientôt arriver à destination. Tu peux redescendre il faut que je puisse voir le sanctuaire, dit elle en s’adressant à Ron.
Durant quelques minutes ils tournèrent au dessus d’une forêt montagneuse puis la sorcière demanda à Ron d’atterrir sur une petite route de terre. Puis elle reprit le volant de la Saab et les conduisit à travers une forêt sombre qui malgré son calme apparent grouillait de vie. Lors du passage de la voiture, beaucoup d’animaux vinrent voire passer ces étranges visiteurs. Ils arrivèrent en vue d’une maison encastrée dans le flanc de la montagne. L’entrée de la propriété était bardée de statues représentant des chevaliers semblables à la créature qu’avait aperçue Harry au Terrier. Voyant son regard interrogateur, la sorcière lui expliqua que comme Helltricht, ces statues étaient des sentinelles et elles s’assuraient qu’aucun intrus ne s’avise de pénétrer dans la propriété durant l’absence de la sorcière.

Une grande porte de bois massif s’ouvrit d’elle-même permettant à la voiture de passer.

Les passagers descendirent en hâte pour emprunter un escalier se trouvant au fond du garage. Il donnait accès au séjour. L’ambiance était chaude et agréable, tout l’intérieur était fait d’ardoise et d’obsidienne bleutée. Deux marches d’escalier donnaient sur le salon où quelqu’un était assis devant une table basse, en train de lire la gazette du sorcier avec une loupe. Harry ne voyait pas trop comment cette personne pouvait trouver de l’intérêt dans la lecture d’un tel tissu d’immondices. La pièce était éclairée par des torches divulguant une lumière tamisée et douce. Il regarda autour de lui et vit aussi des armes accrochées sur les murs, des épées, beaucoup d’épées plus finement ouvragées les unes que les autres. Cependant l’une d’entre elles était brisée, une belle épée blanche et argentée, Harry avait l’impression qu’elle pleurait et un sentiment de compassion semblait s’insinuer en lui. Une autre attira également son attention, elle avait la lame noire et sa matière semblait être proche du verre. De l’obsidienne, une pierre qui a une composition chimique assez proche de celle du verre. Comment une lame de cette consistance pouvait elle résister aux chocs d’une bataille sans être brisée ?

- Nous l’appelons Lame d’Udun, c’est une épée très ancienne, et très puissante pour celui qui parviendra à la domestiquer.

- Vous y êtes parvenus ? Demanda Harry, la curiosité mis en éveil.

- Non. Mais peu importe, vous avez pu arriver jusqu’ici et j’en suis heureuse. J’ai été surprise que les détraqueurs traînent dans les parages, mais je ne peux pas croire que cela soit une coïncidence.

- Attendez demanda Hermione, comment saviez vous que nous avons été attaqué par des détraqueurs ?

- Les vents m’ont rapporté les vacarmes des combats. De plus, lorsqu’un détraqueurs est renvoyé vers l’au-delà, cela génère une forte concentration de magie à l’endroit ou le détraqueurs fut bannis de ce monde. Mais avant d’aller plus loin, je me présente, je m’appelle Nohranne, Nohranne Von Salza, et je vous souhaite la bienvenue dans ma demeure, je pense que vous avez du être secoué par votre périple, allez à l’étage vous trouverez des chambres et une salle de bain, prenez le temps que vous voudrez je dois encore régler quelques détails…

Nohranne posa le regard sur la jeune sorcière restée en retrait dans la pénombre. Elle attendit qu’ils montent à l’étage pour s’adresser à la sorcière.

- Que s’est-il-passé ? Harry Potter devait arriver seul non ?

- Oui je le sais mais rien ne s’est passé comme prévu…

- Comment cela ? demanda Nohranne un peu surprise.

- Le jour où je suis venus le rencontrer pour la première fois, il y a eu une attaque d’éfrits, cela est arrivé juste après ma visite quand je suis revenu, il était trop tard, la maison était a moitié détruite j’ai pu retrouver son oncle et sa tante morts de peur, j’ai pu leur modifier la mémoire… et j’ai… retrouvé ceci dit elle en tendant un œil d’un bleu électrique. Il y avait beaucoup de poussière et de la cendre autour de l’œil…

- Poussière, tu retourneras en poussière disait la légende… Mais je t’en prie, poursuis ton récit.

- Ensuite, lorsque j’ai pu affirmer avec certitude qu’il avait échappé à l’attaque des éfrits, je me suis mise à sa recherche pendant plusieurs jours mais en vain. Jusqu’au jour où j’ai senti qu’on avait transplanné prés de moi. En analysant les résidus de magie laissés par le transplannage, j’ai pu déterminer qu’Harry se trouvait bien dans ce groupe de sorciers, ainsi que sa destination. Mais là aussi je ne fus pas la première, des mangemorts étaient déjà sur place. C’est pour cette raison que j’ai emprunté Helltricht… Et enfin une fois que j’avais récupéré Harry, les détraqueurs nous sont tombés dessus comme tu le sais. Pour ce qui est des autres…Je ne pouvais pas les abandonner, Harry aurait refusé de me suivre.

- Hum je vois… ce qui me parait curieux, c’est comment se fait-il qu’en l’espace d’une semaine vous avez fait l’objet de trois attaques, où à chaque fois il était sur le point d’y laisser la vie… . je ne suis pas convaincue qu’il n’y ait que le Seigneur des Ténèbres qui veuille du mal à Harry Potter…. Il va falloir être très prudent par la suite car il semble qu’il y ait … quelqu’un ou quelque chose qui soit déterminé à l’éliminer une bonne fois pour toute en dehors de Voldemort bien sûr. Je vais faire sceller le sanctuaire… quant à toi, ramènes-moi Helltricht.

Harry découvrit l’étage de la maison, il était dans le même style que la salle à manger avec les murs faits en ardoise, des tableaux représentant des scènes de bataille épiques décoraient le couloir qui l’amenait vers la salle de bain. Il repensait à Nohranne, elle était grande avec une peau matte et des cheveux longs, fins et blancs comme l’éclaire, pourtant cette femme était jeune, elle ne devait pas avoir plus de trente cinq ans. Elle était très élégante, avec des talons qui faisaient chanter les dalles d’ardoises, un pantalon noir qui affinait sa silhouette et un pull blanc presque brillant avec par-dessus un long manteau de sorcière, noire comme l’ébène. Son regard aiguisé l’avait fait frémir, il osait à peine lever les yeux sur elle. Pour terminer, il avait ressenti une aura, une impression très familière… Une aura de puissance semblable à celle qu’avait Dumbledore. Cela ne surprenait guère Harry, il trouvait que comme Dumbledore, Nohranne avait la carrure pour guider les sorciers et faire de grandes choses.
Il arriva dans la salle de bain, une grande baignoire l’attendait, à peine il la toucha que l’eau commence à couler de trois robinets d’argent, de l’eau à la température parfaite à son goût. Très rapidement il se déshabilla et prit le temps de tester tout les onguents et shampoings disponibles.
Quatre bonnes heures après leur arrivée, tout le monde fut réuni autour de la grande table du séjour où un magnifique repas les attendait. Harry constata qu’il ne fut pas le seul à avoir profité des bienfaits de la baignoire enchantée : Hermione, Ginny et la jeune sorcière (dont Harry ignorait toujours le nom) s’étaient délassées, Ron lui s’était contenté de se changer.

Le repas commença et Harry se rua sur un poulet qu’il partagea avec la jeune sorcière. Son regard paraissait fermé… (Est ce que cela avait un rapport avec les petits « détails » dont avait fait mention Nohranne ?).

Elle se contenta de lui adresser un simple « merci » durant tout le repas. A la fin du festin, Nohranne prit la parole alors qu’elle se servait une tasse de thé.

- Peut être qu’Harry souhaites maintenant savoir pourquoi il est ici, cependant je ne sais pas si cela concerne nos autres invités…

- Bien sûr que cela nous concerne ! répondit Ron d‘un ton brusque.

- Ron ! Il est vrai que cela ne nous concerne pas vraiment, mais Harry nous dit tout et nous ne nous cachons aucun secret et nous nous battons ensemble contre V… Vous savez qui.

- Vous pouvez l’appeler Voldemort, ce n’est pas cela qui va nous choquer répondit Nohranne. Pour répondre à notre cher ami je ne fais que respecter les consignes édictées dans le testament des parents d’Harry Potter ici présent. Rien de plus. Ensuite Si Harry le souhaite vous pourrez connaître la vérité. Quelle est ta décision Harry ?

- Je souhaite que mes amis entendent également ce que vous avez à dire.

- Bien, qu’il en soit ainsi alors. Comme tu as pu le savoir, tes parents m’ont laissés quelques une de leurs affaires avant de quitter ce monde. Dans un premier temps il s’agit d’une épée… Que je te montrerai en temps voulu, ensuite il y a des objets plus petits. Suivez-moi dans la bibliothèque.

L’ensemble du groupe se leva et se rendit dans la bibliothèque. C’était une grande salle circulaire. Nohranne entreprit de sortir un vieux livre qu’elle tendit à Harry.
- Mais… je ne comprends pas, vous ne deviez pas les détruire ces affaires ?

- Disons que je me suis octroyé un délai supplémentaire avant la destruction de l’héritage. Le livre que tu as entre les mains, traite de l’histoire de la Nécromancie, la grande sœur de la magie noire. Ce livre m’avait appartenu autrefois, avant que j’en fasse don à ta mère.

- Depuis quand ma mère s’intéressait à la magie noire ?

- Depuis qu’elle souhaitait mettre en échec les projets de Voldemort, elle était convaincue qu’elle en apprendrait beaucoup sur les procédés de magie qu’utilise Voldemort. Ensuite, elle avait toujours cela sur elle ajouta Nohranne en tendant à Harry une petite fiole remplie d’un liquide épais et argenté.

- Un souvenir ?

- En effet, je ne l’ai jamais vu, j’ai tenu à respecter cette volonté là, car pénétrer les souvenir de quelqu’un c’est presque comme de la légilimancie et ce, même si le souvenir est hors du cortex cérébrale. C’est presque comme un viol et je me refuse à de telles pratiques sauf quand la situation l’exige vraiment. Enfin elle m’avait remis ce dessin au cas où elle serait tuée.

Elle tendit le dessin à Harry qui reconnut un dessin d’objet mais serait incapable de savoir ce que c’est.
- qu’est ce que c’est ? demanda Harry.

- Je ne sais pas vraiment, ces derniers temps je n’ai pas trop eu le temps de me pencher sur ce que peut être ce dessin. Il reste encore autre chose à part l’épée, mais cette fois ci cela concerne ton père.

Elle lui remit une enveloppe scellée par un sceau peu ordinaire…
- c’est un sceau frappé par la magie des arcanes, seul celui à qui est destiné la lettre peut l’ouvrir. Mais je te conseille de la lire plus tard.

- Vous savez ce qu’elle contient ?

- J’ai quelques soupçons mais rien d’affirmatif.

- Très bien. Et en ce qui concerne l’épée ?

- Suis-moi.

Ils revinrent dans la salle à manger auprès de la collection d’épée. Nohranne saisit l’épée d’obsidienne sur laquelle Harry avait posé le regard lors de son arrivé dans cette maison.
Elle semblait très lourde, des insignes étranges luisaient, ils étaient d’une couleur rouge orangé.
- Elle semble super lourde ! s’inquiéta Ron.

- Peut être pas pour Harry … qui sait ?

Lorsque Harry prit l’épée des mains de Nohranne, une puissante montée d’énergie et de magie l’assomma. Il ne put se réveiller que quelques minutes après qu’on lui ait retirées l’épée.

- Qu’est qui s’est passé ? se demanda Harry complètement déboussolé, où suis-je ?

- Tu es sur terre, dans ma demeure et tu as fais connaissance avec Tinara La Sanglante, une épée avec laquelle tu devras apprendre à vivre.

- Mais pourquoi ? Demanda Hermione, qui n’était pas encore remise du spectacle.

- Parce que c’est la volonté de ses parents. Ils ne sont pas parvenus à la dompter, mais ils étaient persuadés que leur fils pourrait réussir là où ils ont échoué, c'est-à-dire à vaincre cette épée et terrasser Voldemort, celui que l’on annonçait depuis prés de mille ans, une bonne fois pour toute. Cette épée est dotée d’une très grande puissance magique et peut tenir en échecs les plus grands sorciers. Lorsque tes parents ont réalisé cela, ils se sont mis en tête de la domestiquer et je pense qu’ils ne devaient pas être loin de triompher.

- Mais pourquoi tout ce secret ? Demanda Hermione. Vous ne faisiez pas confiance à l’Ordre du Phénix ?

- Absolument pas, j’ai pu obtenir de source sûre qu’à l’époque un agent de Voldemort avait pu infiltrer les rangs de l’Ordre. C’est pour ça que j’ai demandé à tes parents de tenir l’Ordre dans l’ignorance, car imaginez un seul instant que cet artefact tombe entre les mains de Voldemort et qu’il parvienne à soumettre l’épée par des procédés trop horribles pour en parler ici, il aurait été en mesure de tout balayer sur sa route… y compris ses propres partisans car comme tu dois le savoir Harry, Voldemort n’a pas, n’aura jamais, et n’a jamais voulu avoir d’amis. Il veut le pouvoir pour lui et pour lui seul jusqu'à la fin des temps. Cette épée peut être un terrible objet d’oppression si elle tombe entre des mains mal intentionnées.

C’est une très lourde responsabilité que t’on confié tes parents, Harry et j’en suis désolée. Je me dis parfois que tu dois en avoir trop… Mais que puis-je faire contre le destin ?
Sur cette question, Harry pris la parole, une question le taraudait depuis maintenant quelques minutes.

- Vous aviez dit tout à l’heure qu’il y avait un espion au sein de l’Ordre du Phénix. Est-ce qu’il s’agissait bien de Peter Pettigrow ?

- D’après ce que j’ai pu savoir, oui en effet. Mais il a rejoint le gros des troupes de Voldemort à présent.

- Savez-vous s’il est au courant de l’existence de cette épée ?

- Cela, je ne sais pas, je n’ai aucun moyen de pouvoir l’affirmer, ce que je sais, c’est qu’il a rendu un service assez important à Voldemort il y a quelque temps, suffisamment important pour qu’il lui accorde un peu plus d’estime. Cela dit, il était faible d’esprit. Je me demande si on ne l’a pas « poussé » à la trahison.
Rogue pensa Harry, cela ne pouvait être que lui, c’est lui qui aura rendu « service » à Voldemort en assassinant Dumbledore, probablement lui qui aura manipulé le lâche Pettigrow, lui qui travaillait pour l’Ordre et encore lui qui s’est échappé après avoir commis son odieux forfait. D’une certaine manière Harry ne fut guère surpris, il n’avait jamais compris pourquoi il avait fait confiance à cet assassin. Que savait-il de plus que lui sur cet homme ? Et comment a-t-il pu rejoindre l’Ordre alors qu’il fut un mangemort ? Ensuite Nohranne savait elle quelque chose au sujet de Rogue ? Sûrement, Harry avait tout de même l’impression qu’on ne lui disait pas tout, une sensation assez désagréable qu’il a connu tout le temps durant lequel il a fréquenté Dumbledore.

- Que savez-vous de Severus Rogue ? se risqua Harry, qui s’attendait à être congédié.

- C’est une personne à la personnalité très complexe, c’est quelqu’un qui n’a pas vraiment de camps bien définis. Cela dit, il restera fidèle aux personnes qui l’auront marqué, j’en suis convaincue.

- Comment pouvez-vous dire ça ? lança Hermione qui s’était surtout contenté d’écouter avec attention le récit de Nohranne. Comment pouvez-vous dire cela après qu’il ait tué Dumbledore alors qu’il avait accepté de lui faire confiance malgré le fait qu’il eut été un mangemort ?

- Peut être parce que cela été prévu, répondit simplement Nohranne.

- Comment ça prévu ?

- Dumbledore était sur le déclin, les blessures magiques qu’il avait subies étaient trop graves. Il savait que tôt ou tard son heure viendrait. Par conséquent il aura décidé de planifier sa propre mort. C’est quelqu’un qui n’aime pas laisser sa vie aller au gré du vent.

- Et moi alors ? s’insurgea Harry si ce que vous me dites est vrai alors je vais faire comment pour éliminer Voldemort, car laissez-moi-vous dire que je sais comment faire en théorie mais dans la pratique c’est autre chose.

- Je te l’accorde ce n’est pas une tâche facile que t’a confié Albus.

- Qu’est ce que vous en savez ? Demanda Ron, je ne souviens pas qu’on vous ait mentionné une tâche confiée par Dumbledore.

- Nous avons décidé ensemble avec Albus de confier cette mission à Harry. Il était convaincu qu’Harry serait le plus à même d’accomplir cette mission. Je me suis rallié à cet avis et c’est ainsi que j’ai décidé de faire part à Dumbledore de ma théorie sur les Horcruxs. Par la suite, Dumbledore s’est chargé de les localiser, ce qu’il n’a pas pu terminer. Pour en revenir à Rogue, je sais que tu le détestes mais saches qu’il a été très utile à l’Ordre comme à moi. Et si la rumeur qui selon laquelle il est retourné auprès de l’armée des ombres est vraie, je reste persuadée qu’il ne sera plus jamais vraiment un mangemort de sa vie.

- Comment pouvez-vous le savoir ? Demanda Ron.

- Je le sais, il n’y a rien à ajouter à cela. Maintenant je vous suggère d’aller vous coucher, une dure journée vous attend demain tout les quatre.

- Comment ça ?

- Vous verrez bien… Elle leur adressa un clin d’œil avant qu’ils prennent congé d’elle.

Pendant ce temps la jeune sorcière aux yeux bleus n’avait prononcé aucun mot de toute la soirée et semblait fermée… préoccupée.
- Tu sembles préoccupée, qu’est ce qui t’arrive ? Qu’essayes-tu de me cacher ?

- Rien.

- Je sais quand même reconnaître les fois où tu fermes ton esprit à la magie. Qu’est ce qui s’est passé pour que tu ais besoin de te renfermer ainsi, j’ai besoin de savoir, car je vais avoir besoin de toi et de toutes tes capacités dans les jours qui viennent, dit elle en posant sa main sur l’épaule d’Alexana.

- C’est que je ne parviens pas à m’en débarrasser, je n’arrive pas à faire le vide dans mon esprit comme tu me l’as enseigné, j’ai peur que cela tourne à l’obsession…

- Je vois où tu veux en venir, cependant si tu te trouves dans cette demeure tu n’as pas besoin d’avoir recours à l’occlumancie, Voldemort ne te connaît pas encore donc pour l’instant tu n’as pas à t’inquiéter. Et ce que tu ressens n’est en aucun cas une honte, tu es juste… humaine, ce qui me rassure dans un sens. Tu devrais y aller maintenant, la nuit va être courte.