Le lendemain matin, Harry et ses amis furent tirés du lit à l’aube, la jeune sorcière aux yeux bleues était déjà en tenue d’entraînement et passait dans les chambres pour les réveiller. Cependant elle dut utiliser un sortilège déclenchant des bruits de détonation semblables à une mitrailleuse afin de forcer Ron à se lever. Celui-ci, furieux, fulmina contre la sorcière pendant tout le déjeuner qui se déroulait sur la terrasse. Un petit rayon de soleil venait caresser les cinq personnes. Harry et Hermione étaient curieux de savoir ce qu’ils allaient faire mais ce ne fût pas le cas de Ron qui n’arrivait pas à pardonner à la sorcière ce réveil sauvage.
- Allons Ron, arrêtes de grogner ça devient insupportable ! dit Hermione d’un ton sans réplique.
- Qu’allons-nous faire aujourd’hui ? demanda Harry qui voulait passer outre cette querelle et découvrir pourquoi on l’avait réveillé à cinq heures du matin.
- Aujourd’hui essentiellement de l’entraînement pratique de sortilège.
- Mais ça nous savons faire, nous nous sommes battus contre les mangemorts je te signale !
- En effet, répondit la sorcière tu as toujours été assez fort pour tenir les mangemorts à distance et préserver tes amis du mal. C’est déjà bien mais pas suffisant. Cette fois, il va falloir attaquer et neutraliser. C’est de la magie d’attaque qu’il te faut, chose qu’on ne vous enseigne pas à Poudlard. Je ne te montrerai que la base, les sortilèges les plus complexes te seront enseignés par Nohranne en personne. Ensuite je vous montrerai le principe de la combinaison de sortilège, c’est un procédé complexe, mais si vous parvenez à le maîtriser, vous aurez un avantage certain sur l’ensemble de vos ennemis.
- Très bien répondit Harry satisfait de la réponse de la sorcière. Il était en effet prêt à reconnaître qu’en matière de sortilège d’attaque il avait encore beaucoup à apprendre et ne voyait pas d’inconvénient à agrandir son arsenal de sortilèges.
- Bien alors allons-y ! Lança la sorcière. Venez avec moi, nous allons dans la salle d’entraînement.
Les quatre amis suivirent la sorcière qui les emmenait plus bas dans les rochers vers un bâtiment à l’aspect très vétuste. La sorcière inséra un cristal bleu transparent dans une sorte de serrure et la lourde porte de bois massif s’ouvrit lentement dans un vrombissement de machine infernale. Lorsque Harry entra dans la salle, il fut tellement surpris par le nombre de baguettes qui étaient posées sur des tables, des glaces à l’ennemie étaient accrochées sur le mur Est. Du côté Ouest, se trouvait des statues de pierre ou d’acier, elles avaient les formes les plus diverses, elles allaient du loup garou en passant par le mangemort, le détraqueur mais les deux dernières créatures, Harry ne les reconnaissait pas. L’une d’elles était un corps d’homme ayant un turban sur la tête et des bracelets d’acier aux poignets et en guise de jambes une gerbe de flemme… Cette créature cependant paraissait étrangement familière à Harry.
- C’est un Efrit, un génie de l’Enfer, ses pouvoirs sont très importants, lui et le Feu ne font qu’un, expliqua la sorcière. C’est pour ça qu’aucune attaque par le feu ne pourra l’atteindre. De plus, du feu il est capable de s’en faire un bouclier le rendant très difficile à détruire.
- C’est bien une créature semblable à celle-ci qui nous a attaqué le jour de mon départ. Et celle-ci demanda Harry en se tournant vers la seconde créature gargantuesque.
- Je ne te souhaite jamais de te retrouver face à cette aberration de la nature, on l’appelle le Draktull Affamé. Affamé car il dévore tout ce qui passe à porté de ses gantelets géants et rien ne repousse après son passage, il inspire la peur partout où il passe, même aux plus courageux… seul les inconscients s’attaquent à eux. Grâce à ses gantelets et à sa force de titan, il peut démembrer un dragon à lui tout seul. Avec le détraqueur, c’est le pire ennemi de toute forme de vie.
- Et… ça existe vraiment ce genre de… truc ? Demanda Ron dont le visage était devenu un peu plus pâle.
- Bien sûr… Heureusement pour nous, ce sont des créatures solitaires et chacun a son propre terrier. Si je vous en parle c’est qu’il semblerait qu’ils se soient réveillé… et cela bien avant la date prévue. Quelque chose est venus perturber leur sommeil et maintenant ils reviennent à la surface et commencent à dévorer tout ce qu’il leur tombe sous la main.
- Et… Il est vraiment possible de démolir une bestiole de ce genre ? s’inquiéta Hermione.
- Je ne connais qu’une seule arme capable d’éradiquer ces diableries : l’Oblitération.
- La quoi ? demanda Ron
- L’Oblitération, reprit Hermione. C’est un sortilège artefact, c'est-à-dire qu’il n’emploi pas la magie issue de la nature, mais… autre chose.
- En effet, l’Oblitération est le seul sortilège à ma connaissance qui emploi une magie artificielle, magie qui donc, peut être amplifiée à volonté. Cela ce n’est pas recommandé, car cette magie perturber l’équilibre de la vraie magie celle qui est issue de la nature.
Harry était impressionné par cette créature bien qu’elle soit juste en acier mais sa cuirasse noire anthracite, ses ailes de chauve-souris, son masque noir ne laissant passer que la lumière rouge de ses yeux et le tuyau qui reliait son masque à son ventre rendait le monstre encore plus effrayent… sans parler bien sûr de ses proportions monstrueuses.
L’entraînement commença peu après, il consistait pour l’instant en des duels de magie pour permettre à la sorcière d’évaluer le niveau des quatre amis. Après vingt minutes de duels entre eux, Harry tenait à provoquer la sorcière en duel, il tenait à en savoir plus sur elle, il ne l’avait jamais vue lancer le moindre sortilège…
- Serait-il possible de faire un duel contre toi ? Demanda Harry le plus poliment du monde.
- Harry ! Répliqua Hermione.
Après quelques minutes d’un silence pesant, la sorcière jaugea Harry du regard.
- C’est d’accords. Répondit-elle d’un ton léger.
Harry avait l’impression qu’elle le sous estimait depuis le début… Il était bien tenté de lui montrer ce qu’il savait faire.
Ils se mirent en place mais avant, la sorcière alla poser la baguette qu’elle utilisait et en prit une autre un peu plus longue, plus fine, d’un noir de jais.
- C’est quand tu veux, lui dit-elle.
Harry lança un sortilège qu’elle para à la vitesse de l’éclair, et ce qui le surprit encore plus, c’était la vitesse avec laquelle elle contre-attaqua. Aussitôt une boule d’éclair sortit de la baguette de la sorcière qui dans le même temps lança des lames de glaces avec son autre main. Harry parvint à esquiver la boule d’éclair mais fut blessé par les lames de glace, il tenta de lancer un sort de désarmement. La sorcière disparut dans un tourbillon d’énergie bleutée pour réapparaître quelques secondes plus tard derrière lui pour le maîtriser physiquement. Elle le désarma avec une facilité déconcertante et Harry dut s’avouer vaincus avec une certaine amertume.
- Tu as triché ! Tu avais plusieurs baguettes ! s’exclama Ron.
- Non je n’en avais qu’une seule mais je sais lancer plusieurs sortilèges en même temps.
- Comment as-tu-fais cela ? Demanda Harry qui non sans mal, s’était relevé.
- C’est le principe de la combinaison des sortilèges. C’est ce que nous allons commencer à étudier. Comme vous avez pu le constater, c’est très utile car il est difficile pour un adversaire de contrecarrer deux sorts en même temps. Harry à pu se protéger de la boule d’éclair mais pas de la pluie de lames. Le principe est d’imposer à vos adversaires un choix entre deux façons différentes de mourir. Nous allons commencer la pratique avec des sorts moins complexes.
L’entraînement commença mais lancer plusieurs sorts en même temps s’avérait être extrêmement difficile. Au bout d’une heure d’exercice intensif personne n’avait encore réussi. Ni Harry ni même Hermione n’était parvenu à produire quelque chose car une telle pratique requérait une maîtrise totale des sortilèges non formulés, maîtrise qu’Harry n’avait pas vraiment. Il sentait que la fatigue l’envahissait, ses tentatives devenaient de moins en moins efficaces et pourtant la sorcière refusait qu’ils s’arrêtent pour souffler.
- Buvez ceci, cela devrait vous aider un peu. Elle tendit à chacun un flacon remplit d’un liquide transparent de teinte argentée.
A peine Harry eut but la potion que l’effet se fit sentir immédiatement, il se sentait plus fort, plus dynamique et paré pour une nouvelle séance d’entraînement. Une nouvelle heure d’exercice s’écoula avant que la sorcière ne décide de mettre fin à la séance. Les quatre amis étaient sur le point de partir quand la sorcière demanda à Harry de rester un moment…
- Allez-y je vous rejoins dans quelques minutes.
Harry ne savait pas trop ce que la sorcière lui voulait, était elle en colère à cause de sa demande de duel…
- Je suis désolée de t’avoir imposé ça… J’aurais préféré que Ginny ne soit pas là.
- Comment ça, demanda Harry tu ne m’a rien imposé je ne vois pas ce que Ginny vient faire la dedans.
- Si tu le sais très bien…
C’est vrais, Harry savait où elle voulait en venir, elle avait peur de l’avoir humilié devant celle pour qui il avait des sentiments… Mais une question demeure : comment a-t-elle su que c’était Ginny et pas quelqu’un d’autre ?
- J’ai sentis les sentiments que tu avais pour elle. Ils étaient palpables dans toute la maison. Ils m’ont même empêché de dormir.
- Au moins j’en ai, répliqua Harry avec un ton plus brusque qu’il ne l’aurait voulu.
- Moi aussi j’en ai… J’en ai même trop. Par conséquent je dois fermer mon esprit c’est pour ça que je peux paraître froide… Cette obligation m’écrase et j’ai l’impression de perdre un peu plus mon humanité chaque jour.
Harry avait un doute mais il était convaincu d’avoir vu une larme perler sur ses yeux bleus profonds. Elle souffrait d’un mal invisible qui la rongeait de l’intérieur. Harry ignorait lequel mais quelque chose en lui le poussait aller découvrir la vérité.
- Je suis désolé que tu ais à porter ce fardeau, dit il.
Il était d’autant plus désolé qu’il savait quel effet cela faisait de porter une lourde responsabilité sans pouvoir en parler à quiconque. Harry était sûr qu’elle devait se sentir seule au monde, incomprise de tous car elle est dans l’incapacité de parler aux autres du mal qui la ronge.
- Je suis sûr que Ginny comprendra que c’était pour les besoins de la démonstration. Tu n’as pas à t’inquiéter pour ça. En y réfléchissant je me dis que tu aurais pu m’avoir avec encore plus de facilité.
- Pas tellement, dans la plupart des cas, celui d’en face ne parvient pas à éviter le premier sort. Tu es quelqu’un de doué, cela ne fait aucun doute. Parfois j’ai peur que Voldemort l’emporte, que l’ensemble de la communauté des sorciers ne courbe l’échine devant cet imposteur.
- Imposteur ? demanda Harry.
- Oui, cette magie noire dont il se prétend être le maître n’est que la petite sœur bâtarde d’une grande magie : la Nécromancie. Demain tu passeras la matinée avec Nohranne elle te montrera comment utiliser l’épée et comment faire connaissance avec elle.
Soudain Harry eut une intuition… Se pourrait-il qu’il y ait un lien entre…
- Est-ce que tu as une épée ? demanda Harry
A la grande surprise de Harry, elle lui tourna le dos… un sanglotement quasi imperceptible vint donner un frisson à Harry.
- Je suis désolé, j’aurais peut être pas dû… Je crois que je vais y aller.
- Non, reste s’il te plaît…
- Mais mes amis m’attendent, viens avec nous, quoique tu puisses avoir cela ne sert à rien de rester toute seule.
- Je n’ai plus personne…
- Et Nohranne ?
- C’est différent. Ce n’est pas vraiment des liens d’amitié qui nous ont unis, je dirais que c’est les circonstances qui nous ont forcées à venir l’une vers l’autre. Je ne sais pas comment t’expliquer ça, car cela va bien au-delà de la magie, c’est un concept bien particulier. En même temps je ne peux rien dire… il faut que tu ailles rejoindre tes amis, vous avez bien mérité un repas chaud et une bonne nuit de sommeil.
- Très bien, si tu le souhaites, mais si un jour tu décides d’en parler…
- Je ne peux pas, je n’ai pas le choix…
- On a toujours le choix.
Sur ces mots, Harry quitta la salle d’entraînement, un peu secoué par cet appel à l’aide. Jamais il n’aurait imaginé ça de la part de cette sorcière qui au premier abord paraît sûre d’elle, trouvant une solution à tout… Qu’est-ce-qui a pu bien lui arriver pour qu’elle soit obligée à souffrir en silence ainsi ? Il doit découvrir la vérité.
- Eh bien tu en as mis du temps mon vieux lui sortit Ron, arrachant Harry à ses pensées.
- Oui c’est vrai, désolé de vous avoir fait attendre.
- On se demandait carrément s’il n’y avait quelque chose entre vous deux ! Rajouta Ginny en souriant.
Cette remarque eut l’effet d’une douche froide.
- Ce n’est pas ce que tu crois Ginny d’ailleurs il faut que je vous parle.
- De quoi demanda Ron ?
- De la jeune sorcière, elle ne va pas bien, je ne sais pas si vous avez remarqué qu’elle était préoccupée et parfois j’avais comme une étrange impression… je percevais une peur profonde malgré ses efforts pour le cacher.
- Attends un peu tu ne serais pas en train de t’emballer là ? lui demanda Ron. D’accords elle est gentille mais bon on ne la connaît presque pas et elle ne fait rien pour que cela change, elle ne vient pas vers nous en dehors de l’entraînement, c’est limite si elle ne nous ignore pas… Elle ne m’inspire pas vraiment la sympathie…
- Ron comment tu peux dire une chose pareille ? Tu n’as pas la moindre idée de ce qu’elle endure !
- Et elle endure quoi ? Demanda Ron sur un ton grossier.
- Je crois qu’elle souffre d’une maladie ou d’une dégénérescence… Qui la ravage un peu plus chaque jour. Je sais, cela peut paraître dingue mais d’après mes recherches il se peut qu’à terme, elle perde l’ensemble de ses pouvoirs magiques et ce, définitivement… La faisant sombrer dans la folie. Je serai curieuse de savoir comment tu aurais réagis si tu étais à sa place.
- Je me suiciderai sûrement, mais comment as-tu pu savoir tout ça ?
- J’ai vu des traces de séquelles magiques sur son dos lorsque je l’ai vue sortir de la douche hier soir.
- Alors si j’ai bien compris, nous avons une potentiellement une folle qui traîne dans la maison dans laquelle on dort ? Si c’est le cas je me tire de suite ! S’exclama Ron.
- Attends, on ne peut pas la laisser dans cet état ! s’exclama Hermione. T’imagine ce qu’elle pourrait devenir si on ne l’aide pas ?
- Nohranne pourra s’occuper d‘elle rétorqua Ron. Elle n’a pas besoin de nous !
- Je suis d’accords avec Hermione nous devons l’aider de tout notre possible.
- Et qu’est ce qu’on gagne en échange ? Est-elle capable de nous révéler l’emplacement d’un Horcrux ? Apparemment non, alors je ne vois l’intérêt de rester ici plus longtemps.
- Ron, tu as la réaction du sorcier de base qui ne comprend rien à la situation ! s’enflamma Hermione est ce que tu te rends compte que sans elle nous serions probablement plus de ce monde ? Je te rappelle que c’est elle qui est venu nous chercher au Terrier et c’est encore elle qui s’est débarrassé des détraqueurs nous préservant encore une fois d’un sort horrible ! Je trouve que tu as une étrange façon de la remercier !
- C’est bon arrêtez vous-deux ! demanda Harry d’un ton ferme j’ai besoin de réfléchir c’est vrai que ce que tu nous apprends est inquiétant, Hermione. Cela dit, je ne pense pas que nous courrons un grand risque avec cette fille lorsqu’il y a Nohranne dans les environs. Il semblerait que ce soit une vieille connaissance de Dumbledore et je ne pense pas qu’elle aurait pris le risque de nous laisser seule avec elle s’il y avait un quelconque risque. Ce qu’il nous faut, rajouta Harry en voyant Ron ouvrir la bouche c’est une bonne nuit de sommeil. Cette journée a été assez dure comme ça et il nous faut du temps pour assimiler ces dernières révélations.
- Je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose me dit que ce ne sont pas les derniers secrets que nous découvrirons dans les jours qui viennent… conclut Hermione d’un ton lugubre.
A peine deux minutes après s’être mis en route, Harry eut l’impression d’être observé depuis les bois en face de la salle d’entraînement… Décidément cette demeure ne manquait pas de secrets…