Harry n’en croyait pas ses oreilles. Voldemort avait une demi-sœur ? Comment cela pouvait être possible ? Dumbledore le savait-il ? Sûrement pas car dans le cas contraire il aurait pris soin d’en informer Harry. Mais là aussi, Harry avait des doutes. En effet, Dumbledore lui avait caché beaucoup d’éléments cruciaux les deux dernières années précédentes.
- Vous êtes… vraiment la demi-sœur de Voldemort ? demanda Harry encore sous le choc de la révélation. Il parlait doucement, car il craignait la réaction d’Alexana si jamais elle apprenait que ses vrais parents étaient toujours en vie et que de surcroît sa mère avait le même sang que Voldemort.
- En effet. Répondit la sorcière. Ma mère m’a mis au monde peu de temps après Tom mais par contre je suis née dans la forêt. Et non dans un hôpital moldu.
- Mais pourtant Dumbledore avait retrouvé un souvenir certifiant que la mère de Voldemort était morte juste après l’avoir mis au monde.
- Ce n’est pas exacte, lorsqu’il est née, ma mère était affaiblie, très affaiblie, mais encore en vie. Elle fut laissée pour morte, surtout qu’à cette époque, la médecine des moldus n’était pas fameuse. Pendant la nuit qui a suivi, elle fut emmenée par les vélannes et fut remplacée par un golem organique lui ressemblant à la perfection et les médecins moldus ne virent aucune différence. Elle a ensuite vécue ici, pour le restant de ses jours, loin des regards, de la cruauté de la famille des Serpentard, mais aussi du monde de la sorcellerie.
- Mais comment les vélannes ont-elles apprises que votre mère se trouvait dans un hôpital moldu ? Et ensuite pourquoi sont-elles venues la sauver ? Parce que si mes souvenirs sont exacts, n’ont-elles pas été chassées de leurs terres par des sorciers justement ?
- N’avons-nous pas ouvert notre porte à votre arrivée à la lisière de cette forêt ? Nous ne sommes pas tous aussi intransigeant que le monde de la sorcellerie. Pour ce qui est des motivations des vélannes vous n’aurez cas leur demander. Maintenant que vous êtes entré profondément dans notre domaine, vous ne pourrez en partir. Nous devons maintenir le secret de notre existence à tout prix car il est la clé de notre survie.
- Mais nous devons…
Tierru le fit taire et se tourna vers Séanne. Ils se regardèrent droit dans les yeux. Nul ne pouvait comprendre ce qui se passait entre les deux mages. Mais une chose est sûre, les deux sorciers étaient en train de s’entendre. Prés d’une demie heure plus tard ils baissèrent le regard tout les deux. Une trêve venait elle d’être signée ? Peut être, Harry sentit la tension baisser d’un niveau entre eux deux. C’est à ce moment qu’il sut qu’il avait réussi. Il était parvenu à faire taire leur conflit au moins pour un temps. Maintenant peut être qu’il sera possible d’envisager le retour chez Nohranne. Les vélannes se mirent en route et Séanne les invita, Harry et ses compagnons à les suivre. Il aida Alexana à s’allonger sur une civière qu’il avait fait apparaître. Car bien qu’elle soit guérie, elle était encore convalescente et cette longue marche depuis la fontaine l’avait épuisée. Puis tout le monde se mit en route. Pendant presque une heure, ils marchèrent à travers une forêt somptueuse et luxuriante. Harry aperçut la demeure des vélannes, il s’agissait de maisons en bois perchées au sommet des plus hauts arbres de la forêt. Lorsqu’ils entrèrent dans la maison de Séanne, ils eurent vue panoramique sur toute la forêt de l’Irolane, une immense forêt de chênes et de conifères.
On pouvait remarquer qu’il y avait de la neige sur les points les plus élevés de la forêt. L’intérieur était accueillant, spacieux, il y avait même un petit bassin dans lequel on pouvait se délasser. C’est ainsi que Harry découvrit que les vélannes vivaient dans le luxe et le confort absolu. Ils eurent le temps d’explorer la demeure. Hermione fut émerveillée par la bibliothèque de Séanne. Elle devait être presque aussi grande que celle de Nohranne et circulaire. Des statues en bois étaient érigées entre chaque étagère. Elle remarqua que les livres que possédaient Séanne, ne traitaient pas des mêmes sujets que ceux que l’on pouvait trouver dans la bibliothèque de Nohranne. Les quelques livres qu’elle put feuilleter rapidement traitaient de la magie de la nature. Au centre de la bibliothèque se trouvait une dalle faites de plusieurs pierres. Les jointures étaient de couleur verte émeraude, de la même couleur que les yeux à Séanne. Sur cette dalle, Hermione remarqua qu’il y avait une gravure, une gravure représentant un serpent. Elle remarqua qu’un nom était gravé sous le serpent : Nagini.
Cependant elle dut mettre sa perplexité de côté car Séanne arriva pour lui annoncer qu’un repas les attendait.
Ils étaient tous invités chez le légat des vélannes, leur maîtresse. Elle se nommait Amenas. Compte tenu des circonstances exceptionnelles, des étrangers ont pu pénétrer la demeure des vélannes par conséquent, il leur fallait prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer leur anonymat. Lorsqu’ils arrivèrent dans la demeure du légat, la salle à manger était somptueuse, richement sculptée. Tout était fait de bois, à l’exception du sol qui était fait de dalle de pierre. Pourtant, la maison était suspendue. En plus de Harry, Hermione, Alexana et Tierru, se trouvait d’autre personne notamment Séanne ainsi que d’autre dignitaires du peuple des vélannes.
- Voici donc nos invités, commença le légat d’une voix profonde. Je dois avouer que je suis surprise que nos sentinelles vous aient laissé passer. Dit-elle en se tournant vers Séanne. Mais je suppose que si vous avez pu passer les portes c’est pour une bonne raison n’est ce pas ?
- En effet, répondit Tierru. Nous demandons seulement l’hospitalité aux habitantes de l’Irolane. Deux de mes compagnons ont été gravement atteintes et concernant l’une des deux, seul le pouvoir guérisseur de la fontaine pouvait la sauver définitivement.
- Vous savez qu’en temps normal nous n’apprécions pas la venue des sorciers mais la nécessité fait que nous avons besoin les uns des autres…
Pour la première fois depuis le début du banquet, Harry prit la parole. C’était difficile surtout devant autant de personnes importantes.
- En quoi pouvons nous vous être utile ? demanda-t-il en balayant la table du regard pour observer la réaction des uns et des autres.
- Les ténèbres sont de retour et risquent d’atteindre l’Irolane, par conséquent nous ne pouvons plus attendre. Il y a trois années, lorsque le Seigneur des Ténèbres a fait sa réapparition, nous étions persuadées que cela ne serait qu’une guerre entre sorciers, une guerre qui ne concernerait en aucun cas les vélannes. Cependant, nos sentinelles ont surpris bon nombre de créatures maléfiques rôdant à la lisière de la forêt, une ombre s’insinuait en elles, faisant apparaître d’étranges phénomènes, les oiseaux ne chantaient plus, les animaux se terraient dans leurs antres, depuis nos observatoire, nous constations que la pente ouest des montagnes restaient constamment dans l’ombre. Les signes ne manquaient donc pas.
- Vous dites qu’une partie de la forêt n’était plus que l’ombre d’elle-même ? demanda Tierru, les sourcils froncés. Si tel est le cas, cela ne signifie qu’une chose : les Draktulls sont en route et commencent à dévorer la forêt. La même chose s’était produite lors de la première ascension du Seigneur des Ténèbres.
- La question est de savoir si les Draktulls agissent pour son compte ou pas. Reprit le légat.
- C’est une possibilité, continua Séanne qui était restée silencieuse durant le repas. Cependant les intérêts des Draktull et du Seigneur des Ténèbres coïncident, ce qui va nous obliger à nous battre sur deux fronts, divisant ainsi nos forces.
- Selon moi, reprit Tierru je pense que vous êtes les mieux armées pour affronter ces créatures affamées. Le monde de la sorcellerie s’écroule, j’ai eu vent de rumeurs racontant que les vampires se regroupaient et rapatriaient leurs frères vers la Transylvanie, en Europe de l’Est. Des Inferius revenant de la Méditerranée aurait aussi été aperçus en Italie. La Mort… est passée à l’action.
A ce moment là, le légat se leva et invita ses amis à se retirer. Elle emmena Tierru, Harry et ses amis ainsi que Séanne dans ses appartements privés. Ils étaient extrêmement grands et circulaires, le sol était fait de dalle noire, les murs étaient fait de branches d’ébène entrelacées. Des statues sculptées en bois se trouvaient tout le long du mur. Une partie de l’appartement se trouvait dans l’ombre. Le légat Amenas claqua des doigts et les torches s’enflammèrent. Les flammes étaient vertes, beaucoup de choses avaient la couleur de l’émeraude. Les torches révélèrent un bassin octogonale remplit d’eau pure. Le légat décida de s’y tremper les pieds. Une fois installée, elle invita les autres à venir la rejoindre.
- Je suis désolée pour cette comédie mais j’ai besoin de l’appui de l’ensemble de mon peuple, or bon nombre d’entre nous n’approuvent pas votre venue. Ils ont des œillères, qui les empêchent de voir se qui se passent autour d’eux. Tôt ou tard, les ténèbres nous trouveront et nous serons contraints de nous battre.
- Alors si j’ai bien compris… commença Harry, les Draktulls n’ont pas commencé à dévorer la forêt ?
- Non, bien sûr que non, sinon nous serions dans de sales draps. Mais j’avais besoin de…disons d’aggraver la situation pour faire accepter votre venue aux yeux du conseil. Si l’Ouest de la forêt reste sombre, c’est surtout dû aux marécages qui s’y trouvent, noircissant ainsi les troncs et les feuilles des arbres. Ce fut très astucieux Tierru. Votre fourberie est une légende ici.
- Tout le plaisir fut pour moi, mais je préfère ingéniosité. Maintenant que nous somme ici, une rude tâche nous attends et pour cela je vais avoir besoin de Séanne.
- Je vous écoute.
- Nous avons en notre possession un des Horcruxes de Lord Voldemort, le Seigneur des Ténèbres. Il s’agit du cinquième. Les quatre premiers ont déjà été détruits. Je dois reconnaître que je suis un peu à court d’hypothèse pour le sixième Horcruxe dans la mesure où le seul objet ayant appartenu à Griffondor demeure hors de la portée de Voldemort. J’ai pensé que Séanne pourrait nous apporter une aide précieuse.
Le légat posa le regard sur Séanne qui restait silencieuse. Entre-temps, Alexana qui ne s’était pas encore tout à fait remise de son opération quelque peu sauvage se réveilla et se tourna vers Séanne qui le lui en adressa un regard de biais. Toutes les deux communiquaient par le regard comme si elles se connaissaient depuis toujours. C’était ce qu’avait souhaité Tierru. Il lança un regard discret vers les deux femmes. Tout ce passait comme il l’avait prévu… du moins pour l’instant. Les retrouvailles devaient impérativement se faire sans effusions de sang car il allait avoir besoin des talents des deux sorcières. La seule chose qui gênait Tierru c’était le fait qu’elle ne supporterait probablement pas l’idée que son père soit un croisé, condamné à accomplir des tâches pour le compte de l’Au-delà… En guise d’expiation. D’autant plus que pour l’instant elle devait accepter le fait que Voldemort et elle fassent partie de la même famille. Soudain, Séanne demanda de se retirer avec Alexana, ce que le légat accorda. Harry comme Tierru était un peu anxieux. Il savait que de cette retrouvaille pourrait dépendre leur capacité à infliger un coup fatal à Voldemort.
Elles se retirèrent dans l’antichambre voisine qui donnait sur l’appartement du légat.
- Maintenant nous n’avons plus qu’à prier pour qu’Alexana accepte la réalité.
- Si cela rate continua Tierru, j’ai bien peur que nous ne parviendront pas à mettre la main sur le dernier Horcruxe.
- Comment ça ? Demanda Harry, qui pour sa part n’avait pu percevoir la communication entre Alexana et sa mère.
Ce fut le légat qui donna à lui et à Hermione les explications nécessaires.
- Comme tu as pu le constater, Séanne et sa fille Alexana ont le sang de Serpentard qui coule dans leurs veines. Par conséquent, elles disposent de certains pouvoirs qui sont propres aux Serpentard.
- Comme parler le fourchelang ?
- Entre autre, mais le fourchelang n’est pas la seule capacité de Serpentard. Tous les membres de la lignée directe ou indirecte de Serpentard avaient un pouvoir en commun : le contrôle de l’émeraude.
- Le contrôle de l’émeraude ? répéta Hermione ? Cette légende est donc vraie ?
- Qu’est-ce-que c’est ?
- C’est une autre légende sur la famille Serpentard basée sur un des pouvoirs de Salazar. On raconte qu’il avait la capacité de moduler l’émeraude, en faire ce que bon lui semble. Cette légende raconte que Salazar Serpentard aurait créé au plus profond de Poudlard un bâton de magie entièrement fait d’émeraude. Sa puissance serait telle que tout sorcier autre qu’un véritable Serpentard serait frappé de folie s’il s’en emparait. A ton avis, pourquoi la bannière des Serpentard est elle d’un vert émeraude ?
- Ne me dites pas que Voldemort possède un tel objet demanda Harry un peu paniqué.
- Non. J’ai su que quelqu’un eut le temps de le subtiliser avant que Voldemort ne tente de s’en emparer.
- Qui est ce ? Demanda Hermione.
- Rimmer Dall. Répondit Tierru. Il a le bâton avec lui mais il demeure introuvable. C’est peut être à cause de lui qu’il souffre d’une maladie grave.
- De quoi souffre-t-il ? Car lorsque nous lui avons rendu visite il y a quelque temps, il a été assez fort pour tuer à lui tout seul plusieurs mangemorts, répondit Harry.
- Il souffre d’une grave défaillance de ses pouvoirs magiques, Reprit Amenas. C'est-à-dire qu’aujourd’hui il est presque un cracmol. Mais Rimmer Dall est une force de la nature. Il a évolué. C’est la maladie qui fait qu’il ne peut plus lancer de sort, cependant son corps a tourné la maladie à son avantage. Avez-vous remarqué que lorsque vous êtes à proximité de lui vous ne pouvez pas lancer de sortilège ? Avez-vous remarqué également qu’il est immunisé contre la plupart des sorts existant sur ce monde ? Sans parler de sa force colossale et de sa capacité à se régénération. De cette maladie il en fait une arme redoutable, ses sens se sont amplifiés de façon exponentielle, tout cela comblant sa faiblesse magique.
- Je repense à un évènement, dit soudain Harry. Lorsque nous nous sommes infiltrés dans le château pour retrouver le portail crypté, nous avons découvert une fraction d’un journal écrit dans les profondeurs par ma mère. Et il racontait que Dall et ma mère se connaissaient et étaient partis à la recherche de cette épée. Il montra Tinara au légat.
- C’est une épée magnifique… En dehors du fait que son histoire est maculée du sang des innocents. Tu dis qu’ils étaient partis à la recherche de cette épée ?
- Oui mais ils n’étaient pas les seuls, il y avait Zaas aussi qui avait pris avec lui des dizaines de sorciers pour déblayer le tunnel qui menait à la salle de l’épée.
Lorsqu’Harry prononça le nom de Zaas, le légat leva les yeux et se leva. Harry crut qu’il l’avait offensé et recula d’un pas.
- Tu…as bien dit Zaas ? Tu es sûr de ce que tu avances, car s’il est au courant de l’existence de l’épée nous pouvons être sûrs que Voldemort va mobiliser toutes ses forces pour s’en emparer.
- Pendant des années elle fut chez Nohranne, reprit Tierru. Cela s’est passé dans cet ordre : Sangrael, l’ancien serviteur de l’empereur démon à pu récupérer l’épée par je ne sais quel moyen, ensuite j’ai pu la récupérer juste avant que Sangrael ne soit capturé et livré à son ancien maître. Puis, à la suite de mon… absence, c’est Nohranne qui l’a récupéré pour ensuite la remettre au père de Harry Potter ici présent. Il était convaincu qu’il parviendrait à la domestiquer et à s’en servir contre Voldemort.
- Mais il n’en a pas eu le temps, alors l’épée fut léguée à son fils unique qui lui, semble en revanche avoir réussi. Dit-elle en observant l’épée. Selon moi, reprit Amenas, la dernier Horcruxe pourrait bien être son serpent… Voldemort étant quelqu’un de prévoyant. Il aura pensé que l’on pouvait créer un Horcruxe en utilisant une créature au lieu d’un objet comme « hôte ».
- Et cela est-il vraiment possible ?
- Dans l’absolu pourquoi mais le résultat est plus aléatoire dans la mesure où une créature possède un esprit susceptible d’interférer avec la portion d’âme abritée.
- Si c’est bien le serpent que nous cherchons, continua Tierru, je me charge de le localiser. Je connais quelqu’un qui a une dette envers moi et qui pourra me donner un petit coup de main.
Entre-temps, Alexana et sa mère, Séanne, étaient revenues. Elles se toisaient avec la plus grande méfiance. Alexana avait beaucoup de difficultés à admettre qu’elle était liée à Serpentard et donc à Voldemort. Mais telle était la réalité. Alexana n’adressa la parole à personne et choisit d’aller s’enfermer dans sa chambre à l’étage d’au dessus. Harry la suivit. Et posa l’oreille contre la porte. Elle était en pleure. Il ne savait pas si il fallait qu’il entre dans la chambre ou la laisser reprendre ses esprits et se reposer. Finalement il choisit d’entrer. Elle était assise sur le lit en train de pleurer.
- Ce n’est pas de ta faute, tu n’as jamais demandé d’avoir une telle famille.
- Je vais finir comme lui. Avide de pouvoir et de magie ! Comment puis-je appartenir à une telle famille ! Répondit-elle avec sanglot.
- Ce n’est pas parce que le sang de Voldemort coule dans tes veines que pour autant tu es comme lui ! Ce n’est pas vos ressemblances qui comptent, ce sont vos différences.
- Alors que je fus sur le point de trancher la gorge à un gobelin parce qu’il me résistait ? Si tu n’avais pas été là, je l’aurai tué de sang froid !
- Et tu ne l’as pas fait ! Tu es la preuve vivante que ce qui compte ce n’est pas ce que l’on est mais ce que l’on devient ! Tu es une descendante de Voldemort et tu as choisis de lutter contre les ténèbres et d’autres sont comme toi ! Tierru était destiné à répandre le mal et la destruction et pourtant il lutte contre l’invasion démoniaque. Même si tu n’as pas toujours était totalement juste, je sais que tu n’es pas une incarnation du mal.
Il prit Alexana dans ses bras et la regarda droit dans les yeux avec un regard profond.
- Que tu aies des origines de Serpentard, de Serdaigle, moldues ou de je ne sais où, pour nous cela n’a aucune importance, tu n’as rien à prouver, nous savons ce que tu es, Voldemort ne connaîtra jamais l’amour ou encore l’amitié alors que toi…
Il ne prit le temps de terminer sa phrase, qu’ils s’embrassèrent sans aucune retenue, sans aucune culpabilité. Ce baiser fut sincère.
Les jours passèrent, Alexana parvenait tant bien que mal à se faire à sa nouvelle identité. Harry et Hermione se rendirent dans la bibliothèque de Séanne. Elle lui montra la gravure du serpent. Harry parut aussi perplexe qu’Hermione. Il l’examina de plus prés, et, suivant une intuition, commença à parler fourchelang, la langue des serpents. Quelques secondes après qu’il ait terminé, ils entendirent des bruits de mécaniques et les pierres qui composaient la dalle au milieu de la bibliothèque se séparèrent pour laisser un petit bassin en pierre s’élever. Il était finement ouvragé, des serpents y étaient représentés, mais sur les rebords du bassin… ce n’était pas des serpents qui y étaient… mais des dragons. Harry perçut leur souffle ardent et recula d’un pas. Mais la curiosité l’emportait sur la prudence et s’approcha de nouveau du petit bassin. Une cuillère en argent apparut, Harry comprit qu’il fallait boire un peu de la substance qui se trouvait dans le petit bassin. Il se saisit de la cuillère lorsque Hermione retint son bras.
- On ne sait pas ce que c’est, c’est peut être dangereux !
- Ne t’inquiète pas ! lui rétorqua Harry qui prit une cuillerée de la substance. Elle avait un goût très fort, semblable à de l’alcool.
Lorsqu’il ouvrit les yeux, il se rendit compte qu’Hermione en avait bu aussi. Il ne s’attendait pas à un tel excès d’imprudence venant d’Hermione. Soudain ils eurent des nausées, leur vue se brouillait, ils tombèrent comme des pierres. Harry et Hermione furent projeté dans un tunnel noir avant d’arriver en pleine forêt mais ce qui choqua Harry, c’est que tout était terne, dénué de couleur comme sur des photographies du début du XXème siècle.
- Où sommes-nous ? Demanda Hermione.
- Je ne sais pas, répondit Harry. Je ne sais pas à qui appartient ce souvenir.
- Ce quoi ?
- Ce souvenir. Ce devait sûrement être une pensine. La seule chose qui me surprend c’est que nous avons dû boire quelque chose.
Soudain, ils entendirent des bruits de pas, puis des aboiements, avant de voir deux jeunes femmes dont l’une portant un enfant. Elles étaient en train de courir. Elles semblaient traquées par les pas et les chiens. Puis une voix cria.
- Nous allons les acculer vers la falaise ! Nous les tenons ! Poursuivez la chasse !
Harry et Hermione suivirent les deux femmes qui en effet se retrouvèrent acculées vers la falaise. Puis les chasseurs arrivèrent avec leurs chiens avides de chair fraîche.
- Nous les tenons ! Pas de quartiers pour les voleurs d’enfant ! Vous allez voir ce que nous faisons des voleurs !
- Mais c’est faux, c’est mon enfant ! Laissez-nous tranquille ! Répliqua la sorcière portant l’enfant.
- C’est ce que nous allons voir ! Les chiens ! Attaquez ! Mais laissez le nourrisson !
- Mérope, il faut que tu t’en ailles, je vais les retenir autant que je peux. elle sortit sa baguette et se prépara au combat.
- Je ne peux pas te laisser Masséna ! S’exclama Mérope.
- Tu ne peux pas faire face à ces sauvages sanguinaires ! Tes pouvoirs sont trop faibles ! Elle regarda Mérope droit dans les yeux tandis que les chiens se ruaient sur elle.
- Je ne te laisserai pas.
Sans un mot, la sorcière qui se faisait appeler Masséna remua sa baguette et ouvrit une porte magique et en utilisant un sortilège de lévitation, elle projeta Mérope à travers la porte magique qui se referma aussitôt. Elle eut à peine le temps de se retourner que les chiens se jetèrent sur elle et s’attaquèrent à elle. Grâce à sa baguette, elle parvint à en tuer un, mais succomba sous les attaques de ces animaux enragés. Ce n’est que quelques minutes après que les chasseurs arrivèrent. Ils ne virent qu’un cadavre. Ivres de rage, ils fouillèrent les alentours avant de s’intéresser davantage au premier cadavre. C’était une jeune femme aux yeux verts. Ses habits avaient été déchiquetés par les chiens. Mais les chasseurs remarquèrent un tatouage en forme de serpents dans les bas du dos. Harry et Hermione étaient pétrifiés par ce qu’ils avaient vus. D’après les vêtements que portaient les chasseurs ce devaient être des moldus. Ils s’en étaient pris à deux sorcières sans défenses. Son corps était maculé de sang. L’un d’eux remarqua qu’elle portait à la main une baguette verte, vert émeraude.
- Harry, regarde la baguette ! Je suis sûre que c’est le Bâton d’émeraude !
Le chasseur moldu prit la baguette pour l’examiner de plus prés. La baguette était luisante. Les muscles du chasseur se raidirent. Lâchant la baguette, il se mit à déambuler. Ses amis commencèrent à s’inquiéter. Puis le chasseur ensorcelé se tourna vers le bord de la falaise, puis marcha jusqu'à ce qu’il tomba et fit une chute de plus cinquante mètres. Les autres chasseurs hurlèrent et se ruèrent vers le bord de la falaise sauf le plus jeune d’entre eux. Il ne devait pas avoir plus de vingt ans. Ils semblaient effrayé et ne songeait qu’à rentrer chez lui. Les autres qui scrutaient la base de la falaise, furent soudainement frappés de cécité et tombèrent les uns après les autres. Le dernier chasseur épouvanté par ce qu’il venait de voir prit la fuite aussi rapidement que possible.
Harry s’approcha du cadavre de la jeune sorcière, il observa un collier et le prit dans sa main. Il fut surprit. Car si il était bien entré dans le souvenir de quelqu’un il était impossible au visiteur de toucher quoi que ce soit dans l’univers du souvenir. Soudain un immense rayon de lumière, ils se sentirent aspirés par ce rayon pour réapparaître quelques minutes plus tard dans la bibliothèque de Séanne. Le bassin était en train de redescendre dans le sol lorsqu’ils se réveillèrent. Ils étaient encore un peu secoués par ce qu’ils venaient de voir. Lorsqu’ils furent totalement remis, Harry ouvrit la main et vit le collier. Il en fut déboussolé. Il était parvenu à arracher une parcelle d’un souvenir et à la ramener dans le monde réel !
Hermione elle-même n’en croyait pas ses yeux. Cela remettait en cause presque toutes les règles naturelles plus ou moins vagues qui régissaient le monde de la magie.
- Harry, qu’est ce que tu as fait ? Comment as-tu fait ça ?
- Je ne sais pas, je n’ai pas eu le temps de le reposer, le rayon nous a aspiré et nous a ramené ici.
- J’ai peur que nous ayons fait une grosse bêtise…
- Je ne sais pas. En même temps je ne savais même pas que nous pouvions arracher des objets à un souvenir et les ramener dans le monde réel.
- Cela dit, nous avons quand même vu la baguette d’émeraude. Nous savons donc à quoi elle ressemble.
- Il faudrait retrouver le jeune chasseur qui avait pris la fuite, il pourrait peut être nous en apprendre davantage.
- Cela ne sera pas nécessaire.
Ils se retournèrent et virent Alexana qui était sur le pas de la porte.
- Ce que vous avez bu était une potion faite à base d’extrait de Poisson Globe. Sa chair est très dangereuse mais en petite quantité elle permet de voir des choses… des choses qui étaient, des choses qui sont, ou encore des choses qui ne se sont pas encore produites.
- OK répondit Harry, mais comment tu expliques le fait que j’ai pu récupérer ce collier ?
- Disons…que certains souvenirs sont fragmentés, instables et qu’il est donc possible d’en arracher une partie… Le collier disparaitra de lui-même au bout d’un certain temps. Rassurez-vous, vous n’avez rien fait de mal. Mais ce n’est pas pour ça que je suis venue vous voir. Je suis venu vous dire que nous partons demain à l’aube. Nous rentrons chez Nohranne. Car plus le temps passe et plus les forces de Voldemort grandissent.
- Mais… est ce que vous avez tout réglé ? Avec ta mère ? Risqua Hermione.
- Je n’ai rien à lui dire. Elle m’a abandonné. Jamais mes parents n’ont pensé à moi… et je n’ai pas de lien avec Voldemort !
- Mais…
- Je n’ai pas de lien avec Voldemort ! Dit-elle d’une voix forte.
Sur ces mots, elle se retira, laissant Harry et Hermione à leurs pensées. Harry s’attendait à une réaction de la sorte. Elle avait apprit trop de choses horribles en une seule fois. Seul le temps lui permettra d’accepter la réalité telle qu’elle est. Pour l’heure, Harry décida de garder un œil sur Alexana pour la dissuader de commettre l’irréparable et prit la décision d’aller informer Tierru des projets d’Alexana.
Le début de la soirée arriva très rapidement et Harry choisit d’aller se promener dans la citée vélanne. L’avenue principale était pleine de boutiques de toute sorte : vendeur de robe, magasin de balais, une fauconnerie, mais également et Harry n’en croyait pas ses yeux, une marchande de baguette. Il entra dans la boutique. La vendeuse était occupée à trier des parchemins et se présenta au comptoir alors qu’Harry venait à peine de franchir le seuil de la porte.
- C’est un grand plaisir de vous accueillir dans ma boutique monsieur Potter.
- Vous connaissez mon nom ? je pensais être ici incognito.
- Vous êtes connus à travers les terres et les mers. Mais aussi curieux que cela paraisse, vous n’êtes pas venu pour acheter une baguette… N’ai-je pas raison ?
- Si en effet. Lorsque j’ai vu votre enseigne, je me suis demandé si par hasard vous ne sauriez pas quelque chose sur le Bâton d’émeraude.
La gérante de la boutique le dévisagea puis se leva et alla accrocher une pancarte « FERMÉ PROVISOIREMENT ».
- Nous allons devoir discuter vous et moi.
Elle entraîna Harry vers le fond de la boutique. Elle lui proposa du jus de citrouille qu’il accepta.
- J’aimerai d’abords savoir pourquoi vous vous intéressez de si prés à cette baguette monsieur Potter.
- D’après le peu que je sais, elle a appartenu à la famille de Serpentard et que Voldemort serait tenté de la récupérer. L’issue de la guerre pourrait en dépendre. Vous comprenez donc pourquoi elle m’intéresse cette baguette.
- En effet je comprends… Et est-ce-que vous avez une idée de l’endroit où elle peut se trouver ?
- Non pas la moindre.
- C’est normal, personne ne sait ce qu’elle est devenue. On dit qu’elle a appartenu à Serpentard mais il n’en fut pas toujours ainsi. A l’origine, ce furent les Peverell les propriétaires légitimes de cette baguette.
- Les Peverell ? répondit Harry en repensant à une scène qu’il avait assisté et où il fut mentionné le nom de Peverell. Alors cette baguette n’aurait pas été créée de toute pièce par Serpentard ?
- Houlà non ! Les Peverell sont les derniers héritiers légitimes connus de la baguette d’émeraude. Cependant, nous parlons de Baguette d’émeraude, mais à l’origine il s’agissait de la baguette des Maître Joailliers. Mais Salazar Serpentard s’est accaparé la baguette en tuant le doyen des Peverell, Nikolaï, il était le détenteur de la baguette et son maître ayant été vaincu par Salazar, la baguette fut vaincue également… qui prit une couleur verte émeraude en signe de soumission. Puis au fil des siècles, tout le monde s’est accordé sur le fait que la baguette a toujours appartenu à Serpentard alors qu’elle aurait dû revenir à Serdaigle.
- Serdaigle ?
- Oui car les Peverell sont intimement liés à la famille de Serdaigle, pour ne pas dire qu’ils en font partie
Elle montra à Harry un parchemin montrant un arbre généalogique, dont la base portait le nom de Rowena de Serdaigle d’un côté et Nikolaï Peverell de l’autre. Mais ce qui intrigua Harry, c’était les signes qui se trouvaient inscrits en dessous de l’arbre.
- C’est curieux, je suis sûr d’avoir déjà vu ces symboles quelques part… puis il se remémora les scènes : les runes sur les gentes de la cylindrée de Nohranne, les symboles sur l’armure du revenant Helltricht et enfin sur le piédestal de la statue qui menait à l’atelier de la sorcière, qu’il avait pu voir le jour où elle lui avait donné sa tenue en cuir. Puis il s’adressa de nouveau à la marchande de baguette.
- Est-ce qu’il n’y aurait pas quelque part dans l’arbre une sorcière du nom de Nohranne ?
- Je regarde… En effet il y a une Nohranne Peverell. Elle est en haut de l’arbre, il est donc impossible de savoir si elle a eut des descendants. Je ne sais même pas si elle est encore en vie.
- Si elle est en vie, j’ai pu la rencontrer durant l’année. Tout devint clair pour Harry, Nohranne elle-même lui avait avoué que sa famille était liée à celle de Serdaigle. Il se retourna vers la vendeuse de baguette. Est-ce que quelqu’un d’autre connaît l’existence du lien unissant les Serdaigle aux Peverell ?
- C’est une question à laquelle je n’ai pas de réponse.
En sortant de la boutique, Harry comprit une chose : Nohranne ne lui avait pas dit toute la vérité. Elle connaissait sûrement l’existence de la baguette d’émeraude si ce qu’avait dit la vendeuse de baguette était vrai. Il retrouva Hermione et Alexana. Tierru les rejoint quelques minutes plus tard. Ils prirent la décision de revenir chez Nohranne. Tierru les informa qu’il allait partir pour les pays de l’Est et qu’il ne serait pas de retour avant au moins un mois.
C’était le jour du départ, mais au moment d’entrer dans la voiture, Tierru attira Alexana à l’écart. Il lui remit une fleur d’un violet luisant. Elle était froide et les pétales étaient pointus. Alexana le regarda mais son visage n’exprimait rien du tout.
- C’est un Lotus, cela te protègera contre les attaques du mal. Je ne serais pas là cette fois pour vous sauver. Alexana prit la fleur et se contenta seulement de lui adresser un simple « merci » avant de monter dans la voiture. Au moins elle a accepté le cadeau se raconta Tierru. C’est un premier pas vers l’acceptation de la vérité.
Ils reprirent la voiture et mirent le cap sur la demeure de Nohranne. Malheureusement, ils furent victime d’une panne d’essence les obligeant à atterrir prés d’un petit village du nom de Godric’s Hollow.