Je me réveillais bien évidement à l'infirmerie, le diable soit loué il n'y avait aucun curieux et tant mieux. Mais je notais quand même la présence des professeurs McGonagall et Flitwick. Je ne savais pas vraiment s'ils étaient inquiets ou en colère.
- On peut dire que vous nous avez donné des sueurs froides Miss De Winther. Nous avions cru ne pas pouvoir vous sortir de ce coma magique. Commentait Flitwick.
- Je... Je me souviens... le cours de Pouchkine puis les tremblements... puis...
- Le cours du professeur Pouchkine...En effet Miss De Winther. Et je suppose que votre malaise s'explique par ceci ? Lançait McGonagall en montrant mon journal.
- Rendez-moi ce journal, dis-je de la manière la plus calme possible.
- Je vous le rendrai dés que j'en saurai un peu plus sur les raisons de votre présence ici...
- Ma présence ? dis-je...
- Votre présence en effet. Poursuivit le professeur McGonagall. Rassurez-vous, je me suis bien gardée de lire votre correspondance mais cela fait un moment que je vous observe, et je constate que vous ne faites rien durant les cours, or vos notes sont excellentes même meilleures que celles de Miss Granger. De plus vous ne semblez éprouver aucune difficulté à suivre le programme des ASPICS... Qui plus est... dans votre dernier devoir de métamorphose, vous faites références à des procédés magiques qui relèvent presque de la magie expérimentale...ce qui me fait penser que vous êtes <i>tout</i> sauf une étudiante de septième année...
Elle est très perspicace, à sa manière, elle ressemble à Dumbledore, pas étonnant qu'elle ait prit la relève... si je parle, on pourrait considérer cela comme une faute professionnelle, mais si je garde le silence, McGonagall comme Flitwick vont me pourrir la vie ?
- Soit, j'accepte de parler, mais sous certaines conditions.
- Quelles sont-elles ?
- Qu'un secret absolu entoure les informations que je vais vous révéler, qu'il n'y ait aucune enquête de votre part et SURTOUT qu'il n'y ait aucune remontée au ministre. Je requière votre silence le plus absolu.
- Conditions acceptées.
- J'aimerai vous croire... Mais je n'ai aucune garantie. J'attends que vous fassiez le serment inviolable... Tout les deux.
- Mais vous perdez la tête Miss De Winther ! lançait McGonagall qui était sur le point de sortir de ses gons.
- Je comprends votre réaction, dis-je d'une voix calme cependant...
Je fis apparaître une plume et un parchemin et je notais le nom de celui avec qui j'ai passé mon dernier contrat et je tendis le parchemin au professeur McGonagall. Elle fut sidérée, tout comme ce bon vieux Flitwick. Logique, comment auraient-ils pu imaginer que ce serait Kingsley Shacklebolt lui-même qui serait venu passer un contrat avec moi ? Personne, quoi de plus normal ?
- Non, il ne peut avoir...
- Faites votre serment inviolable et vous aurez le dessous des cartes, je suis désolée mais compte tenu de l'importance de l'affaire je ne peux prendre aucun risque.
- Minerva, en temps que directrice je pense qu'il vaudrait mieux vous tenir en dehors de tout cela. Vous aurez l'esprit plus tranquille pour vous occuper des...
- Avez-vous perdu la tête Filius ? S'il se trame quelque chose dans Poudlard, je dois en être la première informée.
- Dans ce cas alors nous serons deux.
- Qu'il en soit ainsi.
Je me levais alors que McGonagall et Flitwick se serrèrent le bras. Je levais ma baguette.
- Vous, Minerva McGonagall et vous, Filius Flitwick, vous engagez-vous à garder le silence sur la nature des informations que je m'apprête à vous dévoiler ?
- Nous nous y engageons.
- Vous y engagez-vous quelque qu'en soit le prix ?
- Nous nous y engageons.
- Et ce jusque dans la tombe.
- Nous nous y engageons.
Un lien de lumière apparut s'entourant autour des bras des deux enseignants. Ils avaient tout les deux la gorge sèche.
- Bien, maintenant les explications. Comme vous avez pu le lire sur ce bout de parchemin, Kingsley Shacklebolt a fait appel à moi pour un contrat. Mais contrairement aux autres commanditaires, il ne me demande pas d'éliminer mais de protéger une cible.
- C'est-à-dire ?
- Ce que je vais vous révéler sont des informations ultra secrètes provenant des bureaux du ministre lui-même. Avez-vous entendu parler de l'Ordre des Zélotes de Saint-Pierre?
- Non? jamais?
- C'est normal, très rares sont ceux qui eurent la possibilité d'en entendre parler. A l'origine, il s'agissait d'un ordre de chevaliers fanatiques fondé au X eme siècle par la papauté pour chasser les Impies. Il fut dissout sur ordre de Napoléon. Aujourd'hui, cet ordre a ressurgi de nulle part et ses membres semblent déterminés à éliminer tout les mangemorts survivants ainsi que leurs descendances, jusqu'à ce que leurs lignées soient rompues à jamais. Afin disent-ils, de bannir la magie noire du pays.
- Quand vous dites rompre leurs lignées c'est...
- Les tuer, tous.... jusqu'au dernier même s'il s'agit d'un nourrisson de deux mois...
- Mais c'est horrible ! Condamner les mangemorts et éventuellement les éliminer c'est une chose mais exterminer leurs familles...
- Cela ne vaut pas mieux que les exactions de Voldemort nous sommes d'accords. Pourtant c'est bel et bien ce qui s'est passé. Il y a à peine six mois la famille Nott en a fait les frais. Lorsque les aurors sont arrivés, ils étaient tous morts, du grand père au petit dernier de deux mois. Douze cadavres au total... officiellement, ce fut l'explosion d'une malheureuse conduite de gaz. Les morts tragiques, ça arrive à tout le monde n'est-ce-pas ? Et ce n'est pas fini...
- Ah parce qu'il y en a eu d'autres ?
- Bien sûr, ensuite ce fut la famille Bullstrode qui fut attaquée. Même mode opératoire, même sauvagerie. L'enquête du ministère s'est arrêtée aux premières constatations, comme pour la famille Nott. Cependant c'est arrivé aux oreilles de Kingsley qui a réalisé que d'autres familles courraient un grave danger. Mais il ne pouvait pas bouger. Du moins pas comme ça.
- Oui je comprends pourquoi, reprit Flitwick, s'il passait par la voie officielle il serait accusé de protéger des mangemorts...
- Et dans ce climat délétère propice au lynchage populaire, il a préféré agir dans l'ombre.
- Et c'est ainsi qu'il a fait appel à vous ?
- Indirectement oui. Car durant la guerre, je travaillais pour Dumbledore... En temps qu'agent double.
- QUOI ? Vous... lancèrent les deux professeurs à l'unisson.
Quelque chose me dit qu'ils ne sont qu'au début de leurs surprises... Dumbledore a vraiment maintenu un secret absolu sur cette affaire...
- En effet, mais là n'est pas la question. A l'époque j'étais ce qu'on appelle une illégale d'où la discrétion d'Albus.
- Ce qui signifie que vous avez à un moment trahis le secret magique ?
- Sans le vouloir oui. Ce faisant je fus bannie de la communauté magique. Mais cela ne signifiait pas pour autant que j'avais perdu mes pouvoirs, on m'avait juste pris ma baguette. Ce jour-là je ne perdis qu'une part de mes pouvoirs. Bref... Peu de temps avant la bataille de Poudlard, j'ai su que le sort du Seigneur des Ténèbres était scellé, et qu'il me fallait disparaitre. Bien que personne ne connaissait mon nom, je risquais néanmoins d'être confrontée à la folie vengeresse de la plèbe. Alors je pris la décision de quitter ce pays (puisque qu'avec la fin de la guerre, mon contrat avec la personne morale du nom d'Albus Dumbledore n'avait plus de raison d'être).
Pendant quelques mois j'ai bourlingué à gauche et à droite, notamment en Europe de l'Est et c'est là-bas que je fus bannie de la communauté des sorciers, j'ai même fais un tour en prison.
Par la suite on m'a... disons <i>recommandé</i> à Kingsley. Et il va retrouver la prison dans laquelle je croupissais et me demander d'enquêter discrètement sur cet Ordre de Zélote. En contre partie, il serait disposé à payer mes services très cher et à m'accorder le statut de repenti.
C'est ainsi qu'en temps que nouvel agent secret du ministère, on me façonna une légende c'est-à-dire une histoire, me faisant passer pour une orpheline souhaitant réintégrer l'école de Poudlard. Mais dans la réalité, je garde (pour l'instant) un œil sur Malefoy et Zabini, qui seront probablement les prochaines cibles. Vous aurez sûrement noté leur discrétion ? et je me tiens aux aguets de la moindre information, du moindre mouvement de leur part.
- Et vous pensez que ces... zélotes vont frapper au sein même de l'école ?
- La maison des Nott était une forteresse de sortilèges. Et ils en sont venus à bout. Donc oui je pense qu'ils peuvent frapper au sein de l'école.
- Mais dans ce cas, ne vaudrait-il pas alerter ?
- Alerter qui ? le ministère ? Il est déjà au courant et regardez autour de vous, tout le monde voit des mangemorts partout, tout le monde veut se venger de tout le monde. J'ai déjà vu ce phénomène durant les guerres moldues et croyez-moi, c'est un cocktail explosif. Il vaut mieux rester dans l'ombre et traiter le mal à la source et surtout ne pas faire de vague. Voila, vous savez tout. Puis-je disposer ?
- Je suppose que oui, madame... répondit le professeur McGonagall d'un ton beaucoup moins cassant.
- Gardez le ton cassant que vous adoptez avec vos élèves. Officiellement, je ne suis qu'une étudiante comme les autres et si nécessaire, filez-moi quelques retenues pour que cela soit plus... convaincant.
- Bien... je comprends mieux pourquoi vous maîtrisez aussi facilement le contenu du programme des ASPICS... Il va sans dire que dans le cadre de votre... contrat... vous avez accès à toutes les zones du château.
- Disons plutôt que je fus à très bonne école.
Entre temps je m'étais rhabillée et je pris congé des deux enseignants et je disparus dans l'ombre en réfléchissant sur ce qui m'était arrivé. Je fus en réalité victime d'une crise ponctuelle de schizophrénie magique. Mon côté humain et mon côté elfe noir sont brutalement entrés en conflit ce qui a déclenché une perte de connaissance et un arrêt cardiaque. Je n'avais pas eu ce genre de problème depuis des années... Mais qu'est-ce qui a pu bien se passer ? Peut-être le stress ? A force de vivre l'histoire de quelqu'un d'autre on en arrive à péter une durite.
Il va peut-être falloir envisager une solution à base de potion. Car je ne peux pas me permettre à nouveau ce genre de gag. Le coup du trauma de la perte d'un être cher ça va un moment mais il ne faut pas trop en abuser... Il est impératif que je me reste discrète.
Peut être faudrait-il faire une pause dans les écrits de mon histoire ? Je ne sais pas. En fait l'idéal serait de demander la relève à Kingsley mais je sais que ce n'est pas possible.