CHAPITRE 17 : Vengeance et malheurs sur la route de Genève (Acte III)

Acte III : Conséquences inattendues...

...Des ténèbres... une atmosphère chaude, une jeune femme dormait paisiblement, enfin en apparence, car cela faisait des années qu'elle souffrait de troubles du sommeil. Son médicomage traitant lui avait prescrit des pilules de poudre de corne de licorne, dont les vertus thérapeutiques sont reconnues. Ainsi, elle parvenait à récupérer de ses journées, ce qui lui permettait de se lever le matin et d'aller travailler au consulat magique de Grande Bretagne à Paris, mais cette nuit, les troubles nocturnes firent un retour en force...

Il y a des années, une mission me fut confiée. Je devais protéger une personne clée, garantir sa survie. La contrepartie, fut l'épargne d'un destin funeste. J'ai honoré ma part du contrat du mieux que j'ai pu... Mais aujourd'hui, j'implore ton aide c'est TOI qui dois me sauver, hâtes-toi, une nouvelle guerre commence. C'est désormais à TOI de veiller sur elle, de la guider à travers les ténèbres car le loup reviendra et elle ne pourra l'affronter seule ! Maintenant.... Réveilles-toi... REVEILLES-TOI, VICTORIA ROGUE !

Paris, de nos jours...
*****************

... Un flash aveuglant, puis Victoria se réveillait en sursaut. Encore secouée par ce rêve, elle jeta un œil rapide sur son réveil : 4h 37 du matin. Et merde... Ce rêve est bien mal tombé. Et comme par hasard elle avait une réunion importante au consulat dans quelques heures. Que faire ? Se recoucher au risque de ne pas se réveiller à l'heure ou rester éveillée, prendre une douche très chaude et se gaver de café Grand-Mère Magique ? Se connaissant, si elle se recouchait elle allait se réveiller sous les coups de 10h30 du matin. Quand on doit commencer à travailler à 9h c'est embêtant.

La radio s'alluma toute seule et se régla sur la fréquence de la RITM (Radio Indépendante à Transmission Magique). Victoria prit son temps sous la douche, car pour une fois elle en avait. Ce rêve la perturbait. C'était la première fois qu'elle faisait un rêve d'une telle intensité. D'habitude il ne s'agissait que de simples images de batailles plus ou moins floues avec lesquelles elle avait appris à vivre avec à grand coup de somnifères magiques. Mais cette fois elle a entendu une voix, avec en plus des instructions, un appel à l'aide... et une sorte de rétribution pour service rendu...

Victoria se demandait bien à qui elle pouvait bien devoir une telle faveur... En effet, elle ne se souvenait pas exactement des circonstances exactes de son arrivée en France. Elle fut d'abords confiée à un orphelinat. Puis, dés qu'elle fut en âge d'avoir une baguette, on lui remit une baguette en ivoire d'ébène... une très puissante baguette, ainsi qu'un passeport français avec un nom d'emprunt. L'administration de l'orphelinat garda un silence absolu sur l'origine de la baguette et du passeport.

A l'âge de 10 ans, elle put intégrer l'École de Magie de Beauxbatons où elle a fait une scolarité exemplaire (enfin presque)... En effet lors de sa septième année, l'administration de l'école découvrit l'existence d'un trafic d'élixirs en tout genre, (potion de concentration, philtre d'amour dont la puissance dépassait largement la règlementation en vigueur en France), mais également - et c'est probablement le plus grave - des bonnet de fou, dont les effet hallucinogènes étaient reconnus partout en Europe. Ces champignons se trouvaient très facilement aux abords de l'école sur les pentes rocheuses des Pyrénées. Personne n'a pu remonter jusqu'à Victoria. Mais cette activité lui a permis d'accumuler une petite fortune.... Un butin qui ne lui servira pas à grand chose car à sa majorité, elle fut convoquée à la BMP (Banque Magique de France) pour la remise de documents la concernant ainsi que d'un compte bancaire.

Quelle ne fut pas sa surprise lorsque qu'on lui remit un compte abondamment pourvu d'or et d'argent moldus, avec en plus de cela un titre propriété, pour un appartement dans le quartier magique de l'Ile de la Cité ! Un lieu très prisé ! Avec une telle quantité d'or et un point de chute, la vie lui tendait les bras. Elle avait même la possibilité de choisir une vie de moldue bien rangée mais elle n'en fit rien.

Non, c'est à cette période charnière de sa vie, qu'elle prit vraiment conscience de ce qui se passait autour d'elle, de la guerre qui a ravagé l'Europe et surtout l'Angleterre, c'est aussi à ce moment-là qu'elle découvrit certaines activités de son père... Mais elle n'était pas dupe... Au fond d'elle même elle a toujours su que son père gravitait autour de la magie noire... et découvrir le passé de mangemort de ce dernier ne fut pas une surprise. Aussi elle choisit de tout faire pour que ce dernier ne puisse pas la retrouver sachant que les  mangemorts avaient la sale habitude d'embrigader très tôt leurs progénitures. En effet s'il y avait bien une chose dont elle était fière, et qui aurait fait d'elle une authentique Serpentard, c'est l'indépendance. Elle voulait choisir, et il est peu probable que la liberté de choisir sa destinée fasse partie des principes défendus par les mangemorts.

Les années passèrent, et il n'y eut aucun contact entre elle son père. Est-ce parce qu'elle avait prit toutes les précautions pour ne pas être retrouvée ? Ou est-ce parce que son père, ne voulait pas la retrouver ? Et poussons la logique jusqu'au bout et si c'était lui qui l'avait envoyé en France ? Car d'où pouvait bien venir cette baguette en ivoire ? Ces milliers de galions ? Cet appartement ? Quelqu'un avait TOUT prévu... mais qui ? Et pourquoi ?

Au final plus le temps passait et plus les regrets couplés à la solitude s'installaient...

Elle devait aller de l'avant pour ne pas penser à lui, le baccalauréat de Beauxbatons en poche, elle put intégrer la prestigieuse Ecole Normale Supérieure de Magie Appliquée (ENSMA) à Paris. Cette école est réputée à travers le monde pour ses laboratoires en matériaux magiques, alchimie ET en Potions. Le grand Nicolas Flammel y a travaillé puis enseigné pendant des années... le paradis pour Victoria. Très vite, elle intégra l'une des équipes de recherche et va permettre de développer un métal aux propriétés prodigieuses : il était comme... vivant, pensant, réagissait à la parole, et était incroyablement résistant en plus. Très rapidement, avec quelques amis elle comprit les opportunités que pouvait lui apporter cette découverte. Elle disparut un beau jour avec une copie du procédé magique (ce qui lui valut un mandat d'arrêt émis par le Ministère Français de la Magie).

Quelques années plus tard, un golem vit le jour... un certain Kaathode. Il se révéla non seulement intelligent, mais également doté de pouvoirs défiant les lois même de la magie. Elle en était particulièrement fière, mais elle n'était pas la seule à féliciter car elle reçut l'aide d'un lavamencien, un certain Dante (pour la soudure des pièces il n'y a pas mieux), d'un sorcier sortis de nulle part, dont les connaissances en matière de sortilèges scalaires furent indispensables pour la fabrication des pièces du golem. Un certain Rex Jackson, et que dire du fondeur capable de synthétiser le métal en question en dose suffisante pour fabriquer le golem ? Le trop fameux Titus, qui avait un penchant pour la bière moldue (qui au passage était très bonne). Malheureusement trois fois sur quatre, les tournées qu'il offrait finissaient en baston généralisée. Au final, cette équipe faite de "bric et de broc et de bras cassés" devint sa deuxième famille.

Où était sa première famille elle ne le savait pas vraiment. Elle avait su par l'intermédiaire d'un aurore anonyme que son père est tombé à la bataille de Poudlard mais elle n'a pas cherché à en savoir plus. Quant à sa mère, elle ne l'a pas connu et curieusement, elle s'en moquait royalement. Encore une fois, elle préférait aller de l'avant. Bon nombre de psychologues y verraient une réaction de défense pour se préserver d'une vérité monstrueuse.

Cela faisait déjà un moment que Victoria pensait et rêvassait sous la douche: près d'une heure déjà ! Heureusement que la douche est enchantée et qu'elle ne paie pas de facture comme les moldus. Toujours est-il que le café magique se préparait de lui même pendant qu'elle s'habillait, et que la radio déblatérait encore son discours sur la grande victoire du survivant sur les ténèbres...

"...malgré les regrettables évènements qui ont secoué l'école de sorcellerie de Poudlard ces derniers jours, nous continuons de nous réjouir de la défaite de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ! Une nouvelle ère est en train de s'ouvrir..."

Victoria jeta un regard, sur la radio, une mèche brune cachait une moitié de son visage. Elle eut un petit sourire... La guerre est loin d'être terminée mes loulous, vous n'êtes pas prêts de dormir sur vos deux oreilles...

" ...Malheureusement Harry Potter s'est refusé à tout commentaire ! Nous pouvons comprendre le désarroi auquel sont soumis le survivant et son ami de toujours, Ronald Weasley quant à la disparition de leur amie Hermione Granger. Des traces de luttes ont été relevées dans la chambre qu'elle avait louée pour la nuit à Prés-au-Lard et plus particulièrement des griffures. Le chef de la Police Magique Arthur Weasley affirme que toutes les énergies sont mobilisées afin de la retrouver dans la plus brefs délais..."

Elle n'écoutait qu'à moitié ce que disait la radio, mais une chose, un tout petit détail vint la perturber... un mot... un seul mot : "griffures". Elle fit le lien avec son rêve de cette nuit : Loup, griffures, puis un autre lien : dans son rêve, il y avait quelqu'un sur qui elle devait veiller, et maintenant voila qu'elle apprend qu'Hermione Granger, une figure de la lutte contre le Seigneur des Ténèbres est portée disparue. Qui plus est qu'elle a besoin d'aide... Victoria n'avait pas l'habitude d'accorder la moindre importance à ses rêves mais en l'occurrence, elle trouvait qu'il y avait un peu trop de coïncidences pour que ce rêve soit innocent. On lui demandait une faveur, plus précisément un retour d'ascenseur. Mais par qui ? Et surtout pourquoi elle ?

Soudain, elle se rendit compte qu'il était temps d'aller à cette maudite réunion au consulat... elle n'aimait pas les réunions, surtout à la veille de Noël, mais cela sera une bonne occasion de d'aller glaner des informations sur les circonstances de la disparition d'Hermione Granger.

... Au même moment dans la demeure de la famille Weasley.
**************************************************

La tension était à son comble et ce malgré l'imminence de la fête de Noël. En effet, Molly, la redoutable matrone du clan Weasley, avait appris que l'un de ses fils, Ron, avait intégré une milice extrémiste soi-disant "anti-fils de mangemort". Les murs et les vitres tremblaient sous les éclats de voix de Molly, quant à son père il ne trouvait pas les mots pour qualifier l'attitude de son fils. Harry et Ginny étaient décomposés tant par ce qu'avait fait Ron que la disparition d'Hermione. De plus, Arthur Weasley leur avait appris qu'ils étaient sur la piste d'un Loup garou en fuite. Remus était partis sur ses traces et n'avait depuis plus donné de nouvelles. C'est dans ce triste contexte que Minerva McGonagall et Kingsley Schacklebolt arrivèrent pour fêter Noël aux côtés de la famille Weasley.

Leur arrivée permit à Ron de souffler. Cependant le professeur McGonagall arrivait aussi avec une funeste nouvelle : la disparition d'Emiliana de Winther, une étudiante de Serdaigle. Elle s'était volatilisée sans laisser la moindre trace, qui plus est, sa disparition survient peu de temps après celle d'Hermione, et pour Minerva le lien entre les deux disparitions était évident. Les fêtes de fin d'année s'annonçaient joyeuses...

Harry se retira avec Ginny dans sa chambre. Il était abattu, par la disparition d'Hermione qui était comme une sœur pour lui. Et le fait que De Winther ait disparue peu de temps plus tard ne laissait rien présager de bon.

- Tu penses qu'elle aussi elle s'est faite enlever ? Demanda alors Ginny.

- Sincèrement je ne pense pas. De Winther est bien plus qu'une simple élève de septième année. Et je vois mal un loup garou seul venir à bout de cette sorcière.

- De quoi est ce que tu parles ?

- C'est une longue histoire. On risque d'en avoir pour la nuit.

- C'est pas grave j'ai tout mon temps, reprit alors Ginny avec un petit sourire tout en se lovant contre Harry.

C'est alors qu'Harry entreprit de lui raconter tout ce qu'il savait sur cette sorcière : ses accointances avec les Malefoy, ses contrats passés avec Dumbledore, le ministère, son passé de mercenaire, puis de détenue. Et SURTOUT, la raclée monumentale qu'elle a infligé à Drago. Aujourd'hui, il en riait même si à ce moment là, il avait eut lui aussi une sacrée trouille.
Ginny n'en croyait pas ses oreilles.

- Eh bien moi qui croyais que c'était juste une bête en Quidditch et défense contre les forces du mal.

- Et en sortilège...En même temps pour avoir fait la guerre pendant des années, elle avait intérêt à ce qu'elle maîtrise un max de sortilèges de défense.

- C'est vrai. Continua Ginny, sincèrement je pense aussi que les deux disparitions sont liées. De plus tu m'as dit qu'elle avait eut une relation avec Malefoy. Nous pourrions aller lui demander de nous en dire plus.

- Cela ne va pas être une partie de plaisir, Malefoy a pas mal morflé ces derniers temps, d'autant que la dernière que Malefoy a vu De Winther, elle lui a collé la raclée de sa vie, et a pointé une arme sur sa tempe.

- J'en fais mon affaire mon chérie, reprit Ginny avec un sourire mystérieux qui ne lui était pas naturel.

- J'espère que tu sais ce que tu fais... c'est une vraie vipère ce mec.

- Fais moi confiance...

Le même jour, sur les lointains plateaux d'Albanie...
*******************************************

Un vent frais battait les rochers des plateaux, le coucher de soleil était magnifique, des feuilles virevoltaient au gré du vent, tel de petits navires en perdition. Ce vent était revivifiant. Perdus entre les rochers qui jonchaient le haut du plateau, un corps était enveloppé dans un drap de soie. Cette soie tissée par les mantes royales d'Albanie, était très résistante, préservait du froid et de la faune locale, tel un cocon. Mais comme tout les cocons, le temps venu, il se fissure pour libérer, le petit animal sensé s'y trouver.

En l'occurrence, ce cocon abritait une jeune femme. De longs cheveux châtains clairs, des yeux couleur noisette, un visage fin et magnifique. Hermione Granger venait de retrouver ses esprits. Tant bien que mal, elle parvint à s'extirper du cocon et se rendit rapidement compte qu'elle était nue, et rapidement elle commença à trembler de froid sous le coup des bourrasques de vent d'Est. Très vite elle se réfugia dans ce qui restait du cocon qui la protégeait du froid. Au fond du cocon elle vit sa baguette. Elle l'avait suivie ! Sans perdre une seconde, elle l'utilisa pour se confectionner des vêtements à partir de la soie du cocon.

Vingt minutes plus tard, elle s'était confectionnée un pantalon et un haut de soie de mante royale. Cependant elle avait particulièrement froid aux pieds mais elle n'avait pas assez de matière pour se confectionner des chaussures. Bon grès malgré, elle se mit en route pied nus afin de découvrir où elle se trouvait.

Au fil de la marche, les souvenirs lui revenaient petit à petit: la chambre de Prés-au-Lard, le V... enfin l'agression, l'arrivée chez Emiliana, l'entrée chez les Prétenza. Puis, L'assassinat d'Emiliana et enfin son arrivée ici sur ce plateau plein de rochers. D'aussi loin que sa vue portait, elle distingua un petit hameau plus bas dans la vallée, à proximité d'une petite rivière. Elle descendit et se rendit compte qu'il s'agissait d'une ferme. Alors qu'elle s'approchait de la demeure, elle tomba nez à nez avec un vieil homme qui devait être le propriétaire de la ferme. Prise de panique elle sortit sa baguette. Le fermier ne bougeait pas, il ne levait même pas sa fourche et s'adressa à Hermione en albanais...

- Désolé je ne comprends pas l'albanais. Vous... parlez anglais ?

- Un peu... répondit-il dans un dans un anglais d'un autre âge et plus qu'approximatif.

- C'est au moins ça. répondit Hermione avec un petit sourire.

- Toi... besoin aide ? Toi à besoin... - il semblait chercher le mot... mais ne trouvant pas il montra ses pieds.

- Chaussures ? oui des chaussures... comprit Hermione.

- Chaussourrrrrress... oui.

Sans perdre un instant le fermier l'a fit entrer puis assoir auprès du feu. Puis il prit les mesures de ses pieds et se mit au travail. Il récupéra du cuir, du bois qui se révélait être le même que celui que l'on utilise habituellement pour confectionner des baguettes. A peine deux heures plus tard, il tendit à Hermione une magnifique paire de bottes en cuire avec des talon de plusieurs centimètre en bois enchantés.

- Mais...

- Toi pas rrrrrefouser... nous comprrrrrrendrrrre, toi rrrrrevenirrrr, Au-delà...

- Euh non, je ne sais pas comment je suis arrivée ici.

- Toi pourrrrrifiée. Tatouage sourrrrr toi. Dit-il en montrant son dos et son ventre pour ensuite lui présenter un miroir.
Hermione, retira le haut de soie qu'elle s'était confectionné vit en effet un tatouage autour de son nombril représentant des runes qu'elle ne connaissait pas. Elle en vit un autre sur le bas du dos, exactement le même.

Puis elle se regarda dans un miroir, les traits de son visage avaient beaucoup changés, des traits fins, une peau de pêche, des yeux davantage en amande, et en règle générale une silhouette plus athlétique. Puis elle se tourna vers le fermier qui lui lançait un regard éloquent, puis elle lui prit les bottes.

- Moi... Passeurrrrr, moi, berrrrger âmes en peines... moi attendrrrre toi depouis, trrrrrois lunes. Toi parrrrtirrrr maintenant... toi rrevenirrr verrrrs autrrres sorrrrciers.

En plus des bottes, l'étrange fermier lui remit une boussole qui avait la particularité de montrer le Sud. Ainsi, Hermione prit congé de l'étrange fermier, l'esprit rempli de questions. Mais avant de chercher des réponses, elle voulait rentrer chez elle pour rassurer ses parents et ses amis, pour ensuite se lancer elle aussi dans la quête de la vérité, sur ce qu'elle est devenue. Une quête somme toute semblable à celle d'une certaine Emiliana de Winther. Et la route risque d'être longue. Pour ne pas dire mortelle.

*********************************

Harry et Ginny venaient de transplanner dans une sombre propriété, Un manoir dans le Wiltshire, le berceau de la famille Malefoy. Ils ont reçu un tuyau : apparemment c'est ici que Drago venait se "ressourcer", pour ne pas dire vivre avec les fantômes de son passé. Harry et Ginny se demandaient comment un enfant pouvait grandir sereinement dans un habitat aussi glauque, aussi chargé d'histoire et de magie noire. Ils en venaient même à avoir pitié de Drago. Ils s'approchèrent de la porte qui était complètement détruite.

On aurait dit que le manoir était abandonné. Seul le vent murmurait au détour d'une porte ou d'un couloir. Plus loin, une longue galerie bordée de tableaux représentaient les membres de la famille Malefoy, allant de Lord Ultridge Percy Malefoy, né l'an de grâce 1227, jusqu'à Drago, né il y a seulement 18 ans. Des armures étaient disposées entre chaque tableau, comme si elles avaient pour mission de garder ces augustes ancêtres. Cette ambiance était lourde, et ils ne seront pas mécontents de quitter cet endroit pourris par la magie noire une fois qu'ils auront trouvé Malefoy junior.

Soudain, Harry fit signe à Ginny de ne plus bouger et faire un silence absolu. Son ouïe ne l'avait pas trompé: il perçut un grincement de parquet mais il n'eut pas le temps de se retourner avant que Drago ne se jette sur lui et le sépare de sa baguette. Harry fut surpris par la puissance des attaques du Serpentard, ses réflexes étaient très affûtés, qui plus est, il parvint même à engager un duel de sortilège avec Ginny, qui elle par contre, fut surprise de la complexité des sortilèges que lançait Drago.

Plusieurs sortilèges échangés et quelques baffes plus tard, les trois protagonistes cessèrent le combat, haletant et ruisselant de sueur. Malefoy, bien qu'épuisé les tenait à distance avec sa baguette.

- Que me voulez vous ? Je n'ai rien fait ! J'y suis pour rien ! Ce n'est pas moi qui ai causé tout ce bordel ! Hurla-t-il presque hystérique.

- Calme toi Drago. On ne t'accuses de rien commença alors Ginny d'une voix douce. On veut seulement te poser quelques questions.

- On est aussi largués que toi, et on pense que tu peux nous aider à débrouiller tout ça.

- Je t'ai déjà dit tout ce que je savais à propos de De Winther Potter ! je ne l'ai plus revue depuis la raclée qu'elle m'a filé !

- On s'en doutait, mais je t'en conjure, calme toi Drago, repris Ginny toujours avec cette voie douce et gentille, qui d'après Harry ne lui était pas familière.

A la grande surprise de Harry, Drago, se calma rapidement et s’assit dans un des gros fauteuils du salon et les invita à s’assoir (quelques soient les circonstances, on sait recevoir chez les Malefoy), rapidement, il prit une flasque d'alcool et la vida d'une traite. A l'odeur, c'était du whisky pur Feu. Puis il reprit la parole.

- Laissez-moi deviner, vous voulez savoir si, j'ai un lien avec la disparition de Granger ?

- Est-ce le cas ? Et qu'en est-il de celle de De Winther.

- De Wint... elle a disp... elle aussi ? répondit Malefoy, qui semblait totalement désemparé par la nouvelle qu'il venait d'apprendre.

- En effet, reprit Harry. et elles ont toutes les deux disparues dans un délai d'une semaine. On est tenté de croire qu'il y a un lien entre les deux disparitions. Elles devaient venir toutes les deux au repas de Noël chez les Weasley.

- Je n'ai aucun lien avec les disparitions de Granger et de De Winther, mais je préfère me planquer pour l'instant, parce que je fais le bouc émissaire parfait. La plèbe, la presse... tous veulent un coupable, j'ai tout contre moi. Mangemort et fils de mangemort, en cavale, bref, mais...

- Mais ? demanda Ginny. Harry remarqua qu'elle faisait tournoyer discrètement sa baguette.

- J'ai certes rien fait, mais j'ai entendu des choses. Si vous me laissez partir, je vous dirai ce que j'ai entendu.

- Ca roule pour moi, répondit Harry.

- Moi aussi, poursuivis Ginny.

- Cela s'est passé je dirai 24 heures après que l'on ait déclenché les recherches pour Granger. J'ai vu...

- Qui ?

- Ma mère, elle est entrée dans le manoir à toute vitesse et a préparé une valise. Elle était avec un type. Car j'ai entendu une voix d'homme. Cela faisait presque un jour que je m'étais planqué ici. De Winther m'avait appris quelques sorts qui me permettait de demeurer indétectable par les sortilèges. Ce qui fait que rien ne s'est produit lorsqu'elle à lancé un sort de détection.

- Qui était l'homme qui l'accompagnait ?

- Je ne sais pas vraiment mais à mon avis ce n'était pas un mangemort, car je ne reconnaissais pas sa voix. Mais ma mère l'appelait Mogrin. Alors que ma mère était hystérique, lui semblait parfaitement calme quand il parlait.

- De quoi parlaient-ils ? demanda Ginny d'une voix toujours aussi gentille et douce.

- De mon père. Apparemment il avait trouvé ce qu'il cherchait, mais il n'avait pas les moyens d'y accéder et qu'ils avaient encore un peu de temps pour agir.

- Un idée de quoi il peut s'agir ? demanda Harry.

- Non pas vraiment. Tout ce que ce type, Mogrin, a ajouté, c'est que si mon père voulait accéder à ce qu'il voulait, il devrait se rendre à Genève.

Sans même attendre qu'Harry ou Ginny ne réagisse, Malefoy disparut sans demander son reste en transplanant.

- Genève, très intéressant... Ginny, si tu n'y vois pas d'inconvénients nous en toucherons deux mots à ton père et nous partirons pour Genève, tout les deux...

- J'ai attendu toutes ces années pour être près de toi. Maintenant je ne te lâche plus d'une semelle espèce d'aventurier du Dimanche ! Répondit-elle avec un sourire affectif tout en ébouriffant les cheveux d'Harry.

*************************************

Hermione marchait encore, le fermier lui avait expliqué que le plateau était une terre ou la magie n'agissait pas. Une forme de terre sacrée. Bien qu'il ne soit pas un sorcier, il connaissait le monde de la magie. C'est bien la preuve que le code international du secret magique, pouvait facilement être contourné. Ce brave fermier en était la preuve. Finalement elle finit par quitter la zone d'influence de la "Terre Sacrée" et là elle put transplanner. Le premier endroit auquel elle transplana fut la demeure de ses parents afin de les rassurer. Elle se disait qu'ils devaient être fous de chagrin. Elle reconnaissait la maison, elle sonnait... son père vint ouvrir, il était méconnaissable, des cernes profondes, des rides accentuées, mal rasé, la disparition de sa fille fut un grand choc... Tout comme sa réapparition...

- Hermione... C'est bien toi ?

- Oui papa... répondit elle, les larmes aux yeux.

- Mais ou étais tu passé ? Reprit son père avant de la prendre dans ses bras. Chérie ! Elle est vivante ! Elle est revenue!
Puis sa mère arriva, elle ne pouvait croire la voix qu'elle venait d'entendre.

- Mon dieu mais qu'est ce qui s'est passé ?

- On entendait les informations de la RITM et ils parlaient d'agressions et de Loup-garou !

- Tout est vrai, maman... ce fut même pire...

- Comment ça pire ?

- Laissez-moi juste le temps de me doucher et de me changer puis je vous raconterai ce qui s'est passé.

Elle prit son temps pour se doucher pendant que monsieur Granger prit son épouse dans ses bras.
- Tu as remarqué chérie ?

- Quoi donc ?

- Elle est différente, je veux dire physiquement... ses traits sont plus graciles.

- Je ne vois pas où tu veux en venir....

- Cette silhouette, cette peau parfaite, cela n'a rien d'humain ! même un mannequin ne peut avoir une telle beauté.

- Chéri je t'en pris !

- Je dois savoir...

- Mais tu as dû mal voir !

- Non il a raison maman.

Soudain monsieur et madame Granger se retournèrent pour voir leur fille habillée. Et cette fois, Madame Granger, vit que son mari avait raison. Ce n'était pas que le visage qui avait changé, c'était carrément toute sa morphologie qui avait changé. Et même la chirurgie esthétique de dernier cris ne permettait pas de tels changements !

- Que s'est il passé ?

- Venez, allons dans le salon, nous allons en avoir pour un moment.

Hermione se lança alors dans le récit de ses aventures depuis son départ de Poudlard jusqu'à son retour ici. Elle trouva même la force de raconter son agression par Fenrir Greyback et le sacrifice d'Emiliana. Monsieur Granger était en rage...

- si jamais je l'attrape ! Je le...

- Tu ne feras rien du tout, papa. Répondit calmement Hermione.

- Mais...

Elle se leva et prit son père dans ses bras.

- C'est un loup-garou de la pire espèce, rescapé des rangs de Voldemort. Et JE me chargerai de le lui faire payer.

- Mais si...

- Pour l'instant je n'ai pas la force pour le vaincre, mais je sais où aller, je sais où trouver des armes, et surtout je sais où trouver des gens qui sauront m'aider.

- Hermione... Je t'en prie... reprit sa mère.

- Non maman, ce monstre a fait trop de dégâts, il continuera à me hanter tant que je le saurai en vie...

- Je suppose que nous ne pourrons rien faire pour t'en empêcher... repris alors son père.

- Non papa, il s'agit de ma vie, cette décision m'appartient.

- Là, je reconnais bien mon Hermione, dit il avec un sourire, et ce même si ta décision me fend le cœur... Viens avec moi, j'ai quelque chose à te montrer.

Il l'emmena dans son bureau et sortit une vieille boîte en bois. Et la tendit à Hermione. Elle l'ouvrit et vit un révolver datant du XIX eme siècle mais en parfait état.

- C'est un Webley Mark IV, il appartenait à mon arrière grand père, il l'a ramené de la guerre des Boers en Afrique du Sud. Il ne l'a jamais laissé tomber. Si tu l'entretiens correctement, il ne t'abandonnera jamais non plus. J'ai encore quelques munitions mais je doute qu'elles te soient utiles.

- En l’occurrence il me faudrait des balles en argent... et surtout apprendre à tirer. Mais j'accepte papa.

- Montre-lui de quoi une Granger est capable, mais je t'en prie, reviens nous entière. Car ni moi ni ta mère ne supportera ta disparition définitive !

- Je reviendrai, je ne trouverai pas le repos tant que cette bête féroce ne sera pas six pieds sous terre ! répondit Hermione d'une voix tremblante mais déterminée avant de prendre à nouveau son père dans ses bras, puis sa mère.

Sur ces mots elle transplana vers sa nouvelle mission, sa nouvelle quête.

- Pourquoi l'as-tu laissé partir ? Demanda alors madame Granger à son mari.

- Si j'avais tenté de la retenir, je n'aurai pas pu le faire bien longtemps, elle est l'une des meilleures sorcières de sa génération... je n'aurai tout simplement pas fait le poids. Et si cette quête peut lui permettre d'exorciser ses démons alors qu'il en soit ainsi.

**********************************

Victoria venait d'arriver au consulat et se hâta de se rendre à la réunion qui venait juste de commencer lorsqu'elle arriva.

- Veuillez pardonner ce petit retard, quelques encombrements aux points d'entrées magiques.

- Il n'y a pas de mal. Je vous en prie asseyez-vous miss Penny.

Gloria Penny était le nom d'emprunt utilisé par Victoria pour garder l'anonymat car le Ministère de la Magie Français n'avait toujours pas renoncé à son mandat d'arrêt et elle se voyait mal déclencher un casus belli entre les deux pays, donc un coup de polynectar par-ci, une fausse identité par-là et ainsi, elle était toujours parvenue à passer les mailles du filet.

- Je vous remercie. L'objet de cette réunion ?

Le consul prit alors la parole.

- Comme vous le savez, la situation de notre pays n'est pas brillante, tant sur le plan magique que politique. En effet des créatures néfastes infestent nos contrées et notre ministère peine à rester intègre. Je reçois des nouvelles de plus en plus alarmantes des bureaux même du ministère. Des émeutes ont éclaté à Poudlard, des manifestations de sorciers ont tourné au lynchage populaire dans les rues de Londres. De plus des disparitions nous ont été signalées et pas des moindres, deux notamment sortent du lot : celle d'Emiliana De Winther, une ancienne agent du ministère et enfin Hermione Granger, une figure de la lutte contre le Seigneurs des ténèbres.

Soudain Victoria se figea... De Winther, ce nom sonnait comme un carillon d'outre tombe... Ce nom ne lui était pas inconnu... ce nom est apparu sur les documents qui accompagnaient sa remise de baguette. Ce même nom est revenu des années plus tard sur le documents qui attestaient sa remise de clés de son coffre à la BMF. Est-ce elle qui aurait veillé à ce qu'elle ne manque de rien ? Mais alors... Serait-ce elle qui appelait à l'aide à travers les rêves ? Ce fut le déclic, c'est elle, cette Hermione Granger sur qui elle devait veiller. Et De Winther... Sa disparition est concomitante à son rêve.... Le doute n'est plus permis, elle avait besoin d'elle et le fait qu'elle ait disparue sans laisser de traces ne présage rien de bon… Elle va devoir avec agir avec prudence et discrétion car là il n'est plus question de trafic de potion où de champignon, cette fois il est question de la Guerre... La Vraie Guerre.

Patiemment, elle attendit la fin de la réunion qu'elle avait trouvée sans intérêt pour demander un congé exceptionnel d'un mois, chose qu'on lui accorda car d'habitude elle n'en demandait jamais. Une fois de retour chez elle, elle fonça dans le grenier ouvrir une vieille malle qu'elle avait scellée par magie. Elle y retrouva une lettre qu'on lui avait remise avec l'argent et les clés de l'appartement. Elle n'avait jamais pris le temps de lire la lettre, car en ce temps, elle ne voulait rien savoir de son passé et de son père... Alors que maintenant... Elle voulait comprendre, tout savoir. Elle brisa le sceau et déplia la lettre. En bas de la lettre elle vit le cachet des De Winther : Un aigle avec deux baguettes croisées dans les serres.

L'encre s'était délavée, on ne pouvait presque plus rien lire, après pas mal d'efforts, elle parvint à déchiffrer quelques phrases, elles faisaient état de la situation du Seigneur des Ténèbres, de la position plus que périlleuse qu'occupait son père Severus, quelques états-d 'âmes sans intérêt, mais une chose, un nom sortit du lot, celui d'une ville, mondialement connues pour ses secrets magiques : Genève. Certes c'était très mince comme indice mais pour Victoria, c'est là qu'elle aura les meilleures chances de retrouver Emiliana De Winther (en admettant qu'elle soit toujours en vie bien entendu).

Une longue route l'attends désormais, et tout retour en arrière est désormais impossible.