CHAPITRE 17 : Vengeance et malheurs sur la route de Genève (Acte I)

Acte I : Dilemme Monstrueux.

L'atmosphère était lourde, il y régnait un silence de mort, mais ce fut McGonagall qui le rompit.

- Eh bien, vous voila enfin ! Nous vous avons cherché partout ! Le ministère a ENFIN décidé d'agir et nous avons pu rétablir un semblant d'ordre dans le château. Cependant, nous avons entendu des détonations venant de cet étage !

- Rassurez-vous répondis-je, c'était juste une petite explication entre amis. Rien de grave... Comme vous pouvez le constater il n'y a pas de morts.

- Mais qui êtes-vous ? Et surtout que faites vous ici ? Demanda Remus Lupin d'un ton soupçonneux.

- Eh bien... Je m'appelle Emiliana de Winther et... comme je viens de le dire à Harry Potter, je cherche comme vous à débrouiller la situation mais aussi à...

Ron sortit du groupe, on aurait dit qu'il revenait du front, il semblait furieux et me dévisageait avec le plus grand dégoût... J'observais qu'il avait de multiples blessures sur le visage et les bras. Je pouvais donc en déduire qu'il avait participé aux affrontements qui ont secoué l'école ces deux derniers jours. J'avais pitié de lui car les effets du bonnet de fou agissaient encore et par conséquent il ne savait pas vraiment ce qu'il disait.

- Tu mens ! Tu es comme tous les autres ! Lançait Ron. Puis il s'adressa aux enseignants. Je ne sais pas si vous êtes au courant mais c'est une ancienne mangemort ! C'est une traitresse et avec mes compagnons je compte bien lui faire payer ses atrocités ! La tension était à son comble dans la salle de classe.

- Je vais faire comme si je n'avais rien entendu... Tu es encore sous l'emprise du Bonnet de Fou, donc un petit conseil le rouquin : Calme-toi et respire à plein poumon, je vais te donner une potion qui va aider ton corps à évacuer cette saleté.

Ron ne se laissait pas approcher, pire, il me mettait en joue avec sa baguette...

- Ron... Ce n'est qu'une potion... j'ai bu la même potion il y a quelques heures pour me protéger des effets du champignon...

Pour le rassurer je fis sauter le bouchon de la fiole, et je bus le contenu.

- Tu vois Ron ? Tout va bien, je ne te veux pas de mal.

- MENSONGES ! MANGEMORT ! MANGEMORT ! A MORT ! Ron hurlait de manière hystérique... Trop hystérique d'ailleurs, il a dû être particulièrement exposé, à moins qu'il fasse une réaction extrême au stupéfiant. Car ses yeux deviennent rouges et vitreux, Il faut agir et vite sinon, nous allons le perdre pour de bon.

- Désolé Ron mais tu ne me laisses pas le choix... Je lui lance un puissant sort de paralysie, devant une assistance pétrifiée par la situation. Seul Harry eu une réaction, il me prit la fiole des mains et tenta la lui faire boire...

- Laisse-moi faire. J'avais un kit de survie attaché à mon ceinturon. je pris une seringue à piston, la remplit du serum, et l'injecta directement dans la carotide de Ron. Le serum se diffusa rapidement dans le cerveau aussi les effets du Bonnet de Fou s'estompèrent rapidement.

- Il a l'air de reprendre ses esprits, reprit Harry soulagé.

- En effet je vais le libérer de ses entraves.

Ron, se releva, tant bien que mal, il était un peu hagard, ce qui est normal, le serum a un effet assommant mais, il se dissipe rapidement chez la plupart des gens. Peu à peu il reprit ses esprits... Il me lança un regard mauvais.

- Toi... dit-il en me pointant du doigt... Je sais ce que tu as fait, je sais ce que tu es vraiment... Meurtrière... Mangemort...Traîtresse...

- Euh, il est toujours sous emprise là ? Demanda Harry, inquiet de la situation.

- Malheureusement non, répondis-je... Il ne fait que montrer son vrais visage. C'est ce qu'il pense vraiment, cela se manifeste lorsque les effets du Bonnet de Fou est en train de se dissiper. C'est sa pensée profonde.

Je me tournais alors vers Ron.

- Je vais faire comme si je n'avais rien entendu... Mais je vais tout de même te donner un dernier petit conseil : évite de parler sans savoir surtout d'un sujet aussi sensible. tu n'as même pas la moindre idée de ce que j'ai fais durant ces années - La salle retenait son souffle- Qui plus est, en admettant que je fusse mangemort, c'est sur demande de mon employeur de l'époque, en l'occurrence... ALBUS DUMBLEDORE ! - nouvelle surprise -. Et puisque toi et tes "compagnons" semblez le vénérer, je vais t'en apprendre une bien bonne, il n'était pas aussi pure qu'il ne le laissait paraître.

- Ne traîne pas le nom de Dumbledore dans la boue ! Rugit Harry alors qu'il s'approchait de moi.

- Quoi Potter ? La vérité te fait peur ? Tu as peur de ce que tu pourrais apprendre ? Comme ce fut le cas pour la mort de sa sœur qu'il a choisis de confier à son frère pour partir découvrir le monde avec un autre sorcier dont je tairai le nom. Tu vois de qui je veux parler n'est ce pas ?

- Arrête ça de suite De Winther !

- Sûrement pas ! Ce sorcier avait vraiment deux facettes et crois-moi que durant la guerre contre Voldemort, il y avait toujours une part de sale boulot. Et ce quelque soit ton camp, Dumbledore en était conscient. Et comme par hasard voila que j'apparais. Il avait trop peur de se salir les mains alors j'ai tout fait à SA place ! J'ai même tué... sur son ordre, et pas n'importe qui puisqu'il s'agissait de MARLENE MC KINNON !

- OOOOOOHHHHHHH !! Lancèrent tous ceux qui se trouvaient dans la salle.

- TU MENS ! JAMAIS DUMBLEDORE N'AURAIT ORDONNÉ CELA ! Hurla Remus Lupin.

- Mensonge dis-tu ? Répondis-je avec un petit sourire aux lèvres... tu sais qu'elle était détentrice d'informations ultrasensibles pour votre ordre. Elle était un pivot dans votre organisation. Par conséquent, elle connaissait l'emplacement de la plupart des planques des mangemorts dissidents, enfin je dis dissidents je devrai plutôt dire lâches qui n'ont pu assumer leur condition de mangemort. Et comme vous le savez, elle fut capturée par les mangemorts.

- Mais elle n'a rien dit ! Jusqu'au bout elle a gardé le silence ! Poursuivait Lupin alors qu'une larme perlait de son œil droit.

- C'est normale, parce que Moi, Emiliana De Winther, sur ordre de Dumbledore, j'étais infiltrée chez les mangemorts, et IL m'a ordonné "d'écourter" son supplice avant que Voldemort lui-même ne se charge de la faire parler. En la tuant, je vous ai TOUS sauvé Cependant MOI, je n'ai JAMAIS eu de médaille, ni de reconnaissance ! Au contraire ! Il a fallut que je disparaisse ! J'étais sa main gauche ! Tout le sale boulot c'est MOI qui le faisait ! Et lorsque votre "élu" a vaincu Voldemort  - l'assistance fut parcourue d'un frisson - par accident, j'étais en train d'arpenter toute l'Europe pour semer vos aurores (qui au passage sont parfois de vraies buses !)

Il y eut un vrai silence dans l'assistance, je savais qu'ils étaient sous le choc mais je savais pertinemment qu'il ne valait mieux pas que je révèle tout ce que j'avais découvert ces dernières 48 heures. Dans l’intérêt de tout le monde. C'est alors que je me leva et quitta la salle de classe devant les yeux médusés de tout le groupe. Puis je me retourna et défia le groupe du regard.

- Ah oui une dernière chose, si vous faites des prélèvements de sang à tous vos élèves, vous trouverez des résidus de poudre de Bonnet de Fou, expliquant les excès de folie de cette école.

Sans même laisser le temps au groupe de réagir je quittais la salle. Néanmoins je fus vite rattrapée par le professeur McGonagall, qui demeurait en pleine forme malgré son grand âge (pour un être humain bien sûr).

- Miss De Winther ! Attendez je vous prie !

- Vous attendre ? Mais pourquoi ?

- Allons dans mon bureau je vous prie, je souhaiterai vous parler. S'il vous plaît.

- C'est bien la première fois que je vous entends dire "s'il vous plaît" . je vous suis.

Je suivais alors cette enseignante qui, je dois l'admettre, était dotée de nerfs d'acier et d'une détermination sans faille. Rien que pour cela, j'ai une certaine estime pour cette dernière. Une fois dans son bureau, une longue conversation commença... je pris le temps de lui expliquer ce que j'avais découvert et compris durant ces deux jours fatidiques.

Ailleurs... Dans un petit hôtel de Près au lard... Au même moment
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Hermione était seule... Elle avait pris la décision de quitter le château. Elle s'y sentait mal depuis maintenant quelques temps. Elle ne reconnaissait plus Ron, ce rouquin au grand cœur de grand con, celui qui même maladroitement était parvenu à la séduire. Avoir de tout temps grandi à l'ombre de ses frères et d'Harry Potter, lui avait infligé une blessure invisible, quasi indécelable.

Il faudra attendre la disparition du Seigneur des Ténèbres pour que finalement au même titre qu'Harry Potter, il soit sous le feu des projecteurs. Mais ce n'était pas le souhait d'Hermione. A ses yeux il était ce qu'il était, avec ses forces et ses faiblesses... et l'acceptait comme tel. Mais depuis la chute du Seigneur Des Ténèbres, il cherchait à se faire passer pour ce qu'il n'était pas. Au final, il s'est éloigné d'Hermione. A mesure que les jours s'écoulaient, ils s'éloignaient, s'affrontaient, jusqu'à ce qu'Hermione décide de prendre des "vacances".

Lorsqu'Hermione apprit que Ron avait intégré une "milice" anti-mangemort, ce fut la goutte qui fit déborder le vase. Cette fois il était allé trop loin. Et rien, pas même Harry ne parvint à la convaincre de rester.
C'est ainsi qu'elle se retrouva à Prés Au lard pour les vacances de Noël en attendant de rentrer chez ses parents. Elles risquent d'être bien mornes ces vacances. Elle comptait rentrer chez ses parents pour les fêtes, faute de pouvoir les partager avec ses amis de toujours. Alors qu'elle préparait ses affaires elle entendit des bruits suspects.

...Quelques minutes plus tard, dans le bureau du professeur McGonagall.
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- C'est ainsi grâce à ce gobelin, Mogora Pretenza que je fus libérée et c'est encore lui qui m'a mis sur la voie pour découvrir mes origines... aussi noires soient elles.

- Elles sont ce qu'elles sont miss De Winther. Mais avec ce que je viens d'apprendre je comprends mieux le choix d'Albus, quand il vous a demandé d'infiltrer les rangs des mangemorts.

- Certes, mais à ce moment-là, il ne m'avait pas dit que je devrais éliminer, des gens de notre camps.

- Mais vous l'avez fait...

- Il était le titulaire de mon contrat, je ne pouvais rien faire...

- Vous êtes titulaire de votre contrat... je ne suis pas sûre de vous suivre...

- Vous êtes titulaire de mon contrat, j'ai de ce fait l'obligation de faire ce pourquoi j'ai été engagée, dans le cas contraire je meurs. C'est une forme de serment inviolable. malheureusement dans cette mission il y avait la "possibilité" de devoir prendre des mesures exceptionnelles, Marlene Mc Kinnon en a fait les frais. Heureusement Harry Potter a mis un frein à cet engrenage infernal.

- Comment ?

- En terrassant le Seigneur des Ténèbres à la fin de la première guerre.

- Je ne vois toujours pas le rapport.

- Voldemort à terre, Dumbledore n'avait, du moins c'est ce qu'il pensait à l'époque, plus besoin de moi. Alors il a mis un terme à mon contrat, me rendant ma liberté au passage. Mais voila que quinze ans plus tard, alors que Voldemort venait juste retrouver son corps, je reçois un hibou d'Albus, me proposant une nouvelle mission très bien rémunérée naturellement.

- Et donc ? Que s'est il passé ? Je suppose que vous avez accepté ?

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Hermione restait figée, tous ses sens aux aguets, cherchant à identifier les origines des bruits. Lentement, elle s'approcha de sa baguette, puis de nouveaux bruits se manifestèrent, une sorte de cliquetis... puis elle entendit comme une poignée qui tourne... Elle n'était pas seule de cette chambre... elle s'approcha, le cœur battant à la chamade... soudain la porte s'ouvrit et quelque chose de sombre et non identifié se jeta sur elle...

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- Eh bien non, j'ai refusé catégoriquement, je ne voulais plus à être amenée à devoir exécuter des innocents pour le "plus grand bien".

- Soit, mais alors comment se fait-il que nous vous avons retrouvé de notre côté lors de la deuxième guerre contre le Seigneur des Ténèbres.

- J'ai dit que j'ai refusé la mission qu'il me proposait, je n'ai pas dit que je refusais de me battre contre Voldemort. Je me suis rangé aux côtés de Dumbledore mais j'ai imposé mes conditions, et surtout j'ai fait les choses à ma manière... Et disons que je n'étais pas du genre à laisser la justice magique suivre son cours... Un bon mangemort est un mangemort six pieds sous terre... et encore ce n'est même pas dit.

- Très bien... et ensuite ?

- Ensuite ? Cela sera l'épisode de la Russie. Je m'y suis installé quelques temps, c'est là-bas que j'ai fait mes armes au Quidditch au sein des Pélicans d'or. J'y ai même croisé Viktor Krum. C'était peu de temps avant qu'il n'intègre l'équipe nationale de Bulgarie.

- Votre dossier atteste que vous y avez été condamnée à perpétuité pour une série de meurtres de moldus. Avez-vous une explication ?

- Une explication... peut-être pas... Mais une théorie... oui.

- Je vous écoute, c'est toujours mieux que rien...

- J'avais en effet pour mission de supprimer plusieurs personnes. Mais leurs dossiers mentionnaient clairement qu'il s'agissait de sorciers, appartenant à la Confrérie de Grindelwald. Or ce n'est que peu de temps après les avoir abattus que mes associés et moi, avions découvert qu'il ne s'agissait que simples moldus.

- Vous êtes en train de dire que vous avez été piégée ? Mais par qui ?

- Eh bien, je crains que cela soit les mêmes que ceux qui m'ont enlevé il y a quelques jours : les services secrets de votre ministère de la magie.

- Vous avez des preuves ? Et surtout... Avez-vous le mobile de toute cette attention dont vous faites l'objet ?

- Dans ce genre d'affaire, il n'y a jamais de preuves...

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Elle se débattait de toutes ses forces, mais la chose qui l'assaillait était trop forte, Cependant Hermione était bien décidée à ne pas se rendre sans combattre. Elle parvint à saisir un vase se trouvant sur un meuble et le brisa sur son assaillant. Elle profita de ce répit pour se relever et voulut saisir sa baguette, mais une main l'a prit par derrière et la plaqua contre un mur... Se débattant encore elle parvint à jeter un coup de pied dans l'ombre. Manifestement elle a dû toucher une zone sensible car la main lâcha prise. En sueur avec la respiration haletante, elle voulut quitter l'hôtel mais la chose qui lui avait sauté dessus peu avant parvint à la saisir par les cheveux pour la projeter contre la table au centre de la pièce...

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- ...et je sais que cette affaire ne se réglera jamais devant un tribunal. Je sais à qui j'ai affaire et je sais que cette personne profitera de chacune de mes erreurs... Quant au mobile... je ne saurai dire : vengeance, peur, peut être un mélange des deux... Quoiqu'il en soit je vais devoir trouver des réponses

- Ne seriez-vous pas en train d'en faire une affaire personnelle ?

- Peut-être bien... je n'ai pas beaucoup apprécié leur hospitalité durant mon enlèvement. Cependant le principal élément manquant est le pourquoi, qu'est ce qui a pu bien les amener à me piéger...

- Vous n'avez même pas le commencement d'une piste ?

- Eh bien pas vraiment. Mais je pense que certaines informations capitales se trouvent à Genève dis-je en repensant, aux indications données par Rex Jackson quand j'étais à Glasgow avec Malefoy junior.

- Vous comptez vous y rendre avec le jeune Malefoy ?

- Sûrement pas. Il a trahis ma confiance. Je pense que je vais y aller seule... A moins que... Si miss Granger le souhaite, elle pourra m'accompagner, Genève est la capitale mondiale de la Magie des Arcanes, cela serait une occasion unique de s'initier à une magie différente de celle enseignée ici à Poudlard. Et je crois savoir qu'elle a toujours été avide de connaissances et de savoirs...

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Le visage d'Hermione était en sang, sa vision se troublait, elle essayait de se relever mais une botte de cuir la maintenait a terre en exerçant une pression sur sa gorge. Elle sentait une forte odeur de chien mouillé, de terre et d'alcool, le genre d'odeur que répand une chose mi-humaine, mi-autre chose. Elle entendait des bruits de pas...

- Qu'est ce que...

- Toi, on ne t'as rien demandé ! répondit une voie rauque avant de lui asséner un coup au visage.

Hermione perdit connaissance, mais une micro seconde avant de sombrer dans le néant, elle put voir une silhouette ressemblant de loin... peut-être un homme bête.

- Régale-toi de sa chaire ! lança la voie rauque à l'homme bête.

- Avec joie, répondit l'homme bête avant d'emmener dans la chambre à coucher...

- Tâche de te hâter...

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- ...Cela serait une occasion unique en effet, cependant je suis désolée de vous dire que miss Granger a quitté l'école pour passer les fêtes aux côtés de sa famille.

- C'est bien dommage, est-elle déjà partie ? j'aurai pu lui proposer directement ?

- En effet elle est partie il y a maintenant plusieurs heures.

- Très bien. Je vais donc disposer. Vous ne verrez pas d'inconvénients à ce que j'abandonne la chambre que m'avait aménagé Dumbledore ? je compte m'installer ailleurs. J'ai récupéré l'ancienne propriété d'un ami, toutes mes affaires y sont déjà et le professeur Flitwick saura où me trouver.

- J'ai l'impression que vous ne me laissez pas le choix, donc non je ne vois pas d'inconvénients à ce que vous changiez de logement. Cependant je voudrais savoir si vous comptez poursuivre l'année scolaire fut-ce de façon superficielle ?

- Mais bien sûr professeur, n'oubliez pas que sur votre registre il y est clairement attesté que je suis une étudiante de Poudlard. Je dois donc avoir à mon actif un certain nombre d'heures de cours.
Mais c'était surtout une raison pour rester dans la place. Je ne suis pas convaincue que tous les démons aient quitté Poudlard...

- Je suis ravie de vous savoir parmi nous, bien que trouvant vos méthodes un peu extrêmes, il est bon d'avoir près de soi une sorcière confirmée. Les portes de Poudlard vous seront toujours ouvertes, reprit McGonagall.

- Je vous en remercie professeur, maintenant si vous le permettez je vais rentrer et profiter de ma nouvelle demeure.

- Bien... Vous êtes sûre de ne pas vouloir vous joindre à nous pour les fêtes ?

- Nous ? demandais-je un peu surprise.

- Bien sûr, quand je dis "nous", je parle de l'Ordre !

- Avec ce que je viens de balancer sur le professeur Dumbledore ? Sachant qu'en plus de cela, je suis plutôt en froid avec le ministre Shacklebolt, de ce fait je ne pense pas que cela soit une bonne idée...

- Mais si justement, c'est une occasion unique de recoller les morceaux, croyez moi ! Je sais que Kingsley a fait des erreurs, mais c'est quelqu'un de bien !

- Hum... soit... mais j'arriverai le jour même... je souhaite profiter de ces quelques jours pour me reposer un peu... répondis-je en adressant un grand sourire au professeur McGonagall.
Sur ces mots, je quittais le bureau puis je sortis de l'école pour ensuite transplanner vers ma nouvelle maison, en espérant que le transfert magique n'ait pas foiré à cause des protections de Poudlard.

Quelques jours venaient de s'écouler et je profitais ENFIN d'une grande baraque pour moi toute seule... un rêve ! Avec tout l'équipement possible qu'on pouvait rêver. Tant moldu que sorcier. Je sortais de la douche, et mis une petite robe de chambre en satin bleu marine. j'ai toujours adoré ces robes de chambres. D'un claquement de doigt, un feu bleuté apparut dans la cheminée design en aluminium, d'un autre claquement de doigt le téléviseur plat, grand écran se mit en marche avec les informations moldues. Et je vis malheureusement que la guerre de Bosnie à laquelle j'avais participé continuait encore. Je choisis de couper le son. Je pris un livre, m'allongea sur le grand lit drapé de soie et commença à me détendre... puis un bip répété... la propriété était infestée de capteurs magiques et de caméras.

Je me levais, suspicieuse et me traina devant les écrans de contrôles. Décidément il y a toujours un guignol qui vient me déranger pendant les QUELQUES congés que je prends dans l'année. En effet, Il y avait quelqu'un à l'entrée de la propriété. Les capteurs magiques n'avaient pas mentis. D'un coup de baguette je fis disparaître la robe de chambre et mis un jean et une veste et je veillais à avoir au moins une arme ou une baguette à porté de main. Je fis un gros plan sur la personne. Il s'agissait d'Hermione qui frappait de toutes ses forces contre la grille. J'activais l'interphone.

- Oui, Qu'est ce qui se passe ?

- Emiliana ! Laisse moi entrer je t'en supplie ! Je suis dans la merde jusqu'au coup ! Hurla-t-elle dans le micro niché sous un petit écran encastré dans le pilonne du portail.

- Ok je t'ouvre...

Je ne l'avais jamais vu dans cet état. Elle semblait complètement désespérée. Je préparais une serviette et des vêtements propres. Alors qu'elle arriva sur le seuil de la porte, je lui ouvris, mais ce n'était pas l'Hermione que je connaissais... C'était quelqu'un d'autre. Je la fis entrer et la sécha rapidement.

- Qu'est ce qui se passe ? Et qu'est ce que tu fous dans ce coin perdu ? Comment t'as eu mon adresse ?

- J'ai fouillé dans les papiers... Flitwick... Il faut que tu...

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'elle cracha quelque chose qui ressemblait à du sang, mais qui avait une étrange teinte noire. En voyant ça je commençais à flipper, je ne connaissais qu'un type de créature ayant de tels effets...

- Bordel... Hermione ! Comment c'est arrivé ?

- Il... Il est vivant... Greyback.

- Oui, ça je sais.

Je la saisis et l'allongea sur le lit alors qu'elle crachait encore du sang noir. D'un coup de baguette je fis fermer les volets de la maison. Je déshabillais Hermione et je l'inspectais sous toutes les coutures... Je vis des blessures superficielles, des bleus, mais heureusement rien d'autres... Alors que je cherchais une morsure...Rien... Mais elle continuait à cracher du sang... Soudain mon sang se glaça... il y avait une autre option, bien plus horrible pour une jeune femme. Se pourrait-il que...

- Hermione, il va falloir que tu écartes les jambes, il faut que je t'examine...
Contre toute attente elle acquiesça, en larme. Je lui fis replier les genoux puis lui fit écarter les cuisses et ce que je vis, me fit froid dans le dos. Il y avait manifestement eu pénétration forcée, et elle avait mentionné le nom de Greyback. Elle acquiesça de la tête comme pour confirmer mon horreur.

- Quand ?

- quatre jours...
Et merde, la pleine lune est dans à peine trois jours. La première phase de développement du monstre qu'elle porte en elle va arriver à maturation.

- Il va falloir te faire avorter, sinon tu risques de ne pas survivre à l'accouchement, le "bébé" que tu portes sape toutes tes forces vives... Tel un parasite.

- Mais...

- Il n'y a pas de mais qui tienne ! Tu vas passer la nuit ici je vais te faire des injections d'argent pur. Après cela, On fait nos valises et nous partons pour Naples !

- Mais pourquoi ?

- Pour t'enlever cette saloperie bien sûr ! Imagine un seul instant que cela se sache par ici ça va être l'hystérie complète et tu ne seras pas mieux soignée. Au moins, je sais que les napolitains la fermeront.

Je pris une énorme seringue remplie d'une substance visqueuse de couleur argentée. N'ayant pas d'anesthésiant, je lui donnais une puissante potion de sommeil accompagnée d'une dose de liqueur de Kyren, un alcool corsé que j'ai ramené jadis de Lombardie. Je la mis en position de fétus et j'auscultais sa colonne vertébrale, jusqu'aux lombaires. Je trempais l'aiguille de la seringue, dans une bassine d'eau bouillante. Puis je plantais la longue aiguille entre deux lombaires, Hermione tira une sacrée grimace malgré la dose d'alcool que je lui avais donné. Je lui injectais tout l'argent qui se dispersa dans son système circulatoire, ses veines prenaient une teinte grise, quelques volutes de fumée s'échappaient des pores de sa peau. Elle pleurait, pleurait et pleurait encore mais qu'est ce que je pouvais faire de plus ? L'argent liquide freinait l'évolution de la mutation, mais sa circulation dans le corps humain est très douloureuse. Après avoir gardé un œil sur elle le temps que la solution d'argent fasse son effet, je me dévêtis à nouveau et allais me coucher.

Je verrai demain ce qui pourra être fait pour rallier Naples dans la plus grande discrétion et le plus rapidement possible. Cependant une question me venait à l'esprit : je devais me rendre à Genève rapidement pour mettre la main sur les souvenirs qui me faisaient défaut. Et voila qu'Hermione se retrouve dans une situation encore plus pourrie que la mienne. Si il y a bien une chose dont je suis sûre c'est que sans moi, elle ne survivra pas, mais si je ne fais pas rapidement la lumière sur mon passé et sur ce que manigance Malefoy senior, le monde de la magie continuera de s'enfoncer dans la folie. Si seulement j'avais le don de l'ubiquité. Je me regardais dans le miroir, mon regard était toujours aussi perçant, mon piercing était toujours aussi scintillant, mais le poids des siècles se faisait sentir malgré mon visage jeune. Et merde, je ne vais pas avoir la paix avant longtemps.

Puis je posais le regard sur mon journal... D'un geste vif, je le pris et le rangea dans un tiroir fermé à clés. je n'avais pas poursuivis, mais comment puis je le faire si je ne me souviens de rien ? Je repense à Loup Gris. Il me manque, horriblement, une partie de moi est morte avec lui. Et pourtant je suis incapable de me souvenir dans quelles circonstances il a disparu, et le pire, c'est que personne ne sera en mesure de combler ce vide. Enfin, demain est un autre jour, Ma décision est prise, Hermione d'abord, elle pourra peut être m'aider ensuite enfin j'espère.