Il fut très difficile à Harry de se débarrasser de madame Weasley qui sans doute à juste titre était morte d’inquiétude, car elle tenait à l’inspecter sous tous les angles et s’assurer qu’il aille parfaitement bien. Ce ne fut qu’après une heure d’examen intensif qu’Harry put rejoindre Ron et Hermione dans la chambre à l’étage supérieur. Cette fois-ci l’accueil fut tout aussi chaleureux mais peut être un peu moins envahissant. Après s’être allongé sur un lit bien moelleux, Harry entreprit de faire un récit intégral, sans omettre le moindre détail, en passant par la tentative d’assassinat du hibou Errol par l’oncle Vernon, l’arrivée de la sorcière mystérieuse et l’attaque de sa maison jusqu'à la marche qui les ont amenés jusqu’au terrier.
- On peut dire que ta majorité commence plutôt bien, commenta Ron.
- Ron ! répondit Hermione d’un ton sévère ce n’est pas drôle du tout !
Harry ne savait pas trop quoi penser, il était tenté de se laisser aller à une petite sieste pendant que Ron et Hermione se querellaient de nouveaux. Mais finalement Ron revint vers Harry.
- Au fait Harry, cette sorcière qui est venu chez toi avant l’attaque des créatures de feu, qu’est ce qu’elle t’a dit précisément ?
- Elle m’a dit qu’elle avait des choses à m’expliquer et que des personnes de sa connaissance possédaient des affaires ayant appartenues à mes parents.
Cette fois ci ce fut Hermione qui prit la parole d’un ton hésitant :
- Tu as dit « possédaient » ?
- Oui car il était écrit aussi dans leur testament que si je ne récupérais pas ces affaires le jour de ma majorité, elles seraient détruites.
- Alors dans ce cas, reprit Ron, on n’aura plus aucune chance de revoir cette sorcière ?
- J’ai peur que non répondit Hermione.
Pendant un bref instant, Harry revit le visage de cette sorcière… « Que me caches-tu ?» se dit-il intérieurement… « Des réponses à certaine de tes questions » répondit une voix douce et éthérée.
- HEIN ? hurla Harry sans prévenir.
- Harry qu’est ce qui te prend ? S’inquiéta Hermione.
- Elle m’a répondu ! répondit Harry. Elle sait où je suis, elle est entrée dans mon esprit ! j’ai senti comme un vent il y a quelques secondes !
Hermione et Ron commencèrent à échanger des regards interrogateurs... ce qui avaient l’art d’agacer Harry. Pourquoi doutaient-ils de ce qu’il disait ?
- Harry ? Tu es sûr que cela va ? Ne te vexe pas mais pendant ton absence nous avons pu avoir des informations de l’ordre affirmant que Tu-sais-qui était entré dans l’esprit de beaucoup de sorcier pour leur détraquer l’esprit.
- Eh ce n'est pas la première fois que j'entends des choses vous savez ? Vous savez aussi que Voldemort souffre le martyr quand il est en moi ? Vous y avez pensé à tout ça... apparemment non ? Répondit Harry en haussant le ton à chaque mot qu’il prononçait.
Depuis le temps qu’Harry voulait voir ses amis, maintenant il préférait être seul. Apparemment personne ne le comprenait ou ne voulait pas le comprendre, quelle différence cela faisait ? Dans les deux cas il se retrouvait seul.
« Je comprend ta douleur » reprit soudain la voix éthérée. Harry fut de nouveau traversée par un vent frais et pur qui contrairement à ce qu’il pouvait imaginer lui apporta un certain calme et une sérénité peu commune.
- Qui êtes-vous ?
- Nous nous sommes déjà vu il y à deux jours. J’ai appris ce qui est arrivé pour ta maison et je suis heureuse que tu en sois sortis indemne. L’attaque des Efrits nous a pris au dépourvu.
- Des Efrits ?
- Des créatures d’un autre temps... Veux tu me rencontrer ? As tu pris une décision ?
- Moi oui, mais c’est les autres que je vais avoir du mal à convaincre.
- Les autres n'ont aucune importance, c'est de toi dont il s'agit, de ton héritage ? Répondit la voix éthérée.
Harry trouva la réflexion de la voix un peu déplacée par rapport au comportement maternel de madame Weasley.
- Ne dis pas ça. C’est grâce à eux que j’ai un toit autre que celui des Dursley. Expliqua poliment mais fermement Harry.
- Soit... Mais si tu dois me rencontrer, tu devras venir seul.
- Pourquoi ?
- Pour les mêmes raisons qui t’empêchent de me faire confiance. Je ne sais pas vraiment qui j’aurai en face de moi… Est-ce cela sera vraiment toi qui viendra à cette rencontre ? En te rencontrant je prends d’énormes risques, comme toi. Désormais, le choix est simple : ou tu viens vers moi, ou nous partons chacun de notre côté et cette conversation n’aura jamais eu lieu et tu n’auras jamais vue de sorcière aux yeux bleu saphir…
- Je vais en parler aux autres…
- Très bien, alors à bientôt. Deux secondes plus tard, un nouveau vent frais et agréable passa au niveau de la gorge d’Harry. Une sensation agréable qu’Harry n’est pas prêt d’oublier.
Le repas était prêt à être servi et beaucoup de monde devait rester pour manger et passer une nuit relativement tranquille. Harry reconnut Remus Lupin, la mine sombre avec des cernes très profondes et des cheveux toujours aussi grisonnants, il paraissait faible, comme si il revenait d’une très longue expédition dans un monde inconnu. Tonks, la méthamorphomage et aurore de renom qui n’a rejoint l’ordre que depuis peu de temps avaient toujours un air souriant même lors des moments les plus sombres, à l’exception du jour ou elle s’était battue pour gagner le cœur de Remus. Monsieur et madame Weasley s’affairaient toujours à la cuisine pour faire en sorte que personne ne manque de rien. Harry revit avec plaisir la benjamine de la famille, Ginny. Elle avait beaucoup changé depuis le jour ou il l’avait connu cinq ans auparavant. Elle paraissait bien plus déterminée, sûre d’elle, peut être tenait elle à montrer à Harry qu’elle pouvait faire front avec lui contre la déferlante des ténèbres. Cependant son visage fin et ses cheveux roux d’un lisse presque parfait, parvenait plus ou moins à cacher ses sentiments envers Harry. Mais c’était justement cela que Harry redoutait, car il savait que Voldemort pouvait faire des sentiments qu’ils éprouvaient respectivement l’un pour l’autre son outil de torture le plus efficace contre lui. Il ne pouvait plus vraiment se permettre de s’attacher à quelqu’un s’il ne veut pas prendre le risque de voire cette personne mourir de la main de Voldemort dans le but unique de faire mourir Harry de souffrance.
- Le dîner est servi ! annonça madame Weasley. Fred, George, arrêtez de faire les idiots avec les couteaux de cuisines !
- Bien sûr maman répondit les jumeaux à l’unisson et deux minutes plus tard les couteaux allèrent se planter sur la planche de bois prévus à cet effet, transperçant au passage une malheureuse chauve-souris qui eut le malheur de voler au mauvais endroit et au mauvais moment, entraînant de nouveaux éclat de voix de la part de madame Weasley.
Après un bon repas et quelques farces des jumeaux, les mines devinrent moins joviales avec l’arrivée d’informations bien graves. En effet les détraqueurs avaient redoublé d’activité ces derniers temps. De plus les aurores du ministère disparaissaient sans laisser d’adresse ce qui ne présageait rien de bon. Pour compléter ce sombre tableaux il fallu ajouter le massacre de Park Lane Street. Les mangemorts avaient rassemblé un grand nombre de moldus et de sorciers et les ont tous tués par le sortilège de la mort ou par le sortilège Doloris. L’un des plus terrible sort existant dans la magie.
- La situation devient totalement désespérée, nous ne savons plus ce qui se passe dehors, le ministère continue de verrouiller des informations et les personnes susceptibles de faire échouer les projets du Seigneur des Ténèbres disparaissent les unes après les autres. Déclara Lupin.
- En plus de ça nous n’avons aucune nouvelle de Maugrey. Rajouta Tonks.
- Là, c’est un vrai coup dur car Maugrey pouvait réellement représenter une menace sur les projets des mangemorts. Maintenant je ne vois pas comment on pourrait les inquiéter. D’ailleurs je crois qu’ils l’ont réalisé car ils se montrent de plus en plus au grand jour, y compris lorsqu’ils accomplissent leurs salles besognes. Renchérit Monsieur Weasley.
- Ok alors qu’est ce qu’il nous reste à faire demanda Harry, un peu frustré par ces nouvelles accablantes.
- Et bien pour l’instant pas grand chose car il nous faut davantage de sorciers acquis à notre cause pour surveiller des membres du ministères, pour contrer des mangemorts et si du temps de Fudge c’était difficile à cause de la censure, aujourd’hui c’est encore plus difficile car maintenant il faut faire face à la peur de toute la communauté des sorciers qui préfère vivre soumise à un tyran que de se battre. Répondit Remus.
- Il y a une chose dont il faut que je vous parle déclara Harry. Il se lança dans le récit de sa rencontre avec la mystérieuse sorcière qui après leur attaque l’a contacté et lui a proposé une nouvelle rencontre et qu’il devait se hâter si il voulait toujours la revoir.
Après avoir finis son récit, un débat houleux commença, puis s’éternisera, Harry commençait vraiment à s’inquiéter, car que deviendra le monde de la sorcellerie qu’il connaît si ses derniers défenseurs ne parviennent pas à prendre une décision ? Il se tourna vers Ron, puis vers Hermione, leur demandant leur avis. Ron montra l’escalier de la tête. Les trois amis décidèrent donc de se retirer avec Ginny dans la chambre de Ron alors qu’il venait d’entendre Madame Weasley reprocher à son mari qu’il faisait prendre beaucoup trop de risques à leur famille.
Une fois au calme à l’étage d’au-dessus, Harry leur fit part de sa décision d’aller rejoindre la sorcière mystérieuse.
- Je pense que c’est la meilleure des choses à faire, Harry répondit Ron
- Je suis d’accords, ajouta Hermione mais si nous devons partir, il va nous falloir prendre quelques affaires car il y a de bonne chance que nous ne revenions pas ici avant un bout de temps.
- Une seconde, nous ne pouvons pas prendre grand-chose sinon nous allons crouler sous les sacs à dos rétorqua Ron.
- Non Ron, j’ai pu récupérer un sac enchanté ayant appartenu à Maugrey. En voyant l’expression de Ron et de Harry, Hermione s’expliqua : j’y ai pensé car en quatrième année, Maugrey avait amené une malle enchantée dans lequel on pouvait mettre ce qu’on voulait, y compris lui-même puisqu’il s’y est retrouvé enfermé.
- Astucieux ! répondit Ron. Super, il ne nous reste plus qu’à faire nos bagages et partir.
- Il reste encore une chose l’interrompit Hermione, nous devrions peut être prévenir tes parents que nous partons non ?
- Harry n’avait pas eu le temps de répondre qu’une soudaine apparition vint interrompre leur discussion : Percy Weasley.
- Tiens qu’est ce que tu viens faire là toi ? Lança Ron avec un regard mauvais.
- Attends, on dirait qu’il est blessé ajouta Harry. En une fraction de seconde Percy tendit son bras et s’agrippa à Harry.
- Le ministère … est … tombé, le ministre… Scrimgeour, ils l’ont tué… fuyez… partez loin d’ici… plus rien ne peut les arrêter… Ron ! Je… suis… désolé... Tu avais raison... Pardonnes moi... Puis son visage devint vide…mort.
A peine eut il lâché ses derniers mots que des cris résonnèrent à l’étage d’en dessous. Puis des bruits de bataille. Enfin ce fut la voix de Kingsley Shaklebolt qui résonna de toute sa puissance.
- ATTENTION LES MANGEMORTS ONT ASSASSINE LE MINISTRE ! SCRIMGEOUR EST MORT ! ILS ARRIVENT !
- Il faut se tirer d’ici au plus vite ! Hermione as-tu finis de préparer le sac ?
- Oui c’est fait.
- Ok alors, allons-y. ATTENTION !
Il poussa Hermione vers le sol pour la protéger d’un sort lancé par un mangemort puis lança une vigoureuse contre-attaque qui l’accula vers l’escalier et le fit basculer ce qui eut pour conséquence de lui briser la nuque. Ils se dépêchèrent de descendre profitant du chaos de la bataille pour disparaître mais c’était sans compter l’arrivée d’un mangemort au regard plus que familier…
Malefoy… Harry pourrait le reconnaître sous n’importe quel masque, le sorcier coupable de toutes les trahisons possibles.
- Il est temps pour toi, de recevoir ton juste châtiment !
- Attention Lucius, le Seigneur des Ténèbres le veut vivant et je ne te conseille pas d’échouer cette fois-ci. Lui dit une voix roque.
- Je sais ce que j’ai à faire Dolohov ! répondit Malefoy d’un ton sec.
- La ferme lui répondit Dolohov tu ne sais pas ce qu’il a fait à Amicus la semaine dernière pour punir son échec. N’oublie pas que toi tu as déjà perdu la prophétie…
Malefoy voulut répondre… mais il en fut incapable. Un puissant sortilège de paralysie l’atteignit en pleine tête… laissant la place à une créature spectrale d’au moins deux mètres de haut, disposant d’une armure lourde avec une cotte de maille très fine, accompagnée d’un grand manteau assorti au heaume qu’il portait. Des ailes d’aigles ornaient ce heaume qui semblait dater de plusieurs siècles. Elle ne semblait pas avoir de jambe, elle lévitait à trente centimètres au dessus du sol, lui conférant une certaine majesté. Ses seules armes consistaient en un écu long de prés d’un mètre et d’une lourde massue d’acier avec des runes étranges gravées sur le manche, des runes luisantes
- Quoi ? qui es… tu ? Demanda Dolohov la baguette tremblante.
- Un contrat fut scellé, pour paiement ton âme est mienne.
Alors que la créature se rapprochait inexorablement du mangemort, Dolohov lançait des sortilèges de la mort que la créature encaissait sans broncher…
- Mais… ce n’est pas …possible !
- Ton âme est mienne... Soudain la créature écarta les bras squelettiques et un vent brûlant s’abattit sur le malheureux mangemort, le désintégrant durant une longue minute… la minute la plus terrible qu’il aura connus durant sa misérable courte vie… Pendant un bref instant Harry crut voir... Ce qui pourrait s'apparenter à une... âme... se débattre contre la poigne de fer du spectre... Ce dernier l'absorba dans un concert de hurlement et de terreur....
Dés qu’il en eut terminé avec sa besogne, il se tourna vers Harry, Ron, Hermione et Ginny.
- Vous êtes convoqués.
Le spectre s’approcha d’eux et soudain ils furent projetés dans le néant pendant une fraction de seconde avant de réapparaître mais ailleurs, à la lisière d’une forêt où les attendait une jeune sorcière, appuyée contre une grosse cylindrée noire… Harry remarqua que les runes gravées sur les gentes scintillantes de la voiture semblaient être les mêmes que celles qui étaient gravées sur la massue de la créature… lorsqu’il posa le regard sur la sorcière, Harry reconnut tout de suite la fine silhouette et les yeux d’un bleu saphir, dotés d’un léger halo d’énergie.