Ils avaient roulé à toute allure durant toute la nuit, le levé du Soleil, offrait un spectacle saisissant, encore plus à l’intérieure d’une voiture volante. Les gobelets de café et de thé s’accumulaient sur la banquette arrière. Hermione avait remplacé Alexana au volant. Harry et cette dernière dormaient profondément. Ils avaient tout les trois des cernes très profondes. Hermione amorça la descente vers une grande plaine. D’après la carte astrale, la villa de la tante de Ron devrait se trouver dans cette plaine. Il leur fut très difficile de localiser l’emplacement du refuge de la famille Weasley notamment à cause d’un sortilège qui rendait la maison impossible à placer sur une carte. Pour contourner cette difficulté, ils durent se procurer une carte enchantée qui n’avait pas pour rôle de localiser la villa mais des activités magiques suspectes.
Ainsi ils découvrirent des traces magiques de bon nombre de sortilèges de protection, Mais surtout les traces d’un sortilège de Fidélitas, dont le gardien du secret n’était autre qu’une certaine «Muriel» dans une plaine non loin de Manchester. Le sortilège étant toujours intacte, il était fort probable que la famille Weasley s’y trouvait encore. Ils se posèrent à proximité d’un petit lac et en profitèrent pour déjeuner. Les rayons de soleil se reflétaient dans l’eau du lac et apportaient aux trois amis une impression de calme et de sérénité. Après une demie heure de déjeuner, ils reprirent la route mais à pied afin de ne pas éveiller l’attention après avoir soigneusement caché la voiture. Ils s’aventurèrent à travers les blés. Soudain Alexana s’arrêta net et commença à chercher quelque chose dans ses poches.
- Bon dieu de bordel de… non. Ce n’est pas possible…Je les ai perdues…
- Mais qu’est ce que tu as perdu ? Demanda Hermione.
- Mes doses de poudres de dent de dragon… je ne les retrouve plus…
- Tes doses… reprit Harry… mais attends, je croyais que tu ne prenais ces saloperies que lorsque l’épée de ta mère était brisée…
- Harry, je suis désolée… je les prends encore de temps en temps. Dit-elle mal à l’aise. Cela m’aide à me contrôler, tu sais… à maîtriser mes émotions…
Pendant qu’Alexana et Hermione faisaient le point sur tous les lieux où elle aurait pu laisser ses « doses », Harry se remémora une parole de Nohranne… « Il faut savoir que certains sentiments comme l’amour mais la colère également, s’expriment chez certaines personnes de façon extrêmement puissantes et je pense qu’Alexana et toi faites partie de ce groupe de sorciers. » Puis il se remémora la scène juste avant leur départ pour la banque de Gringotts… elle avait failli trancher la gorge de Ron sous l’impulsion de la colère… de même que la seule nuit qu’ils ont passé ensemble… fut intense… Il n’avait jamais ressenti une telle volupté, s’il devait combattre des détraqueurs il pourrait utiliser ce souvenir et invoquer un Patronus si puissant qu’il pourrait les éloigner à des kilomètres à la ronde.
Soudain il fut frappé par quelque chose dans le dos… sa vue commença à se brouiller mais avant de sombrer dans le néant, il vit Hermione et Alexana se débattre dans les hautes herbes avant de trébucher et de disparaître toutes les deux dans les hautes herbes croulant sous le nombre de petites créatures qui ne devaient pas faire plus trente centimètres de haut.
Un flash…
Soudain Harry ouvrit les yeux, ses yeux avaient du mal à s’adapter à la lumière, il distinguait des silhouettes floues, mais surtout des chevelures rousses, elles étaient au nombre de cinq. Puis tout devint clair, il reconnut Ron, Fred, George, Molly et Arthur Weasley. Hermione était déjà réveillée et buvait une tasse de thé. Mais Harry ne voyait pas Alexana. Il demanda ou se trouvait cette dernière.
- Nous l’avons mis à part… répondit Ron. Je n’ai pas oublié ça, dit il en montrant la profonde entaille qu’il avait sur le menton, elle venait à peine de guérir, laissant une grosse cicatrice.
Harry regarda les autres membres de la famille Weasley, il n’y avait aucune dureté dans leur regard mais Harry perçut une certaine tension. Puis il demanda à voir Alexana. Ron le conduisit à l’étage devant une grosse porte en chêne massif, fermée à clés.
- penses-tu vraiment que cela soit utile ? Demanda Harry.
- Je n’ai pas envie qu’elle me tranche la gorge.
- Elle ne le fera pas. Sauf si on la laisse enfermée ici. Elle va faire une connerie. J’en suis sûr.
Ron ouvrit la porte. La pièce était spacieuse, et aérée, Alexana était assise sur le lit, appuyée contre le mur, les paupières clauses. Harry nota qu’elle avait les mains tremblantes. Elle avait le teint pâle et dégoulinait de sueur.
- Qu’est ce qu’elle a ? demanda Ron, qui ne semblait pas tellement inquiet.
- Elle fait une crise de manque. Il faut que tu ailles chercher Hermione… TOUT DE SUITE RON ! Lança-t-il sous l’effet de l’angoisse.
Ron s’exécuta mollement et quelques minutes plus tard Hermione apparut. Elle lui prit la température.
- Il faut d’abord la refroidir, ensuite on improvisera.
Alors qu’ils l’allongèrent sur le lit avec une serviette imbibée d’eau glacée, les parents de Ron entrèrent dans la pièce, et observèrent la scène. Voyant Harry et Hermione s’afférer autour d’Alexana. Soudain cette dernière fut prise de nausées. Harry eut juste le temps de placer une bassine en pierre au pied du lit avant qu’Alexana ne vomisse. Elle devenait de plus en plus pâle, son rythme cardiaque ralentissait, elle s’enfonçait lentement dans le coma, elle répondait de moins en moins aux stimuli d’Hermione. Une petite créature entra dans la chambre et attrapa le pan de la robe d’Arthur Weasley, Hermione reconnu cette créature car c’est elle et ses semblables qui les avaient attaqué dans le champ.
Le gnome tendit à Arthur un petit pendentif en argent frappé de deux ailes d’aigle. Arthur lui demanda ou il avait trouvé cela. Le gnome mal à l’aise, lui avoua qu’il l’avait volé à la sorcière étendue sur le lit. Arthur lui adressa un regard dur et lui ordonna de retourner dans le champ. Il se tourna vers Hermione et lui tendit le pendentif. Elle le saisit mais Arthur ne lâcha pas prise.
- J’exige la vérité Hermione. Le gnome m’a dit qu’il y avait quelque chose à l’intérieur, quelque chose qui ressemble à des graines d’après lui. Moi je pense plutôt qu’il s’agit de cachets réalisés à base de poudres magiques interdites… cornes de troll, dents de dragon, et vu son état… je dirai qu’elle n’est pas très loin du coma.
- Remettez-moi les doses et nous tâcherons de répondre au mieux à vos questions, répondit Hermione.
- J’espère bien Hermione, car Ron fut très discret quant à l’origine de l’entaille qu’il a sur le menton, et j’aimerai en savoir plus sur les circonstances de la mort de Ginny.
- Je comprends bien monsieur Weasley mais je ne suis pas sûr que…
- Laisses tomber Hermione, il a le droit de savoir, Nohranne n’est plus là pour nous aider…
Monsieur Weasley remit à Harry le pendentif et se chargea d’administrer à Alexana la dose nécessaire de poudre de dent de dragon. Hermione se lança alors dans le récit de leurs aventures depuis leur disparition du terrier jusqu'à maintenant, leur escapade à Poudlard, la mort de Ginny, leur visite chez Rimmer Dall, ainsi que leur descente à Gringotts. Elle se garda néanmoins de lui parler de Tinara ainsi que des étranges pouvoirs d’Alexana. Mais elle prit la décision d’éclaircir monsieur Weasley sur les circonstances de la dispute entre Ron et Alexana, et Harry confirma tous les dires d’Hermione.
- … Et c’est ainsi que Ron a craqué et a choisit de nous quitter. Dit-elle dans un sanglot.
Le visage de monsieur Weasley était dénué d’expression, pour lui aussi cette explication fut difficile mais il était content d’apprendre la vérité et prit Hermione dans ses bras, puis se tourna vers Harry.
- Harry, je veux que tu saches que je suis navré que Ron n’ait pas tenu le coup, quant à Alexana, dites-lui que je suis désolé pour tout ce qu’elle a vécu.
Soudain, Alexana ouvrit les yeux et chercha à se lever, maie elle eut encore des nausées et se rua vers la bassine. Après que les vomissements se soient calmés, elle leva les yeux vers monsieur Weasley.
- Je… Je suis tellement désolée pour Ron… Moi aussi j’ai craqué… et je ne devais pas craquer… C’est pour cette raison que je prends ces drogues… Pour me contrôler… A chacun ses vices et damnations…
Mr Weasley la regarda avec compassion, puis il appela son fils, Ron. Ils s’enfermèrent tous les deux dans la chambre d’en face. Harry perçut les bruits d’une conversation. Une heure plus tard, Ron et son père sortirent de la chambre et Ron rejoignit Harry et Hermione. Il semblait mal à l’aise.
- Harry, Hermione… Je viens d’avoir une conversation avec mon père. Et il m’a raconté ce que vous avez fait à Gringotts. Je suis désolé…profondément désolé… J’aurai dû être là.
Hermione voulut répondre mais Alexana fut la plus rapide.
- Aurait pu, Aurait dû… Peu importe. Ce qui est fait est fait, nous ne pouvons rien y changer. Maintenant je voudrai te poser une question. Dit-elle d’une voix saccadée mais un peu trop dur pour Harry. Es tu prêt à revenir parmi nous dans la lutte contre le Seigneur des Ténèbres ?
- Mais toi ? Répondit Ron, un peu sur la défensive. Est-ce que tu es prête à m’accepter comme je suis ?
- Pourquoi pas ? Cela ne dépend que de toi. Nous sommes en guerre et ouais, il y a des morts et j’ai une mauvaise nouvelle pour toi Ron, il y en aura encore. Nous sommes tous menacé, où que nous soyons. Mais je sais une chose, si nous continuons la lutte, alors, et seulement alors nous pourrons peut être mettre fin à ces tueries… Et leur faire payer le prix de la mort de Ginny mais aussi de tous les autres sorciers et moldus innocents qui ont eu la malchance de se trouver sur le chemin des mangemorts… Alors, Est-ce que tu es prêt ?
- Oui… Alexana, je suis prêt.
Après cette réponse, Alexana lui adressa un sourire gracieux et le prit dans ses bras. Elle éclata presque en sanglot.
- J’ai eu peur pour toi, que tu ne parviennes pas à revenir chez tes parents… Ne me refais plus jamais ce coup-là, dit-elle en larme tout en tapant du doigt la poitrine de Ron, car sinon je te le jure, je te butterai moi-même !
- On n’aura pas besoin d’en arriver là dit-il avec un sourire timide.
Soudain des bruits se firent entendre les vieilles canalisations en plombs traversant toutes toute la villa.
- Ce n’est rien, ajouta Ron. C’est juste la goule du grenier qui chasse son dîner, cela signifie d’ailleurs que le notre sera bientôt prêt.
Hermione, Harry et Alexana se lancèrent des regards interrogateurs.
- C’est une règle de tante Muriel, quand la goule chasse le dîner, il est temps d’aller souper.
C’est dans la bonne humeur qu’ils quittèrent la chambre pour descendre dans la salle à manger où madame Weasley s’affairait à préparer un véritable festin. Harry retrouva avec plaisir les jumeaux qui l’informèrent de la mise au point d’une baguette explosive dernier cris, pouvant être commandée à distance pour seulement vingt galions l’unité. Harry vit également une femme assez âgée, avec une grande chevelure rousse, une carrure forte et un regard d’acier. Elle dévisageât Harry puis posa son regard sur Alexana. Elle continua à la dévisager alors que cette dernière s’assit. Soudain elle s’adressa à toute l’assemblée.
- Allons-nous laisser une Transylvanienne s’asseoir à notre table ? C’est une honte !
Ce fut un silence pesant qui glaça l’ambiance, Alexana regarda les autres membres de la famille Weasley. Ce fut Ron qui choisit de réagir le premier.
- Tante Muriel ! Enfin qu’est ce qui vous prend ? Quelle importance cela a qu’elle soit de je ne sais pas trop où ?
- Laisse tomber Ron… Je crois que « Tante Muriel » veut faire allusion aux anciennes guerres qui ont eu lieu en Europe centrale. Ces guerres qui ont opposé les sorciers aux derniers elfes vivant sur ce continent. Ils avaient trouvé refuges dans les forêts sombres des Carpates.
- Ce n’est pas la version officielle ! rétorqua la tante Muriel avec un certain dédain. Disons plutôt que VOUS vous êtes montré hostile au progrès que représentait l’arrivée des sorciers dans cette région…
- Ah bon… Vous appelez « progrès » l’extermination de tout un peuple simplement parce qu’il a eu le malheur de refuser de VOUS livrer tout ses richesses et ses secrets ? Les gens civilisés appellent cela un génocide, vous ne…
- CELA SUFFIT TOUTES LES DEUX ! Rugit monsieur Weasley, Muriel, je vous prie de vous calmer, j’aimerai que nous puissions dîner en paix, et je ne vois pas en quoi cela peut gêner que notre invité soit de Transylvanie ou d’ailleurs. Maintenant ma tante, je vous prie de vous asseoir.
Cédant sous l’autorité de son neveu, la tante Muriel fit la moue et s’assit. Hermione profita de cette accalmie pour glisser quelques mots à Alexana.
- Je ne savais pas que tu étais un elfe de Transylvanie.
- Je ne le suis qu’à moitié.
- C’est quoi la Transylvanie ? demanda Ron tout en dévorant une cuisse de poulet.
Harry, lui, le savait. Il avait pu voir à quel point la peau de son corps était douce et Tierru lui-même lui révéla ses origines elfiques. Cependant il ne comprenait pas en quoi des guerres ayant opposé les sorciers aux elfes il y à de cela de nombreuses années puissent expliquer l’hostilité de la tante Muriel envers Alexana. Il profita de la fin du repas pour en glisser quelques mots à Arthur Weasley.
- Je te prie d’excuser ma tante Harry. Elle a toujours été désagréable avec les étrangers et particulièrement avec ceux d’Europe Centrale. Je sais que dans son jeune âge, elle avait entrepris un voyage en Transylvanie, et que cela se serait mal passé, à cause des elfes qu’elle aurait rencontrés là- bas. Nous n’avons jamais pu vérifier ses dires, comme tu peux l’imaginer. Cela dit, sois sûr que vous êtes les bienvenus ici tout les trois.
- Merci monsieur Weasley.
Les jours passèrent, Alexana reprit des forces rapidement. Et Ron leur raconta ses aventures, comment il a pu revenir chez lui. A deux reprises, il parvint à échapper aux rafleurs, une autre fois il faussa compagnies aux mangemorts eux-mêmes. Il leur avoua que ce que lui avait appris Alexana lui fut d’une grande utilité. De plus il les informa que les mangemorts ont accentué leur pression sur l’école de sorcellerie de Poudlard. Les élèves n’avaient plus la possibilité de rentrer chez eux. Ils étaient systématiquement interrogés et certains subissaient le sortilège Doloris. Et le pire d’après Ron, c’était que la torture par le sortilège Doloris était perpétrée par des élèves de Serpentard, placés sous la direction de Vincent Crabbe, l’acolyte de Malefoy. Harry sous un coup de colère brisa une assiette par télépathie.
- La raclure ! Si jamais je l’attrape…
Soudain un verre éclata de lui-même. Alexana réalisant la dangerosité de la situation, se leva d’un coup, le prit par la taille et lui souffla à l’oreille.
- Calme-toi… Surtout calme-toi, rappelle toi ce que nous a dit Nohranne, nous sommes semblables, nos sentiments peuvent nous tuer… elle posa ses mains sur ses épaules, en signe d’apaisement.
Harry, redevenu lui-même, prit la main d’Alexana et lui apposa un baiser.
- Tu as raison, je ne savais pas ce que je faisais. Navré pour cette interruption Ron, continue s’il te plait.
Ron termina de compter ses aventures en trompant les contrôles du ministère et se fit passer pour mort dans un « incendie accidentel ». Harry, Hermione et Alexana furent impressionnés par le parcours de Ron.
- Et Malefoy ? demanda Alexana.
- A ce qu’il parait il aurait disparut corps et âme avec sa mère. On dit que Vous-savez-qui les aurait descendu tout les deux… mais bon on raconte pas mal d’âneries ces temps-ci.
Durant le reste de l’après midi, les quatre amis de nouveau réunis profitèrent de cette belle journée de fin de printemps pour flâner dans les prêts sans dépasser la limite d’influence des sortilèges de protections. Le soir arriva rapidement avec son habituel dîner succulent. Mais cette fois, Harry nota l’absence d’Arthur Weasley. La mère de Ron se contenta de dire qu’il avait une course à faire et qu’il n’en aurait pas pour longtemps. Cependant Harry percevait une once d’inquiétude dans sa voix. Presque une heure plus tard, Arthur rentra… Mais il n’était pas seul. En effet, deux hommes l’accompagnaient. Ils étaient tout les deux vêtus de noir, cependant l’un d’eux était capuchonné. Harry reconnut la silhouette massive de Rimmer Dall. Comme à son habitude, il avait les cheveux courts, une barbe naissante de trois jours et un large blouson de cuir. Mais pour le second personnage il ne put même déceler la couleur de ses yeux, tellement son visage baignait dans les ténèbres. Les autres membres de la famille Weasley se levèrent un peu inquiets de la tournure que prenaient les évènements. Harry et Alexana se préparèrent discrètement à sortir leur baguette.
- Ne vous inquiétez pas, ils ne sont pas hostiles, ils arrivent de loin pour nous aider.
- Comment ça nous aider ? Demanda madame Weasley. Je crois me souvenir que nous nous sommes retirés de la guerre.
- Retiré de la guerre ? Demanda Hermione.
- En effet, répondit Ron. Ce que vous ignorez c’est que des démons sont arrivés en masse renforcer les rangs de Vous-savez-qui.
- On est au courant pour les démons et après ? Le coupa Harry.
- Et bien… L’Ordre s’est disloqué…définitivement. Seul papa refuse encore l’évidence.
- Alors vous avez capitulé ? Demanda Alexana.
- Pas vraiment… Mais nous avons cessé le combat. La partie devenait trop inégale. Et nous n’avions pas la moindre idée de ce qui pouvait se passer en dehors des murs de la villa. Seules quelques rumeurs arrivaient jusqu'à nous.
- Mais que sont devenus les autres ? Tonks, Remus et les autres ?
- Morts, capturés ou en fuite. Répondit Rimmer Dall. Je ne m’attendais pas à vous voir ici aussi vite. Nohranne vous a très bien formé.
- Mais vous, que faites vous là ? demanda Alexana, toujours méfiante.
- Je suis de passage. Arthur a bien voulu nous offrir le gîte et le couvert à mon associé et moi-même.
- Votre associé… Qui-est-ce ? Demanda Hermione qui partageait la méfiance d’Alexana.
- Il s’agit là d’une question sans réponse. Par contre j’ai un message pour vous de mon… employeur, Tierru Acerlane. « Les réponses sont en Transylvanie.»
- C’est tout ? Et il n’a rien dit d’autre ?
- Il était tellement pressé de partir pour les Carpates qu’il ne m’a pas dit grand-chose. Il a seulement ajouté que l’un d’entre vous finirait bien par comprendre. Cela dit vous devez faire vite car les réponses sont des choses très volatiles. Sur ces mots, il laissa les quatre amis avec leurs réflexions et leurs questions.
Le repas reprit, mais Dall et l’autre visiteur n’y participèrent point. Ils étaient dans le salon auprès du feu. Un monceau d’armes, d’équipements et de baguettes magiques s’étalait devant eux, occupant toute la table du salon ainsi que le sofa. Rimmer Dall et son compagnon étaient occupés à monter les armes, astiquer les baguettes contrôler l’état de diverses capes de voyages. Son compagnon s’adressa à lui d’une voix rocailleuse.
- Dis donc Dall, il était prévu de croiser les quatre fugitifs les plus recherchés du pays ?
- Non pas vraiment mais c’est une aubaine, cela va nous permettre de confirmer leur survie à Tierru. En attendant ils ne se doutent de rien. Maintenant viens te rendre utile, il faut que tout soit prêt avant l’Aube sinon le chef va encore s’énerver.
- Bien, bien j’arrive…
Mais au lieu d’aller vers la table, il se rendit discrètement vers la porte qu’il ouvrit brusquement pour tomber nez à nez avec Alexana. En voyant les yeux luisant de l’homme petit, et le visage dur de Rimmer Dall, Alexana prit peur et tenta de s’enfuir. Mais l’homme petit la saisit par le coup et la projeta vers un meuble et ferma la porte. Alexana chercha désespérément sa baguette ou un de ses pistolets avant de se rendre compte qu’elle avait tout laissé dans une chambre à l’étage supérieur… Voyant que la situation menaçait de dégénérer, Rimmer Dall s’interposa et souleva l’homme petit d’une seule main, révélant des petits pieds de démon…
- Tierru a dit que tout devait se passer dans le calme même si pour cela il fallait te butter.
Le petit sorcier aux pieds de démon voulut répondre mais à ce moment précis, la porte s’ouvrit et Harry, Ron et Hermione arrivèrent avec leurs baguettes.
- On se calme jeunes gens, ce n’est pas ce que vous croyez, je vous en prie, évitons un casus belli.
- Oui bien sûr, et je suppose que l’arcade saignante d’Alexana, il s’agit aussi d’un malentendu ? Demanda Hermione, qui aida Alexana à se relever.
- Ben… oui, répondit Rimmer Dall qui tenait toujours le petit sorcier par la gorge à trente centimètres du sol tout en regardant les quatre amis droit dans les yeux. Maintenant J’aimerai que vous abaissiez vos baguettes, j’ai des choses à vous apprendre.
- Tiens donc vous voila plus bavard…. Qu’avez-vous à nous apprendre par exemple ? demanda un Ron plus que méfiant.
- Commençons par la raison pour laquelle je suis ici et pour laquelle je dois tolérer du mieux que je peux la présence de ce nabot bouffeur de braises et de livres. Dit-il en parlant de l’homme petit.
- Attendez… Mais c’est Asmodeus !
- Ouaip c’est bien lui, mais sous sa vraie nature sans les enchantements de Nohranne qui le rendaient plus doux qu’un agneau.
- Décidément j’aurai tout vu… répondit Alexana. Ok vas y on t’écoute.
- Bien… Comme vous devez sûrement le savoir, le Seigneurs des Ténèbres est en train de renforcer ses troupes en y incorporant des démons fraîchement capturés grâce à des dizaines de petits portails magiques qu’il est parvenu à ouvrir avec les bribes de connaissances en démonologie volées aux Maîtres de Shagrel.
- Donc c’est confirmé… Répondit Alexana dont le visage devint pâle.
- En effet, et c’est dans ce genre de situation que nous sommes très heureux de pouvoir compter sur des sorciers comme Tierru. Il nous a chargé le nabot et moi-même de monopoliser aussi longtemps que possible l’attention de Voldemort et de ses mangemorts. Ainsi il perdra un temps précieux pour ses recherches en démonologie. De son côté, Tierru a laissé entendre qu’il comptait se rendre sur Shagrel pour y rencontrer ses dirigeants et les convaincre de l’aider à trouver tous les portails ayant été ouvert entre Shagrel et notre monde et de les sceller à jamais. De plus, Tierru est l’un des rares à pouvoir se rendre d’un monde à l’autre sans dommage et il est également l’un des rares sorciers non démon à pouvoir sceller ces mêmes portails. En somme, nous sommes ici le nabot et moi pour lui donner assez de temps pour localiser et sceller toutes les brèches que le Seigneur des Ténèbres a pu ouvrir jusque là. Pour cela, tous les moyens sont bons, attentat, assassinat, détournement de magie, et j’en passe. Le but étant d’asséner des coups violents aux rangs de Voldemort et sois sûr que pour chaque gamin qu’il fera assassiner, nous le lui feront payer au centuple.
- Très bien, mais je ne voudrais pas paraître pessimiste mais vous n’êtes… que deux.
- Justement, c’est ce qui nous rend invisible, insaisissable, qui plus est, le fait d’être que deux n’handicape en rien notre capacité d’action. Bon, ensuite, c’est vous qui entrez en scène.
- Nous ? Demanda Harry.
- Ben ouais. Tu croyais vraiment que nous n’étions pas au courant de ta chasse aux Horcruxes ? Si jusqu’à aujourd’hui tu n’as pas eu affaire à Voldemort en personne, c’est parce qu’il était trop occupé ailleurs. Cependant aujourd’hui il est possible qu’il se soit rendu compte de la disparition progressive de ses petits protégés.
- Alors il va falloir se dépêcher de retrouver le dernier. Conclut Ron.
- Absolument, c’est pour cette raison que vous allez partir pour la Transylvanie, et ce dans les jours qui viennent. Car les réponses se trouvent là-bas. Et quand je dis les réponses je parle de toutes les réponses, ajouta-t-il en lançant un regard appuyé sur Alexana.
- Sérieusement tu dérailles ! Aller en Transylvanie… D’abords par quels moyens, ensuite où se loger sur place ? et comment retrouver la trace de l’Horcruxe en admettant bien sûr qu’il s’y trouve là-bas, et tout cela sans attirer les éventuels partisans de Voldemort ?
- Je suis d’accords avec Hermione, répondit Alexana. La Transylvanie, est un vrais coupe-gorge. Et en admettant que nous arrivions là-bas en vie, comment retrouver cet Horcruxe ? Nous n’avons aucun indice sur le lieu ou nous pourrions chercher. Elle voulut continuer mais Dall leva la main signe qu’elle devait écouter.
- Tierru m’a affirmé que vous trouverez de l’aide sur place. De plus, je crois me souvenir que tu as vécu en Transylvanie… Dans une autre vie. Je suis convaincu que tu t’en sortiras et que tu ramèneras tout ce joli monde en vie.
- Vous êtes un peu trop optimiste… C’est un véritable enfer là-bas. Répondit cette dernière d’une voix caverneuse.
- N’exagérons rien… je reviens d’un long voyage dans ce charmant pays. Certes, c’est une terre âpre mais j’en suis revenu vivant et en plus, il a fallu que je ramène le nabot ici. Maintenant si vous voulez que ce conflit pourris s’arrête, vous savez ce qui vous reste à faire.
Sur ces mots, Rimmer Dall les regarda pendant un bref instant avant de quitter la pièce avec le nabot. Les quatre amis attendirent que les deux sorciers quittent la pièce et ne ferment la porte pour commencer à parler.
- Vous pensez sincèrement qu’il faille aller en Transylvanie ? Demanda Alexana.
- Je ne sais pas. Peut être bien répondit Hermione. Rimmer Dall est un ami non ?
- Tu sembles avoir oublié qu’il a failli nous tuer à Park Lane Street. Je ne sais pas vraiment si on peut lui faire confiance, surtout s’il fréquente des démons. Répondit Ron.
- Tierru aussi fréquente des démons et pourtant il nous a sauvés la vie à Alexana et moi.
- Je crois que nous n’avons pas le choix… répondit Harry avant même que Ron ait pu répondre à Hermione.
- Je suis désolée mais je ne te suis pas Harry. Répondit Alexana.
- Souvenez-vous de mon rêve où je voyais Voldemort apprendre que ses Horcruxes étaient menacés. Il avait parlé de Grindelwald et de lui rendre une petite visite l’école de Durmstrang.
- Cette école se trouve en Transylvanie, aux confins de la Roumanie. Reprit Alexana. Avec un peu de chance, il a y vivre quelques années. Dall a raison, les réponses sont là-bas.
- Nous n’avons pas le choix il faut y aller. Conclut Harry.
- Le problème qui va se poser est celui de la préparation. Reprit Alexana.
- En même temps si tu y as vécu… Commença Ron.
- Oublie-ça. C’était il y a longtemps et les choses ont beaucoup changé… Surtout depuis le retour de Voldemort.