CHAPITRE 24 : Épilogue – Vingt ans plus tards

Il neigeait depuis plus d’une semaine et cela sans interruption, mais Harry, prenait du plaisir à regarder la neige tomber. Cela représentait pour lui des moments de calme et de sérénité. Des mains se posèrent sur ses épaules. C’était Alexana. Elle avait perdu le halo d’énergie qu’il y avait autour de ses yeux. Ses maux s’étaient estompés depuis maintenant de nombreuses années. Il la prit dans ses bras et s’étreignirent. Malgré ces moments de bonheur, Harry ne pouvait s’empêcher de ressentir une petite culpabilité vis-à-vis de Ginny, décédée vingt ans plus tôt. C’était une blessure qui ne guérira jamais totalement et Alexana en était consciente. Ils se rendirent dans le salon, ce salon dans lequel vingt ans plus tôt, il avait fait la connaissance d’une des sorcières les plus extraordinaires de tout les temps : Nohranne Von Salza, aujourd’hui portée disparue. Il avait choisi de vivre dans l’ancienne demeure de Nohranne en attendant qu’il termine de réaménager la maison de ses parents. La Gazette du Sorcier du jour était posée sur la table. Ils n’avaient pas prit le temps de la lire. Leur métier d’aurors indépendant leur prenait beaucoup de temps. Ils consacraient le reste de leur temps à l’éducation de leur fille pour l’instant unique. Ils avaient choisis de l’appeler Ginny en mémoire de la sœur de Ron. Alexana attendait un autre enfant, le tour de taille devenait chaque jour un peu plus important, ce qui avait pour effet de d’attirer un peu trop de journalistes. Alexana prit la gazette et se mit à la lire avec une loupe, exactement comme Nohranne auparavant.

- Tiens regarde ça Harry, il y a un article sur le procès de Drago Malefoy.

- Malefoy ? Pourquoi viennent-ils lui chercher des ennuis après tout ce temps ?

- Il semble que le ministère soit décidé à le condamner pour ses activités de mangemort lors de la dernière guerre.

- Ils perdent leurs temps, je pense que Malefoy a largement payé sa dette.

- C’est aussi mon avis. En tout cas Shaklebolt est bien décidé à éradiquer les derniers mangemorts en fuites.

Le courrier arriva, un aigle magnifique vint poser sur la table du salon le courrier du jour.

- Qu’est ce que nous avons aujourd’hui ? Demanda Alexana.

Mais ils furent interrompus par le retour de leur fille, Ginny. Dans deux jours, ce sera son anniversaire, elle allait fêter ses dix-sept ans et était donc allée chercher la robe de soirée qu’elle avait commandée.

- Papa ? Maman ? Où êtes-vous ?

- Dans le salon. Répondit Alexana. Ta robe te convient ?

- Elle est superbe ! J’ai vraiment envie de l’essayer.

- Attends moi j’arrive lui dit Alexana.

- Non c’est bon, maman, reposes toi.

Quelques minutes plus tard Ginny redescendit. Elle était resplendissante, elle avait des cheveux longs, brun foncé avec une nuance de rouge sombre, comme sa mère, ses yeux étaient de couleur bleue turquoise, elle avait autant les yeux de sa mère que ceux de son père. Sa robe noire affinait sa belle silhouette. Elle avait un grand sourire. Harry se leva et prit sa fille dans ses bras.

- Tu es aussi belle que ta mère.

- Merci papa, au fait j’ai oublié de te dire le nombre de personne qu’il y aura à mon anniversaire…

- En effet et je ne sais pas pourquoi mais je crains le pire.

- Pourquoi ? Nous ne serons que vingt et un. Répondit-elle avec un grand sourire.

- Bien, seulement ta mère aura besoin de repos, donc l’étage ne vous sera pas accessible et il n’y a pas de négociations possibles.

- Il n’y a pas de problème je leur dirai.

Le jour de l’anniversaire de Ginny, tout était prés et l’ensemble des invités était arrivés. Harry fit la connaissance de l’ensemble des amis de Ginny. Ils furent tous honorés de serrer la main de celui qui avait terrassé Voldemort. Il était en grande discussion avec Thomas Londubat, le fils de Neville. Il le tenait au courant de l’actualité de Poudlard.

- Comme vous le savez, nous avons réussi à avoir un professeur de défense contre les forces du mal pendant plus de cinq ans ! Il parait qu’à votre époque, les professeurs ne restaient jamais plus d’un an.

- Je suppose que c’est ton père qui t’a raconté cela ? C’est en effet vrai il… Mais il fut interrompu par sa fille. Elle arriva à sa hauteur, tenant la main d’un garçon.

- Papa, je te présente mon petit ami, Teddy. Nous sommes ensemble depuis quelques mois mais je n’ai pas pu te le présenter car il travaille beaucoup. Ted, voici mon père, Harry.
Lorsqu’elle prononça son nom, Teddy fut ébahis et serra la main d’Harry en étant tout excité.

- C’est un grand honneur pour moi de vous rencontrer monsieur Potter, j’ai lu beaucoup de choses sur vous, on dit déjà que vous avez refusé des postes importants au ministère.

- C’est vrai en effet, mais nous restons en de très bons termes, Kingsley et moi.

- J’ai une autre question, si cela ne vous dérange pas… voyant le regard de Ginny, il rajouta que c’était la dernière.
Harry ne put s’empêcher de sourire. Il fallait admettre que Ginny n’aimait pas toujours que l’on vienne sans arrêt poser des questions à son père.

- Est ce qu’un jour vous serriez intéressé d’enseigner à Poudlard ? Nous serions plus qu’heureux de vous entendre parler des forces du mal.
Harry s’attendait à cette question, mais ce à quoi il ne s’attendait pas, c’était la réaction de Ginny. En effet elle manifestait beaucoup d’intérêt à la question.

- Le professeur McGonagall m’a fait une proposition il y a quelques jours. Pour l’instant je me contente de réfléchir.

- A ce point ? demanda Ginny.

- En effet oui, mais j’ai pris des congés pour être au chevet de ta mère. Lorsqu’elle ira mieux, alors peut être que je pourrai revenir à Poudlard.
Harry prit congé des amis de Ginny. Il préféra rejoindre Alexana qui venait de se coucher. Elle était fatiguée, mais elle tenait à montrer quelque chose à Harry.

- Peux-tu ouvrir le tiroir à ta gauche mon amour ?

Il s’exécuta. Et ce qu’il vit l’émerveilla. C’était la Pétale de lotus. Ses propriétés curatives étaient phénoménales, elle avait sauvé Ron d’une morsure de vampire lors de la dernière guerre. Il l’a prit dans ses mains, elle scintillait encore, même vingt ans plus tard. Elle émettait une lueur violette. Il la posa sur le ventre d’Alexana.

- Notre fils dit-il aura une santé de fer. Il embrassa Alexana qui s’endormit rapidement après.

Il lança un sortilège d’isolation pour être sûr qu’aucun bruit ne vienne troubler le sommeil de sa bien-aimée.
La semaine suivante s’annonçait plus ensoleillée.

La neige avait cessé de tomber pour laisser la place au soleil. Mais Harry avait encore une chose à faire… une question était en suspend depuis maintenant prés de vingt ans. Alexana et lui descendirent dans la salle de leurs archives personnelles. Ils ouvrèrent un coffre lourdement protégé dans lequel se trouvait un souvenir. Un souvenir qui faisait peur… Un souvenir récupéré vingt ans plutôt par Alexana avant l’implosion de l’Orphelinat où Voldemort vécut jadis. Elle s’était juré de découvrir la vérité et ce malgré les avertissements de Sangrael. Cependant elle ne se sentait pas de taille à affronter cela seule.

C’est pourquoi il avait convenu de le faire ensemble. Tout les deux. Harry sortit avec précaution la fiole du coffre et versa le souvenir dans la pensine toute proche… Et se lancèrent vers l’inconnu…
Ils revirent l’orphelinat-asile mais il était encore en état de fonctionnement. Ce souvenir semblait appartenir à un médecin de l’établissement. Il inspectait chaque cellule à travers un judas. Régulièrement des cris déchirants d’enfant arpentaient les couloirs de l’asile. Puis le médecin se rendit dans le bureau du directeur…

- Monsieur le directeur… Vous m’avez fait demander ?

- En effet professeur Jedusor. Je voulais voir ces rapports d’incident que vous comptiez remettre à l’Ordre des médecins.

- Très bien. Les voici dit il en tendant des chemises de cartons. Les sujets Eb 27 et Eb 42 présentent des signes de violences anormalement élevés et les calmant n’ont aucun effets nous avons donc été contraints de les éliminer pour la sécurité de l’établissement...

- Excellente initiative. Ces recherches doivent rester sous le sceau du secret le plus absolu.

- Évidement.

Mais un enfant n’avait rien raté de la conversation, celui qui était enfermé dans la petite pièce à coté du bureau massif du directeur, dans la même petite pièce où de nombreuses années plus tard, Harry et Alexana, retrouverons de nombreuses photos d’enfants…

Il y eut ensuite un voile sombre pendant quelques secondes. Puis ils revinrent dans le bureau du directeur mais l’ambiance n’était plus la même. Il y avait du sang partout, Harry vit des cadavres de membres du personnel démembrés, mutilé, un climat de folie généralisé régnait dans tout l’établissement. Harry vit le professeur Jedusor recroquevillé derrière le bureau du directeur qui au passage fut pendu au lustre de son bureau. Reprenant son courage il se leva et courra à travers le couloir. Il vit une infirmière pourchassée par des cadavres d’enfant en furie. Les mêmes que les conjoints durent affronter des années plus tard. Elle continua à courir. Elle voulut s’accrocher à la porte blindée que le professeur s’acharnait à fermer.

- Professeur ! Que faites vous ? dit-elle affolée. Non… Non…Noooonnnnn !

Il sortit une matraque et frappa de toutes ses forces les bras de la malheureuse infirmière qui lâcha prise et fut entraînée par les enfants possédés… qui la démembrent sans aucune pitié.

Il parvint néanmoins à fermer la porte blindée et à détruire les trois serrures. Puis il entendit une voix d’enfant.

- Pourquoi ?

Le professeur fut comme paralysé. La voix répéta…

- Pourquoi ?

- Tu n’as pas ta place dans ce monde…

- Je suis ton fils… Pourquoi tu me fais ça ? Qu’est ce que j’ai fais ?

- Tu n’es pas mon fils… tu es une aberration biologique.

- Mais pourtant tu es mon père… Répondit la voix encore innocente de Tom. Comment tu as connu maman ?

- Ce n’était qu’une pute indigne ! je ne sais pas ce qui s’est passé mais je l’ai fait chasser du village elle et sa sœur alors qu’elle t’avait déjà mis au monde. J’ai demandé à tous les hommes du village de vous faire disparaître.

- Mais ils ne sont jamais revenus n’est ce pas ? demanda à nouveau Tom d’une voie d’enfant innocent.

- Je savais qu’il s’était passé quelque chose… d’anormal. Je savais que vous représentiez un danger pour la pureté de la race humaine. Cracha le professeur.

- Mais je suis aussi un être humain ? non ?

- NON ! REGARDE CE QUI SE PASSE A CAUSE DE TOI ! ET TU TE PRETEND HUMAIN ? C’EST TA FAUTE ! TOUT EST DE TA FAUTE ! J’AURAI DU TE TUER PENDANT QU’IL EN ETAIT ENCORE TEMPS !

Il sortit alors un vieux pistolet qu’il arma… Et pressa la détente… mais la balle s’arrêta à quelques millimètre du front de Tom. Un rire grave et démoniaque retentit dans tout l’orphelinat. Puis une main enflammée saisit le professeur et l’emmena dans une des salles d’expérimentation. Les hurlements s’enchainèrent, Tom prit un air apeuré et entra dans la salle et vit ce que son père était devenu. Il n’avait plus grand-chose d’humain mais il portait des câbles et un ensemble de diodes, tout cela relié au cerveau. Il était attaché à une chaise électrique, et des décharges lui étaient régulièrement envoyées.

Tom prit le disjoncteur et coupa le courant. Son père ne bougea plus. Cette main enflammée fut celle du grand Belzebuth, le seul être supérieur à l’empereur Zaradraas. Harry et Alexana comprirent maintenant le mutisme de Sangrael. Car au final Voldemort ne fut qu’un jouet de l’Enfer… Mais avant de quitter ce souvenir horrible, Harry remarqua quelque chose sur l’avant bras gauche du père de Tom… Une sorte de tatouage. Et en effet, il s’agissait d’un aigle nazi. Au final un tyran fut remplacé par un autre et celui qui se fera appeler Lord Voldemort n’aura rien inventé. Harry et Alexana choisirent de quitter ce souvenir horrible. Et de l’enfermer à nouveau dans ce coffre qu’ils choisirent de sceller à jamais.
Jurons-nous de tenir quiconque éloigné de ces faits sanglants. Lança Harry à son épouse. Jurons-le… Jusqu'à ce que l’Enfer gèle.

Désormais, la vérité était complète.

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Quelques temps après ce dramatique épisode, Harry reçut la visite de Ron et d’Hermione. Leurs enfants les accompagnaient. Ils avaient tous les cheveux roux. Hermione en été sûre, elle perpétuait la dynastie des Weasley. Hermione, qui été devenue médecin en chef de l’hôpital de Sainte Mangouste pour les Soins contre les blessures magiques, monta au chevet d’Alexana pour l’examiner. Quant à Harry et Ron, ils profitèrent de l’absence de leurs épouses pour se servir un apéritif corsé. Malheureusement, rien n’échappait au regard vif de Ginny qui exigea d’y participer en échange de son silence.

Les trois enfants de Ron, Alexandra, George et John âgés respectivement de quinze, neuf et cinq ans, profitaient du soleil pour faire une bataille de boule de neige. Harry et Ron (qui, suite à la guerre a pu devenir aurore au service du ministère) invitèrent Ginny à aller jouer avec les enfants. Comprenant qu’ils parleraient de choses sérieuses elle ne chercha pas à discuter. Ils attendirent qu’elle soit à une certaine distance pour commencer leur conversation. Ce fut Ron qui commença.

- Je suppose que tu es au courant pour le procès de Malefoy ?

- Oui, mais je pense que c’est une perte de temps. S’il est toujours vivant c’est que les moines ont cessé la traque.

- C’est aussi notre analyse avec Hermione, mais je ne me voyais pas crier cela sur les toits. J’ai préféré garder le silence, même si pour la première fois depuis pas mal d’année j’éprouve de la pitié pour Malefoy.

Ils profitèrent eux aussi du soleil en marchant sur la terrasse surélevée, offrant une vue panoramique sur le paysage montagneux du nord de l’Ecosse.

- Cependant reprit Ron, je pense que le ministère veut continuer à faire des exemples, même encore aujourd’hui. Pour dissuader les petits Serpentards de reprendre le flambeau. Car il y a encore quelques mangemorts qui n’ont toujours pas été capturés. Par exemple, nous n’avons toujours aucune nouvelle d’Amicus Carrow.

- Rassure toi, je sais où se trouve Amicus, et à tout moment je peux aller le chercher. Un ami à moi garde un œil sur lui.

- Laisses moi deviner, cela ne serait pas Murray, le crâne voyageur ?

- Excellente intuition, Amicus n’est donc plus un danger. Ensuite je pense que la meilleure solution reste l’éducation des jeunes sorciers. Durant des années, la société des sorciers a mis trop en valeur la prétendue pureté du sang alors que cela n’avait aucune importance. C’est par là qu’il faut commencer. C’est pour ça que je pense que je vais accepter la proposition de McGonagall. La nouvelle bataille pour la liberté et la tolérance commence à l’école. J’en toucherai un mot à Kingsley. Et si tu pouvais en faire de même, je pense que Kingsley nous donnera les moyens pour mettre en œuvre ce projet qui me tient à cœur.

- Harry, mon vieux, tu as tout mon soutien. C’est vrai que j’ai l’impression que les gens ont la mémoire courte. Même l’extermination des moldus semble de moins en moins présente dans les esprits. Au fait, j’ai pris des nouvelles de Neville, il a enfin obtenus l’autorisation de faire des cours sur certaines plantes dangereuses à Poudlard. Tu n’y serais pas pour quelque chose Harry ?

- En partie, Neville est l’un des meilleurs professeurs de botanique de l’histoire de Poudlard. Ses connaissances sont considérables en la matière. Alex’ m’a laissé entendre que lorsqu’elle sera de nouveau sur pied, elle entreprendra des recherches avec Neville.

- Il paraît qu’il a reçu des subventions supplémentaires pour son laboratoire.

- En effet, ses dernières découvertes sur les propriétés de la Belladone et de la fleur d’Oranger sont impressionnantes. Hermione est convaincue qu’elle pourra développer de nouveaux traitements notamment pour limiter les séquelles du sortilège Doloris. Peut être qu’enfin, les parents de Neville pourront retrouver leurs esprits.

- Peut être mais il va leur falloir des mois de réadaptation pour réintégrer le monde de la sorcellerie.

- En effet. Que de temps perdu.

- Ce que la magie a fait peut être défait par la magie donc si nous …

Ils furent interrompus par l’arrivée de Kreattur, l’ancien elfe de maison attaché à la famille Black. Il avait beaucoup changé depuis qu’Harry et lui s’étaient rencontrés pour la première fois. Alors qu’auparavant Kreattur portait une vieille taie d’oreiller en signe d’esclavage et se montrait plus qu’hostile vis-à-vis d’Harry et de ses amis, il portait maintenant une toge blanche et soyeuse, il était soigné et se tenait bien droit. Il était fier de servir la famille des Potter qui mélangeait les origines : Serpentard, Serdaigle et Moldue. En faisant accepter à Kreattur leurs différences, Harry remporta l’un de ses plus beaux combats.

- Pardonnez cette interruption, Monsieur Potter, mais le secrétaire du ministre de la magie souhaite vous voir de toute urgence.

- Très bien nous allons le recevoir. Fais le patienter dans l’atrium, nous arrivons. Merci Kreattur.

- Je ne vis que pour servir la grande famille des Potter.

- Il a bien changé depuis notre première rencontre. Continua Ron.

- En effet. Il ne fut seulement qu’une victime de la famille dans laquelle il eut à servir. Lorsque j’aurai le temps je pense que je démolirai le 12 Square Grimaud. Il y a trop de rappels d’un passé douloureux et j’en ai marre d’entendre la mère de Sirius traiter tout le monde de sang de bourbe. Il est grand temps que je lui montre qui est le maître des lieux. Il faudra aussi que je pense à inviter Dobby. Je n’ai pas eu de ses nouvelles dernièrement.

- Il parait qu’il est toujours à Poudlard. Il dirige l’ensemble des équipes d’elfes de maison qui assurent l’entretien de Poudlard. Maintenant, poursuivait Ron, si nous allions recevoir notre cher secrétaire ?

- Je pense que c’est une bonne idée.

Ils se dirigèrent vers l’atrium où le nouveau secrétaire du ministre, Travis Shakelford attendait avec impatience. Il s’agissait d’un homme assez jeune mais avec un début de bedaine, parfaitement habillé. Il ne semblait pas capable de tenir en place. Lorsqu’Harry et Ron descendirent dans l’atrium par un escalier coulissant, le secrétaire se rua vers eux.

- Ah messieurs vous êtes là, enfin ! J’ai comme l’impression que vous avez prit votre temps !

- Mais pas du tout Monsieur le secrétaire, répondit Ron le plus calmement du monde.

Harry fut interloqué, en effet il venait d’y penser à l’instant, depuis quand Kingsley avait il un secrétaire personnel ?

- Oui Harry. Au début c’était pour cela que j’étais venu. Comme je savais que tu n’avais pas l’habitude de lire régulièrement la gazette, tu risquais de ne pas être au courant que Kingsley avait nommé un secrétaire pour s’occuper de certaines affaires. Il commence à être âgé et il reste tellement à faire.

- Cela fait combien de temps que vous « secondez » Kingsley ?

- Cela va faire trois mois maintenant. Mais vous avez dû recevoir un hibou normalement ou alors ne lisez vous pas non plus votre courrier ?

- Il y a trois mois, non. Tout simplement parce qu’après ma capture du premier des Carrow, j’ai été harcelé par des reporters de la Gazette du Sorcier et pour être sûr qu’aucun animagus ne vienne troubler ma quiétude, des faucons patrouillent dans la vallée et mes gardes ne laissent entrer personne sauf exception… dont vous faites partie bien sûr. Donc, monsieur Shakelford, que puis-je pour vous ?

- J’aimerai vous parler de l’affaire Malefoy.

- Je vois. Si vous n’y voyez pas d’inconvénient nous allons prendre un verre sur la terrasse.

Ils se rendirent tout les trois sur la terrasse. Ils retrouvèrent Hermione et Alexana qui était allongée sur une chaise longue et étaient en train de discuter. Elles s’interrompirent pour saluer le secrétaire. Une fois confortablement installé, le secrétaire commença.

- Je suis ici pour vous parler de l’affaire Malefoy. Enfin disons que j’aimerai vous poser quelques questions en relations avec cette affaire mais aussi avec vous.

- Nous vous écoutons répondit Alexana.

- Et bien voila, en poussant encore davantage l’interrogatoire de Malefoy fils, nous avons découvert certaines choses vous concernant. La première est qu’il semblerait que vous ayez entretenus des années auparavant une étroite correspondance avec les criminels de sinistre réputation, Tierru Acerlane de Serdaigle et Rimmer Dall, dit « La Poigne d’Acier ». Est-ce-exact ?

- Pourquoi me posez-vous cette question ?

- Dois-je vous rappeler que ce sont des criminels recherchés ?

- Y compris par le ministère d’après guerre ? C’est bien curieux, je ne me souviens pas qu’ils aient été accusés d’activité de mangemort.

- Vous ne répondez pas à ma question, avez-vous eu une correspondance avec ces deux sorciers oui ou non ?

Hermione se leva et défia le secrétaire du regard. Elle semblait être prête à provoquer le en duel.

- Oui monsieur le secrétaire. Ce que Malefoy vous a dit est vrai, nous avons connus durant ces années-là ces deux sorciers et je dis bien nous, car nous les avons tous connus alors si nous avons commis un crime, il va falloir tous nous emmener. Ensuite, si Rimmer Dall s’est rendu coupable de meurtre, en admettant qu’il soit vraiment coupable bien sûr, il est également responsable de la mort de beaucoup de mangemorts. Et cela curieusement vous semblez l’oublier.

- Si je puis me permettre monsieur le secrétaire, continua Ron, plus vous chercherez à attraper Rimmer Dall, plus il se sentira acculé et donc plus dangereux il sera. Ensuite j’ai rouvert le dossier et je suis désolé de vous dire qu’il n’y a rien de vraiment probant. C’est juste que Nohranne Von Salza fût une très bonne avocate, d’autant plus que le jugement s’était appuyé sur un témoin qui a disparu quelques temps plus tard… Néanmoins, elle avait su convaincre la cour de la culpabilité de Dall, et je dis bien convaincre, mais elle n’avait rien prouvé.

- Si vous voulez des coupables, vous en avez quatre devant vous monsieur le secrétaire, conclut Harry. Le monde n’est pas divisé entre gens bien et mangemorts, c’est bien plus complexe que cela. Et je peux vous assurer que compte tenu de la puissance de Voldemort, il était bien au-delà de ce qu’on pouvait appeler le « mal ».

- Que voulez vous dire ? Répondit le jeune secrétaire inquiet de la tournure que prenaient les événements.

- Je veux dire que le bien devait s’allier au mal pour combattre le pire. Et c’était pour la survie de toutes les formes de vie. Je vous le dit monsieur le secrétaire, Acerlane tout comme Dall ne représenteront pas un danger tant qu’on les laissera en paix. Tentez à nouveau de les traquer et je peux vous garantir que vous serez en grande difficulté et cette fois, ne comptez pas sur moi pour vous sortir de ce guêpier. J’espère avoir été on ne peut plus clair.

- Je pense oui, répondit le secrétaire. Vous avez de la chance d’être indépendant monsieur Potter car dans le cas contraire, soyez sûr que je vous aurai cassé de votre grade.

- Pour être tout à fait franc, je m’en moque éperdument monsieur le secrétaire. Cela n’altère en rien mes possibilités d’action.

- Rassurez vous monsieur Potter je n’en ais pas finis avec vous.

- Mais vous n’avez pas besoin de me rassurer monsieur le secrétaire, je sais parfaitement que vous reviendrez mais je ne cèderai pas. Soyez en sûr.
Sur ces mots, le secrétaire fût raccompagné par les chevaliers gardant la demeure avant de transplanner. Harry était perplexe. Pourquoi ce jeune secrétaire sortit de nulle part s’en prenait-il à lui aussi soudainement ?

- Ne te fais pas de soucis Harry, commença Ron, d’après ce que j’ai pu savoir, il cherche à s’imposer aux yeux de tous. Beaucoup sont convaincus qu’il n’est pas taillé pour ce poste. Je peux t’assurer que très peu connaissent les éléments de l’affaire Dall-Acerlane. Cela va très vite se calmer. Restes en retrait et tout ira bien.

- D’accords mais cela n’explique pas pourquoi il ressort cette vieille affaire des archives.

- Je pense qu’il essaye d’avoir une prise sur Alexana et toi. Vous êtes probablement les deux meilleurs chasseurs de mage noir que le ministère ait connu. Et il doit s’arracher les cheveux de savoir que vous n’êtes pas sous ses ordres. De ce fait, je suis prêt à parier qu’il a passé toutes ses nuits à écumer les archives pour retrouver cette vieille affaire.
La rentrée arriva et il fut temps de revenir à Londres. Ginny allait entrer en septième année à l’école de sorcellerie de Poudlard. L’année ultime, l’année pendant laquelle elle allait devoir passer ses ASPIC, le plus haut diplôme que l’on puisse obtenir à Poudlard. Ginny accompagna les trois enfants de Ron et d’Hermione. Puis elle prit place dans un wagon du milieu avec Alexandra qui allait entrer en cinquième année. Ils voulurent saluer leurs parents avant de partir pour une nouvelle année vers l’école antique. Mais l’heureuseté s’estompa d’un coup lorsqu’il y eut une apparition : un garçon blond au regard arrogant et au nez pointu ouvrit la porte du wagon, il les regarda pendant un instant avant de leur lancer un regard dédaigneux et de s’éloigner.

- Il m’énerve vraiment celui là commença Alexandra. L’année dernière, il n’a pas arrêté de me tourner autour.

- Cela me surprend, répondit Ginny. C’est le fils de Drago Malefoy. En ce moment, son père a des problèmes avec le ministère à cause de ses activités de mangemorts lors de la dernière guerre.

- Vraiment ? répondit Alexandra. Et son fils ose se pavaner comme ça devant tout le monde ? J’aurai honte si j’avais été à sa place. Je trouve que c’est bien fait pour son père s’il a des ennuis avec la justice.

- Papa estime que c’est inutile ce procès.

- Pourquoi ?

Ginny se rapprocha d’Alexandra et reprit.

- J’ai pu lire une petite partie des mémoires de mon père, et apparemment le père de Malefoy ferait des cauchemars horribles parce qu’il avait fait des choses horribles. Je n’ai pas tout compris car j’ai lus très rapidement. J’avais trop peur que papa me surprenne à fouiller dans ses affaires. Mais t’inquiètes pas, c’est ma dernière année, et je compte bien lui en faire voir des vertes et des pas mûres !

Ginny et Alexandra éclatèrent de rire. La marchande de friandise fut convaincue qu’elles avaient abusé du jus de citrouille et se passa de leur en proposer.

Harry, Ron, Hermione et Alexana regardèrent le train s’éloigner avec nostalgie. Bien des années se sont écoulées depuis qu’ils avaient pris pour la dernière fois ce train qui devait les amener à Poudlard. Alexana allait beaucoup mieux. Elle avait vaincue la maladie, puis a pu mettre au monde un deuxième enfant qu’ils décidèrent d’appeler James en mémoire de son grand père, tombé sous les coups de Voldemort.

- Alexana il faut que je te dise…

- Qu’est ce que tu m’as encore caché ?

- Rien, je sais que Ginny a lu une partie de mes mémoires et qu’il n’y avait qu’une personne à part moi qui savait quelle clé utiliser pour ouvrir le coffre.
Alexana le regarda d’un air coupable.

- je suis désolée, mais elle en sait si peu sur notre histoire. Je voulais lui donner une petite chance d’en savoir un peu plus sur nous.

- Il fallait m’en parler, je n’apprécie pas beaucoup ce genre de procédé. De plus je voudrai la protéger encore un peu des atrocités de notre histoire. Mais peut être faut il faut amorcer le mouvement.

- Harry, intervint Hermione. Je pense que tu pourrais lui dire la vérité sur ce qui vous est arrivé, sur les interventions de l’au-delà, sur le sacrifice de Rogue.

Mais leur conversation fut interrompue par une apparition inopinée. Un petit Feu Follet apparut pour leur annoncer que quelqu’un désirait les voir dans la forêt.
Ils furent tous surpris, le Feu Follet se montra impatient et les invita à le suivre. Les quatre compagnons sortirent par réflexes leur baguette et le suivirent. Il les entraîna loin, très loin dans la forêt. Ils arrivèrent à un sentier qui suivait un petit torrent. Harry décela des traces de pneus. Quelques minutes plus tard, il aperçut le véhicule à l’origine de ces traces : une puissante Saab noire, qui semblait très familière à Harry. Il s’approcha de la voiture, quand une voix l’interpella dans son dos.

- Bien des années après, tu te méfie toujours ! Tu es décidément incorrigible Harry James Potter !

Harry se retourna et retrouva le sorcier le plus controversé qui soit, le plus sulfureux, celui qui ne prend jamais totalement parti : Tierru Acerlane. Mais Harry fut forcé de reconnaître qu’il lui fût d’une grande aide lors de la dernière guerre contre Voldemort. Mais il ne fût pas au bout de ses surprises, quelques minutes après que Tierru soit arrivé, une lumière aveuglante apparut, puis une créature angélique atterrit avec grâce. Son visage paraissait également familier à Harry.

- Je suis très heureuse de te revoir Harry dit elle d’une voix douce. Après toutes ces années, te voila le sorcier le plus reconnu du monde de la sorcellerie.
Ron, Hermione et Alexana arrivèrent à leur tour et furent comme Harry, sidérés par ce qu’il voyait. Alexana ne put croire au retour de celle qui l’avait élevée après la disparition de ses vrais parents, puis de ses parents adoptifs. Nohranne et Alexana s’étreignirent et eurent des larmes de joie. Un lien bien particulier unissait ces deux femmes. Une amitié profonde, combinée à une confiance réciproque et totale et une farouche détermination à survivre. Puis elle se tourna vers Tierru. L’atmosphère devint plus froide, plus pesante. Elle lui lança un regard perçant, mais il ne bronchait pas et soutenait son regard. Après deux minutes qui semblèrent une durer une éternité, des larmes apparurent dans le coin des yeux d’Alexana et se jeta sur son père et s’étreignirent pendant longtemps. C’était une étreinte différente de celle qu’elle avait faite avec Nohranne, c’était plus profond, plus intime, une étreinte qu’un père et sa fille auraient dû faire depuis des années, mais le destin en avait décidé autrement.

- Me pardonneras-tu après toutes ces années ? Saches que je ne suis plus un croisé, j’ai été sanctifié il y a deux ans. Ma mission est terminée. Désormais je compte bien rattraper tout le temps perdu.

- Je ne sais pas si je te pardonnerai un jour, dit-elle. Un croisé ne cesse jamais vraiment de l’être. Est-ce que tu as pris des nouvelles de maman ?

- En effet oui, elle est lasse, mais elle se porte bien.

Nohranne choisit d’intervenir auprès d’Alexana. Elle trouvait que sa rancœur allait trop loin.

- Alexana, j’ai discuté avec Sammael, il m’a affirmé que Tierru a tout fait pour réparer ses fautes. Il a accepté l’ensemble des missions qu’ils lui avaient confié sans condition et n’a pas hésité à corrompre son être pour la remplir. Et tout cela, il l’a fait pour toi. Je sais également que comme moi, il a remué ciel et terre pour retrouver tes parents adoptifs.

- Je suis désolé de te dire que Mayer les a fait disparaître corps et âme. Ils avaient découvert sa forfaiture. Craignant que cela arrive à mes oreilles, ou à celles de Nohranne, il a choisit de les éliminer, termina Tierru.

- Avez-vous retrouvé sa trace ? Demanda Alexana.

En guise de réponse, Tierru lui montra la dernière pièce du jeu d’échec infernal, celui avec lequel il avait maudit le père de Malefoy. Cette pièce représentait Mayer, mais la figurine était déformée, on aurait dit que la pièce était morte de peur et de douleur.

- Il fut accueilli en grande pompe à la porte des Enfers. Il n’en repartira pas de sitôt. Je suis désolé de te révéler tout cela que maintenant, mais pendant ces vingt dernières années, j’ai cherché la vérité, et elle ne m’est apparue qu’il y a très peu de temps. Leurs tombes se trouvent au Monastère Mystique. Ils reposent en paix maintenant…Et pour l’éternité. Tout est accomplis désormais. Je vais bientôt partir pour l’Irolane rejoindre ta mère. Sachez, dit il en s’adressant à tout le groupe que vous serez toujours les bienvenus sur le territoire des vélannes. Et toi aussi… ma sœur. Dit-il en tournant vers Nohranne.

- Mais ou est Sirius ? demanda Harry qui n’avait pas oublié vingt ans plus tard le retour de son parrain.

- Il se trouve au Monastère Mystique. Nous nous sommes installés là-bas. Les moines nous ont accueillis à bras ouverts.

- Mais alors vous êtes mort ou pas demanda Ron qui fronçait les sourcils.

- C’est un peu plus compliqué. Nous ne sommes pas vraiment morts. Lorsque Sirius fut projeté au-delà du voile, il fut aspiré par l’au-delà et nous avons pu préserver le peu de vie qui restait en lui. Quand à moi, Bellatrix ne pouvait pas me tuer car je sui une Archange. Par conséquent lorsque Bellatrix croyait me tuer, je fus rappelée par l’Au-delà.

- Comme elle porte la vie en elle, elle lui est encore possible de fouler le sol du monde des vivants. Ajouta Tierru. Mais il y a une chose que je ne comprends pas pour Sirius, pour qu’il puisse revenir sur le monde des vivants il lui fallait une source de vie importante sur ce même monde il me semble, puisque qu’à ma connaissance il n’était pas un archange.

- En effet, et c’est Harry qui a fourni cette source.

- Comment ça ? répondit il sans comprendre.

- Fais appel à ta mémoire Harry, lorsque mon père, le maître du Monastère Mystique t’a remis l’Orbe de Zuran…

- Je l’avais fait tomber …

- Et de la végétation a commencé à pousser presque instantanément.

- Très astucieux conclut Tierru. Cependant la raison principale de notre venue est le procès de Malefoy. Pour une fois que la justice des hommes prends le pas sur la justice magique.

- Le procès aura lieu dans un peu moins d’un mois. J’espère que le ministre fera passer un message fort contre l’intolérance. Reprit Nohranne.

- Espérons-le répondit Harry d’un ton calme.

Aujourd’hui doit être un grand jour, tout les journaux l’annonçaient depuis bien longtemps les derniers mangemorts allaient être jugés pour leurs crimes et les articles pleuvaient dans la gazette du sorcier de ce matin il était possible de lire cet article :

« C’est aujourd’hui que le ministère va juger les quelques mangemorts restants. Le Magenmagot sera réunis au complet pour une session extraordinaire. Le procès sera public et de nombreuses personnalités viendront assister au procès ou seront appelées comme témoin. Parmi ces témoins, madame Hermione Granger, la directrice de l’Hôpital de Sainte Mangouste, Ronald Weasley, un auror réputé travaillant pour le ministère mais également Harry Potter et son épouse Alexana Von Salza, Aurors de renom indépendants. Seront appelés à la barre également le professeur Neville Londubat enseignant la botanique à l’école de sorcellerie de Poudlard. Ce procès entre dans la politique du ministère visant à rappeler aux nouvelles générations ce que l’intolérance peut engendrer. Aujourd’hui, bon nombre de jeunes sorciers ignorent beaucoup de choses du conflit qui a ravagé notre pays il y a maintenant vingt ans. Peut être est il encore temps d’agir contre l’oubli même si pour certain cette campagne arrive bien trop tard. »

RITA SKEETER

A la vue du nom de la reporter qui a écrit l’article, Harry eut un petit sourire, il avait déjà du mal à croire qu’après toute ces années Rita Skeeter écrivait encore des articles pour la gazette du sorcier. Mais ce qui le surprenait le plus, c’est la qualité de son article. En effet c’est le premier article de Rita Skeeter qui traitait d’autre chose que de la vie privée des personnalités du monde de la magie.

C’est alors qu’il se promit de lui écrire une lettre pour le lui faire remarquer. Il fut accosté par Ron qui l’invitait à entrer dans le palais de justice. Le début du procès étant imminent. Il jeta un dernier regard sur l’article avant de jeter le journal dans une poubelle à proximité et se dirigea vers le palais. L’assemblé était immense et l’ensemble du Magenmagot était réuni. Ce procès demeurait historique. En effet prés de vingt ans après les faits, des mangemorts survivants allaient être jugés pour les crimes qu’ils avaient commis. Harry en est sûr, cette fois la justice des hommes prendra le pas sur celle de la magie et il en sera mieux ainsi.

Il s’assit avec Alexana et ses deux fidèles amis Ron et Hermione. Ron avait convié toute sa famille, qui s’était battu, avait donné son sang en luttant contre la déferlante des ténèbres. Plus loin Harry aperçut Nohranne, tenant la main de Sirius, son parrain. Cela faisait maintenant deux décennies, mais Harry restait encore très surpris par cette union, et chose encore plus invraisemblable, malgré les années, Sirius conservait un visage jeune, même si quelques rides apparaissaient aux coins des yeux. La magie y était elle pour quelque chose ? Sûrement, car il n’avait presque pas changé pendant toutes ces années.

Il se disait au fond de lui que Nohranne prenait le plus grand soin de son amour pour faire oublier son penchant impitoyable. L’arrivée des jurys eut pour effet de sortir Harry de ses pensées. Ils avaient de grandes toges rouge sang. En effet, c’est eux qui allaient sceller le sort des mangemorts. Le président de la cour, un vieux sorcier au visage buriné s’assit et demanda le silence.

- Messieurs les membres de la cour, veuillez vous lever et prêter serment sur la loi de la magie.
Pendant vingt minutes, les membres de la cour de justice du Magenmagot prêtèrent serment sur le codex des lois magiques. Le président de la cour reprit la parole.

- Veuillez présenter les accusés je vous prie.

Des gardes ouvrirent les portes se trouvant au fond de la salle. Plusieurs personnes étaient enchaînées. Ils étaient trois : Drago Malefoy, Alecto Carrow et Harry fut très surpris par le troisième, Rimmer Dall.

Malefoy était à peine reconnaissable, en effet il avait un teint très pâle des cernes très profondes, des rides apparaissaient ici ou là. Il avait l’air effrayé mais en même temps soulagé. Il devait sûrement se dire que ce jugement était la fin de plus de vingt années de souffrance et de traque. Alecto quant à elle, était marquée par les années de clandestinité. Par deux fois, elle était parvenue à échapper à Harry et à Alexana. Ce n’est qu’il y a peu de temps avec la complicité de Ron qu’il a réussi à la retrouver. Elle défiait du regard les membres de la cour et avait un regard dément. Rimmer Dall était calme, avait le visage fermé ne prit pas la peine de regarder le public ni même ses juges. Harry constata qu’il n’avait pas changé, il avait toujours cette barbe datant trois jours des épaules larges ainsi que des bras musclés. Il aurait eu une grande prestance s’il n’avait pas été enchaîné et éprouvé par les sortilèges de sécurité.

- Drago Malefoy, Alecto Carrow et Rimmer Dall, vous comparaissez devant ce tribunal pour des actes de magie noire commis il y à vingt ans et pour avoir appartenus à l’Ordre des mangemorts, l’armée de Vous-savez-qui…

- Vous n’osez pas prononcer son nom ? Vous avez toujours peur de lui n’est ce pas ? répondit Alecto avec un regard dément.

- SILENCE ! Hurla le président de la cour. Vous parlerez que lorsque l’on vous le permettra.

Harry remarqua que l’assistance était tendue, beaucoup étaient mal à l’aise et semblaient regretter d’être entré pour assister à ce procès.

- Vous comparaissez donc tout les trois donc pour avoir été des mangemorts au service du Seigneur des Ténèbres.

Le représentant de la cour lut l’ensemble des méfaits commis par les trois accusés. Les deux premiers reconnurent leurs actes. Mais lorsque le représentant de la cour lut les accusations portées contre Rimmer Dall, celui-ci ce leva et brisa ses chaînes et défia le président de la cour qui était impressionné par ce déploiement de force. Harry se tint prêt à intervenir mais une main se posa sur sa baguette. C’était la celle d’Alexana.

- Ce ne sera pas nécessaire mon amour, il est innocent, j’en suis convaincue.

- Certes, mais cela n’est pas une raison pour faire mourir de trouille toute la cour, cela ne va certainement pas jouer en sa faveur.

- Attendons la suite des évènements. Se contenta de répondre Alexana.

Lorsque vint la plaidoirie, ce fut une grande souffrance pour les familles des victimes, cependant il n’y eut personne pour représenter la famille Peverell.
Harry fut appelé à la barre en temps que témoin et dut infirmer ou confirmer la thèse qui selon laquelle, Drago Malefoy aurait assassiné Albus Dumbledore, à l’époque directeur de l’école de magie de Poudlard.

- Il n’est pas coupable de ce crime, monsieur le président.

- Je vous demande pardon ? répondit le président interloqué par cette réponse surprenante.

- Je vous le répète, il n’est pas coupable de l’assassinat d’Albus Dumbledore. Ce dernier fut assassiné par Severus Rogue décédé il y a maintenant vingt et un ans.

- Vous n’êtes pas sérieux monsieur Potter répondit un représentant de la cour.

- Je suis très sérieux monsieur le représentant. Et je vais même ajouter que le condamner à l’emprisonnement à vie ne servira pas à grand-chose. Car si Malefoy est emprisonné les idées qui furent les siennes il y a prés de vingt ans ne sont pas mortes pour autant. Malefoy n’a tué personne même si il fut un mangemort et je peux vous assurer que d’autres se sont chargé de lui faire payer le prix de ses actes pendant de très nombreuses années.

Malefoy regarda Harry bouche bée. Il ne parvenait pas à croire à ce qu’il se passait. Son plus vieil ennemi était en train de le sauver de l’emprisonnement.

- Je vous le dit messieurs les jurés, condamner Malefoy à l’emprisonnement n’apportera rien à personne. Ce n’est pas cela qui tuera dans l’œuf cette idéologie cancéreuse mettant en avant la prétendue pureté du sang. Pureté que l’ensemble de la société n’a pas hésité à mettre en avant. Alors pourquoi ne condamner uniquement Malefoy alors que c’est l’ensemble de la société magique qu’il faudrait mettre derrière les barreaux ?

- En effet monsieur Potter, mais dois je vous rappeler que vous avez été convoqué à ce tribunal uniquement pour témoigner ?

- Et laisser la justice des sorciers briser définitivement quelqu’un pour des crimes qu’il n’a pas commis ? J’étais là quand c’est arrivé, et je peux vous assurer que Malefoy n’a pas abattu Albus Dumbledore, il n’en a pas eu la force. Vous pouvez le condamner pour avoir été un mangemort et je serai le premier à vous soutenir. Mais ne l’accusez pas de meurtre car cela n’est pas vrai. Il fut seulement victime du milieu dans lequel il a vécu. Rien de plus.

Les jurés semblaient en proies aux doutes. Harry était parvenu à les perturber. Finalement, Malefoy ne fut que symboliquement condamné compte tenu de l’ancienneté des faits. Cependant il aura pour tâche de réparer financièrement les familles des victimes de ses méfaits. Malefoy finira très probablement sa vie dans la pauvreté. Mais après tout, n’est ce tout de même pas mieux que l’emprisonnement ? Alecto Carrow fut quant à elle, condamné à l’unanimité à trente ans d’emprisonnement malgré son grand âge et personne ne se leva pour prendre sa défense. Elle fut enlevée par les gardes dans un concert de jurons et d’allégeances à Voldemort. Ce fut ensuite Rimmer Dall qui fut condamné par les jurés mais cette fois encore, il y eut une contestation. Nohranne Von Salza apparut avec toute la prestance d’un archange. Elle regarda fixement les jurés.

- Messieurs les jurés : je vous prie d’entendre ceci. Il n’est pas possible d’accuser Rimmer Dall de l’assassinat de TOUTE la famille Peverell.

- Et comment cela ? Demanda le président de la cour qui paraissait un peu exaspéré par cette apparition intempestive.

- Je me nomme Nohranne Peverell, Von Salza, fille de Vassili de Peverell et d’Aléra de Serdaigle. Von Salza n’est que le nom noble de la famille Peverell. Ma famille à prit le nom de Peverell lors de la première guerre contre les gobelins il y a plusieurs siècles de cela. Aujourd’hui, j’ai repris le nom d’origine de ma famille : Von Salza. Pendant de très nombreuses années j’ai cherché la vérité même si il y a prés de quarante ans, j’ai fait condamner l’accusé Rimmer Dall.

- En effet et qu’est ce qui vous a fait changer d’avis ? Demanda un membre du jury.

- Il se trouve que durant la dernière guerre contre le Seigneur des Ténèbres, j’ai retrouvé les vrais coupables de l’assassinat de ma famille. Et que désormais je peux vous assurer qu’ils sont définitivement morts.

- Très bien, mais pourquoi avez-vous attendu vingt année pour nous révéler cela ?

- Tout simplement parce que je ne m’attendais pas à ce que poursuiviez la procédure contre Dall. Et je tiens également à ajouter que Dall s’est battu contre les mangemorts et à toujours été opposé à la magie noire.

Après que Nohranne eut terminé sa plaidoirie, les jurés se retirèrent pour délibérer et prés d’une heure plus tard, ils annoncèrent que Dall était acquitté. Quarante ans après les faits, il était enfin libre. Il n’aura plus besoin de se cacher, plus besoin de recourir à la magie pour échapper aux autorités. Nohranne lui adressa un regard gracieux. Rimmer Dall s’approcha d’elle.

- Merci pour ce que vous avez fait. Répondit ce dernier d’un ton bourru.

- Non, c’est moi qui vous remercie, vous m’avez permis de me rendre compte à quelle point je m’étais trompée et vous m’avez permis de découvrir la vérité. Maintenant je suis sûre que ma famille reposera en paix. Ils s’étreignirent alors que la salle se vidait. Harry contempla la scène au côté de son épouse et de son parrain qui ajouta :

- Il était temps que cela se termine, car cela la hantait depuis de très nombreuses années.

- Vraiment ?

- Oui. Elle ne pouvait plus supporter l’idée que l’on recherche un innocent. Elle m’a avoué qu’elle était prête à recourir à la magie pour persuader les jurés de la justesse de son point de vue.

- Et tu l’aurais laissé faire ? Lui demanda Harry.

- Je ne sais pas après tout, il était vraiment innocent n’est-ce-pas ?
Ils eurent tous les trois un grand sourire et se hâtèrent de quitter la salle pour ensuite se promener dans les rues enneigées de Londres alors qu’un soleil timide montait dans le ciel.

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